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En ophtalmologie, l’innovation biomédicale voit plus loin


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Mardi 16 Septembre 2025 à 22:25 | Lu 58 fois


À la Fondation Adolphe de Rothschild, l’ophtalmologie est bien plus qu’une simple spécialité médicale. Elle constitue un véritable moteur d’innovation, au carrefour de l’imagerie de pointe, de l’intelligence artificielle (IA) et du diagnostic précoce non invasif. « L’œil est une fenêtre sur le cerveau… et bien plus encore ». C’est sous ce nom évocateur que Vivien Vasseur, responsable de la recherche clinique en ophtalmologie à la Fondation, présentera d’ailleurs ses travaux lors des Journées 2025 de l’AFIB.



En ophtalmologie, l’innovation biomédicale voit plus loin
Le nerf optique, observable de manière non invasive, livre en effet des indices précieux sur l’état du système nerveux central. « C’est le seul nerf que l’on peut observer in vivo, sans contact, uniquement par imagerie. On peut y repérer des signes avant-coureurs de pathologies neurodégénératives ou vasculaires », explique Vivien Vasseur. L’imagerie du fond d’œil permet désormais de prédire un risque de maladie d’Alzheimer, ou encore de déceler des atteintes vasculaires liées au diabète ou à l’hypertension. 

Des progrès spectaculaires ont été réalisés ces dernières années, avec des équipements comme la tomographie par cohérence optique (OCT), aujourd’hui devenue un outil indispensable en consultation. « Tous les ophtalmologistes en sont équipés. Elle offre une résolution au micron près pour mesurer l’épaisseur des fibres nerveuses ou identifier un œdème rétinien », poursuit-il. 

Des technologies de rupture en développement

À la Fondation Rothschild, la recherche biomédicale ne cesse de repousser les limites. L’optique adaptative, par exemple, permet d’observer la rétine « quasiment à l’échelle cellulaire », jusqu’à distinguer les cônes un à un. Autre avancée prometteuse : le HoloDoppler, une technologie d’imagerie sans produit de contraste, capable d’analyser la microvascularisation oculaire en temps réel. « Basée sur l’imagerie computationnelle, elle génère des biomarqueurs dynamiques, calcule les vitesses de flux et détecte des signes d’hypertension artérielle, le tout sans geste invasif », ajoute Vivien Vasseur. 

Mais la véritable révolution en cours concerne le traitement automatisé et prédictif des images. « Les algorithmes IA surpassent désormais l’œil humain, tant en vitesse qu’en précision d’analyse », observe-t-il. Grâce à ces logiciels, les dispositifs ophtalmiques deviennent des outils puissants de détection de biomarqueurs systémiques, ouvrant la voie à une médecine prédictive de plus en plus fine.  

L’innovation biomédicale face aux défis de l’infrastructure

Cette montée en puissance des technologies d’imagerie s’accompagne d’un défi technique majeur : la gestion de volumes de données toujours plus importants. « Le principal obstacle à l’intégration de nouveaux équipements n’est plus la technologie médicale en elle-même, mais l’environnement numérique qui l’entoure : le réseau, le stockage, le système d’information. C’est là que se situe désormais aussi l’enjeu de l’innovation », constate Lucas Quintavalla, responsable du service biomédical de la Fondation Rothschild. Stockage massif, vitesse de calcul, bande passante réseau : toute l’infrastructure doit être repensée pour suivre le rythme. Un simple examen HoloDoppler de quatre secondes peut ainsi générer jusqu’à 100 Go de données.  
 
Par ailleurs, l’interconnexion permanente des équipements accroît les cyber-risques. Pour les ingénieurs biomédicaux, il s’agit donc de penser chaque équipement comme un maillon d’un écosystème intelligent, à la croisée du médical, de l’ingénierie et du numérique. 

> Article paru dans le Hors-série AFIB 2025, à lire ici
 






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