Les ingénieurs et techniciens biomédicaux partagent une histoire similaire. Pourriez-vous nous en parler ?
Frank Mistecki : Ces deux métiers sont apparus durant les années 1970, en réponse à la complexité croissante des équipements biomédicaux. Très vite, il est devenu nécessaire de structurer et de fédérer les professionnels de terrain. C’est dans ce contexte qu’ont été fondées l’AAMB en 1981, puis l’AFIB en 1982. L’enjeu était double : créer du lien entre professionnels pour favoriser les échanges de bonnes pratiques face à des problématiques communes, et faire reconnaître ces métiers encore jeunes au sein de la fonction publique hospitalière. Ce travail de reconnaissance est toujours en cours.
Pourquoi ?
Frank Mistecki : Après plus de dix ans de mobilisation, le statut des ingénieurs hospitaliers a récemment – en janvier 2024 – connu une revalorisation importante de ses deux corps (ingénieur hospitalier et ingénieur en chef hospitalier). De son côté, l’AAMB poursuit les actions pour doter les techniciens biomédicaux d’un statut propre, tout en cherchant à faire revaloriser leur grade actuel et leur rémunération, afin de renforcer l’attractivité d’un métier aujourd’hui confronté à d’importantes difficultés de recrutement. Il faut dire que la situation s’est nettement détériorée : les grilles des adjoints techniques d’antan, qui étaient alors alignées sur celles des cadres de santé, se rapprochent désormais de celles des aides-soignants. Mais pour qu’il aboutisse, ce combat doit obligatoirement être également porté par les syndicats siégeant au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière.
En attendant, vous continuez de développer des synergies sur le terrain. Pourriez-vous nous décrire les organisations en place ?
Fanny Lasserre : Il est difficile de dresser un schéma organisationnel unique, car chaque établissement s’organise selon ses ressources. Il y a presque autant d’organisations possibles que d’établissements ! Globalement, plus un établissement est grand, plus les rôles sont à structurer. Mais dans tous les cas, la collaboration entre ingénieurs et techniciens biomédicaux repose effectivement sur une véritable synergie.
Frank Mistecki : Les techniciens sont souvent les relais terrain des ingénieurs, ils font remonter les problèmes du quotidien. Cette coopération se manifeste également lors des procédures d’achat : les ingénieurs rédigent le cahier des charges en lien avec les soignants, et les techniciens participent à l’évaluation des besoins de maintenance selon la fiabilité des équipements et les compétences internes. L’installation est généralement assurée par les techniciens, et les essais sont suivis conjointement.
Concrètement, comment cela se passe-t-il dans une institution comme l’AP-HP ?
Fanny Lasserre : Prenons l’exemple du GHU Sorbonne Université, qui regroupe sept établissements. Nous y comptons dix ingénieurs biomédicaux répartis sur deux pôles principaux, entre les hôpitaux de La Pitié-Salpêtrière et Saint-Antoine, et qui assurent des missions transversales en lien avec les achats et la maintenance pour l’ensemble des disciplines. Ils travaillent en liaison fonctionnelle avec une trentaine de techniciens, répartis en cinq équipes locales et chargés de la gestion quotidienne d’un parc de 50 000 équipements. Leur rôle va au-delà de la maintenance : ils interviennent aussi sur les installations d’équipements, les suivis de chantiers et en qualité de conseillers sur toutes les composantes de nos organisations.
Comment s’organisent, plus concrètement, les opérations de maintenance ?
Fanny Lasserre : Les techniciens sont, dans la mesure du possible, formés aux interventions de premier niveau – une exigence que nous intégrons dans les négociations diverses avec les fournisseurs. Ils montent aussi en compétences grâce au partage d’expériences sur le terrain. Mais en cas de besoin, des prestataires externes peuvent intervenir rapidement afin de garantir en toute circonstance la continuité des soins. Ce n’est pas le cas partout en dehors des grandes villes et, de fait, certains établissements doivent souvent compenser par une équipe interne plus étoffée.
Parlons désormais des outils métiers. Quelle place occupent les systèmes de gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) ?
Frank Mistecki : La GMAO constitue notre outil de référence, utilisé de manière différenciée selon les missions. Pour les techniciens, c’est avant tout un outil opérationnel et réglementaire qui planifie, trace et alerte sur les maintenances. Elle fait également office de registre sécurité qualité maintenance (RSQM), en assurant le respect des obligations réglementaires. Du côté des ingénieurs, la GMAO est exploitée davantage sur le versant stratégique. Ils l’utilisent également pour le suivi des budgets, des contrats et des investissements. Ces systèmes sont aujourd’hui au cœur de l’actualité, car une référence de GMAO utilisée par de nombreux établissements de santé arrive en fin de support. Cela entraîne une large dynamique de renouvellement.
Justement, quels sont les besoins actuels en matière de GMAO ?
Fanny Lasserre : Je peux vous répondre à partir de l’exemple concret de notre récent projet GMAO. Le GHU Sorbonne Université a mené une réflexion approfondie, qui nous a conduits à concevoir, en collaboration avec un éditeur, notre propre solution GMAO, en partant d’une page blanche contrairement à beaucoup d’autres outils trop restrictifs. Déployée en mai 2023, elle a été généralisée à tous les établissements de l’AP-HP fin 2024. Nous avions un objectif clair, à savoir faciliter le travail de nos équipes de maintenance et fluidifier nos collaborations avec les soignants, en réduisant notamment les sollicitations inutiles. Cela impliquait de mettre en place des outils rassemblant un maximum de données et accessibles 24h/24 au plus grand nombre, afin que les services puissent consulter ces informations sans dépendre des équipes biomédicales.
Quelle approche avez-vous retenue ?
Fanny Lasserre : Nous avons intégré des fonctionnalités de dématérialisation avancée, ainsi qu’un système de communication automatisé pour transmettre la bonne information au bon interlocuteur. La maintenance préventive et les contrats sont suivis via l’outil, et les informations intégrées permettent à tous les utilisateurs d’identifier les équipements concernés par des actions préventives et les niveaux de couverture de contrats associés – afin que les soignants puissent, par exemple, contacter un fournisseur sans générer de demandes ou devis inutiles lorsque l’équipement dispose d’une couverture tous risques. L’ensemble de ces automatismes vise donc à réduire les pertes de temps, améliorer la réactivité et renforcer la traçabilité. Nous avons en outre conçu des interfaces personnalisées par métier. Les ingénieurs disposent d’un tableau de bord pour suivre les délais de livraison/mise en service ou encore le volume d’interventions par site, les techniciens ont une vision personnalisée des demandes à traiter, et les gestionnaires accèdent directement dans l’outil aux demandes de commandes, PV d’installation et rapports d’intervention pour paiement. Chacun bénéficie d’une vue adaptée à ses besoins, sans surcharge d’informations ni navigation complexe.
Peut-on dire qu’il s’agit, selon vous, de la GMAO idéale ?
Fanny Lasserre : C’est une solution sur-mesure et évolutive. Nous en maîtrisons les paramétrages et les mises à jour grâce à la formation d’Administrateurs systèmes internes au sein de l’AP-HP, ce qui nous donne une réelle autonomie fonctionnelle. Sa généralisation à l’ensemble des sites a permis d’harmoniser les pratiques en structurant les processus internes, tandis que sa mise en œuvre nous a donné l’opportunité de redéfinir la répartition des tâches sur le terrain, dans une logique d’équilibre entre les différents métiers composants nos équipes biomédicales. En d’autres termes, cette solution a renforcé la complémentarité et la coordination au sein des équipes et, par là même, les synergies existantes.
Ces synergies dépassent le seul cadre opérationnel : l’AFIB et l’AAMB ont collaboré à la création de la nouvelle certification « AFAQ Service Biomédical ». Pourriez-vous nous en dire plus ?
Frank Mistecki : Jusqu’ici, il n’existait pas de certification spécifique biomédicale. Les services souhaitant s’engager dans une démarche qualité se tournaient majoritairement vers l’ISO 9001, très générique et difficilement compréhensible sans l’appui d’un qualiticien. Pour ces raisons, au cours des dernières décennies, seul un petit nombre d’établissement (20 au maximum) s’y sont lancés pour obtenir et conserver cette maîtrise du management de la qualité. À ce rythme, il faudrait 250 ans pour couvrir l’ensemble des structures biomédicales, comme l’a estimé Gilbert Farges, enseignant-chercheur à l’Université Technologique de Compiègne. C’est pourquoi nous avons conçu, avec son appui et son aide, une certification pensée par et pour les services biomédicaux.
En quoi consiste-t-elle ?
Frank Mistecki : Elle s’articule autour de six grands thèmes déclinés en 41 critères concrets, adaptés aux réalités du terrain, et s’adresse aussi bien aux ingénieurs qu’aux techniciens. La démarche se déroule en deux phases, sur la base du volontariat, et commence déjà à connaître un bon rythme d’adoption. Sa force est de formaliser des pratiques déjà en place dans la majorité des services, même si celles-ci ne sont pas toujours documentées. Cette certification permet donc de valoriser le travail existant et de renforcer une culture qualité déjà présente. Au-delà de l’outil qualité, c’est aussi un levier managérial puissant, qui fédère les équipes autour d’une démarche partagée.
Fanny Lasserre : Avant de s’engager dans une démarche de certification, qu’il s’agisse de l’ISO 9001 ou de l’AFAQ Service Biomédical, deux conditions me semblent essentielles. La première, c’est de disposer d’une organisation solide et bien structurée, en particulier sur le plan managérial, pour anticiper et gérer les problématiques terrain en multisites. La seconde, tout aussi cruciale, concerne les outils. Il est indispensable de s’appuyer sur un système de pilotage fiable, capable de tracer, documenter et restituer de manière rigoureuse l’ensemble des actions menées. En ce sens, une GMAO moderne et spécifiquement adaptée aux réalités du métier biomédical constitue un véritable prérequis. En tout état de cause, en structurant les pratiques, en renforçant les synergies et en s’appuyant sur des outils performants, la profession biomédicale dispose de toutes les clés pour relever les défis de la qualité, de la performance et de l’attractivité.
> Article paru dans le Hors-série AFIB 2025, à lire ici
Frank Mistecki : Ces deux métiers sont apparus durant les années 1970, en réponse à la complexité croissante des équipements biomédicaux. Très vite, il est devenu nécessaire de structurer et de fédérer les professionnels de terrain. C’est dans ce contexte qu’ont été fondées l’AAMB en 1981, puis l’AFIB en 1982. L’enjeu était double : créer du lien entre professionnels pour favoriser les échanges de bonnes pratiques face à des problématiques communes, et faire reconnaître ces métiers encore jeunes au sein de la fonction publique hospitalière. Ce travail de reconnaissance est toujours en cours.
Pourquoi ?
Frank Mistecki : Après plus de dix ans de mobilisation, le statut des ingénieurs hospitaliers a récemment – en janvier 2024 – connu une revalorisation importante de ses deux corps (ingénieur hospitalier et ingénieur en chef hospitalier). De son côté, l’AAMB poursuit les actions pour doter les techniciens biomédicaux d’un statut propre, tout en cherchant à faire revaloriser leur grade actuel et leur rémunération, afin de renforcer l’attractivité d’un métier aujourd’hui confronté à d’importantes difficultés de recrutement. Il faut dire que la situation s’est nettement détériorée : les grilles des adjoints techniques d’antan, qui étaient alors alignées sur celles des cadres de santé, se rapprochent désormais de celles des aides-soignants. Mais pour qu’il aboutisse, ce combat doit obligatoirement être également porté par les syndicats siégeant au Conseil supérieur de la fonction publique hospitalière.
En attendant, vous continuez de développer des synergies sur le terrain. Pourriez-vous nous décrire les organisations en place ?
Fanny Lasserre : Il est difficile de dresser un schéma organisationnel unique, car chaque établissement s’organise selon ses ressources. Il y a presque autant d’organisations possibles que d’établissements ! Globalement, plus un établissement est grand, plus les rôles sont à structurer. Mais dans tous les cas, la collaboration entre ingénieurs et techniciens biomédicaux repose effectivement sur une véritable synergie.
Frank Mistecki : Les techniciens sont souvent les relais terrain des ingénieurs, ils font remonter les problèmes du quotidien. Cette coopération se manifeste également lors des procédures d’achat : les ingénieurs rédigent le cahier des charges en lien avec les soignants, et les techniciens participent à l’évaluation des besoins de maintenance selon la fiabilité des équipements et les compétences internes. L’installation est généralement assurée par les techniciens, et les essais sont suivis conjointement.
Concrètement, comment cela se passe-t-il dans une institution comme l’AP-HP ?
Fanny Lasserre : Prenons l’exemple du GHU Sorbonne Université, qui regroupe sept établissements. Nous y comptons dix ingénieurs biomédicaux répartis sur deux pôles principaux, entre les hôpitaux de La Pitié-Salpêtrière et Saint-Antoine, et qui assurent des missions transversales en lien avec les achats et la maintenance pour l’ensemble des disciplines. Ils travaillent en liaison fonctionnelle avec une trentaine de techniciens, répartis en cinq équipes locales et chargés de la gestion quotidienne d’un parc de 50 000 équipements. Leur rôle va au-delà de la maintenance : ils interviennent aussi sur les installations d’équipements, les suivis de chantiers et en qualité de conseillers sur toutes les composantes de nos organisations.
Comment s’organisent, plus concrètement, les opérations de maintenance ?
Fanny Lasserre : Les techniciens sont, dans la mesure du possible, formés aux interventions de premier niveau – une exigence que nous intégrons dans les négociations diverses avec les fournisseurs. Ils montent aussi en compétences grâce au partage d’expériences sur le terrain. Mais en cas de besoin, des prestataires externes peuvent intervenir rapidement afin de garantir en toute circonstance la continuité des soins. Ce n’est pas le cas partout en dehors des grandes villes et, de fait, certains établissements doivent souvent compenser par une équipe interne plus étoffée.
Parlons désormais des outils métiers. Quelle place occupent les systèmes de gestion de la maintenance assistée par ordinateur (GMAO) ?
Frank Mistecki : La GMAO constitue notre outil de référence, utilisé de manière différenciée selon les missions. Pour les techniciens, c’est avant tout un outil opérationnel et réglementaire qui planifie, trace et alerte sur les maintenances. Elle fait également office de registre sécurité qualité maintenance (RSQM), en assurant le respect des obligations réglementaires. Du côté des ingénieurs, la GMAO est exploitée davantage sur le versant stratégique. Ils l’utilisent également pour le suivi des budgets, des contrats et des investissements. Ces systèmes sont aujourd’hui au cœur de l’actualité, car une référence de GMAO utilisée par de nombreux établissements de santé arrive en fin de support. Cela entraîne une large dynamique de renouvellement.
Justement, quels sont les besoins actuels en matière de GMAO ?
Fanny Lasserre : Je peux vous répondre à partir de l’exemple concret de notre récent projet GMAO. Le GHU Sorbonne Université a mené une réflexion approfondie, qui nous a conduits à concevoir, en collaboration avec un éditeur, notre propre solution GMAO, en partant d’une page blanche contrairement à beaucoup d’autres outils trop restrictifs. Déployée en mai 2023, elle a été généralisée à tous les établissements de l’AP-HP fin 2024. Nous avions un objectif clair, à savoir faciliter le travail de nos équipes de maintenance et fluidifier nos collaborations avec les soignants, en réduisant notamment les sollicitations inutiles. Cela impliquait de mettre en place des outils rassemblant un maximum de données et accessibles 24h/24 au plus grand nombre, afin que les services puissent consulter ces informations sans dépendre des équipes biomédicales.
Quelle approche avez-vous retenue ?
Fanny Lasserre : Nous avons intégré des fonctionnalités de dématérialisation avancée, ainsi qu’un système de communication automatisé pour transmettre la bonne information au bon interlocuteur. La maintenance préventive et les contrats sont suivis via l’outil, et les informations intégrées permettent à tous les utilisateurs d’identifier les équipements concernés par des actions préventives et les niveaux de couverture de contrats associés – afin que les soignants puissent, par exemple, contacter un fournisseur sans générer de demandes ou devis inutiles lorsque l’équipement dispose d’une couverture tous risques. L’ensemble de ces automatismes vise donc à réduire les pertes de temps, améliorer la réactivité et renforcer la traçabilité. Nous avons en outre conçu des interfaces personnalisées par métier. Les ingénieurs disposent d’un tableau de bord pour suivre les délais de livraison/mise en service ou encore le volume d’interventions par site, les techniciens ont une vision personnalisée des demandes à traiter, et les gestionnaires accèdent directement dans l’outil aux demandes de commandes, PV d’installation et rapports d’intervention pour paiement. Chacun bénéficie d’une vue adaptée à ses besoins, sans surcharge d’informations ni navigation complexe.
Peut-on dire qu’il s’agit, selon vous, de la GMAO idéale ?
Fanny Lasserre : C’est une solution sur-mesure et évolutive. Nous en maîtrisons les paramétrages et les mises à jour grâce à la formation d’Administrateurs systèmes internes au sein de l’AP-HP, ce qui nous donne une réelle autonomie fonctionnelle. Sa généralisation à l’ensemble des sites a permis d’harmoniser les pratiques en structurant les processus internes, tandis que sa mise en œuvre nous a donné l’opportunité de redéfinir la répartition des tâches sur le terrain, dans une logique d’équilibre entre les différents métiers composants nos équipes biomédicales. En d’autres termes, cette solution a renforcé la complémentarité et la coordination au sein des équipes et, par là même, les synergies existantes.
Ces synergies dépassent le seul cadre opérationnel : l’AFIB et l’AAMB ont collaboré à la création de la nouvelle certification « AFAQ Service Biomédical ». Pourriez-vous nous en dire plus ?
Frank Mistecki : Jusqu’ici, il n’existait pas de certification spécifique biomédicale. Les services souhaitant s’engager dans une démarche qualité se tournaient majoritairement vers l’ISO 9001, très générique et difficilement compréhensible sans l’appui d’un qualiticien. Pour ces raisons, au cours des dernières décennies, seul un petit nombre d’établissement (20 au maximum) s’y sont lancés pour obtenir et conserver cette maîtrise du management de la qualité. À ce rythme, il faudrait 250 ans pour couvrir l’ensemble des structures biomédicales, comme l’a estimé Gilbert Farges, enseignant-chercheur à l’Université Technologique de Compiègne. C’est pourquoi nous avons conçu, avec son appui et son aide, une certification pensée par et pour les services biomédicaux.
En quoi consiste-t-elle ?
Frank Mistecki : Elle s’articule autour de six grands thèmes déclinés en 41 critères concrets, adaptés aux réalités du terrain, et s’adresse aussi bien aux ingénieurs qu’aux techniciens. La démarche se déroule en deux phases, sur la base du volontariat, et commence déjà à connaître un bon rythme d’adoption. Sa force est de formaliser des pratiques déjà en place dans la majorité des services, même si celles-ci ne sont pas toujours documentées. Cette certification permet donc de valoriser le travail existant et de renforcer une culture qualité déjà présente. Au-delà de l’outil qualité, c’est aussi un levier managérial puissant, qui fédère les équipes autour d’une démarche partagée.
Fanny Lasserre : Avant de s’engager dans une démarche de certification, qu’il s’agisse de l’ISO 9001 ou de l’AFAQ Service Biomédical, deux conditions me semblent essentielles. La première, c’est de disposer d’une organisation solide et bien structurée, en particulier sur le plan managérial, pour anticiper et gérer les problématiques terrain en multisites. La seconde, tout aussi cruciale, concerne les outils. Il est indispensable de s’appuyer sur un système de pilotage fiable, capable de tracer, documenter et restituer de manière rigoureuse l’ensemble des actions menées. En ce sens, une GMAO moderne et spécifiquement adaptée aux réalités du métier biomédical constitue un véritable prérequis. En tout état de cause, en structurant les pratiques, en renforçant les synergies et en s’appuyant sur des outils performants, la profession biomédicale dispose de toutes les clés pour relever les défis de la qualité, de la performance et de l’attractivité.
> Article paru dans le Hors-série AFIB 2025, à lire ici









