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Biologie

À Valenciennes, GLIMS et Cyberlab posent les fondations de la biologie de demain


Rédigé par Joëlle Hayek le Lundi 30 Juin 2025 à 16:49 | Lu 59 fois


Créé par le CH de Valenciennes et né de la coopération entre plusieurs établissements de santé des Hauts-de-France, le Laboratoire d’analyse de Biologie Médicale SHAB (Sambre Hainaut Artois Biologie), a fait le choix d’outils numériques robustes, à commencer par le système de gestion de laboratoire (SGL) GLIMS et le serveur de résultats Cyberlab, mis au point par l’éditeur Clinisys. Une décision structurante qui a ouvert la voie à de nouveaux projets ambitieux, comme nous l’explique le Docteur Hervé Bisiau, chef du pôle Biologie du CH de Valenciennes et directeur médical du laboratoire multisite SHAB.



Dans quel contexte avez-vous choisi de vous équiper du SGL GLIMS ?

Dr Hervé Bisiau : Cette décision s’inscrit dans une stratégie de coopération en biologie médicale au sein des Hôpitaux Hainaut-Cambrésis. L’objectif était alors de faciliter les collaborations entre les laboratoires de biologie médicale (LBM) des centres hospitaliers de Valenciennes, Maubeuge et Cambrai, par l’harmonisation des outils informatiques, des infrastructures techniques et des systèmes qualité. Après étude des solutions disponibles, GLIMS a été retenu pour mettre en place une première étape essentielle : l’implémentation d’un SGL unique.

Pourquoi avoir choisi cette solution en particulier ?

GLIMS répondait pleinement à nos attentes : éprouvé dans de nombreux CHU et GHT, il avait démontré sa capacité à gérer des organisations multi-sites et à traiter de gros volumes de données. Il offrait aussi une bonne compatibilité avec les dossiers patients informatisés (DPI) déjà en place, tout en permettant une certaine souplesse d’adaptation. Initialement prévu pour les établissements du GHT, le projet a d’ailleurs évolué en 2022 avec la création du GCS SHAB, rassemblant 6 hôpitaux et 4 cliniques. Les nouvelles structures, dotées de SGL vieillissants, ont rejoint notre démarche d’unification sous un SGL commun. Autre atout, l’intégration native de GLIMS avec Cyberlab, ouvrant la voie à de nouveaux services numériques pour les patients et les prescripteurs.

Une fois en place, GLIMS a-t-il répondu à vos attentes ?

Oui, il s’est révélé être un socle fiable pour nos projets. Il a facilité la mise en œuvre du LBM multi-site et la connexion d’équipements comme notre chaîne de bactériologie automatisée, essentielle pour gérer l’activité croissante. L’expérience d’autres établissements ayant utilisé GLIMS a confirmé la faisabilité de cette intégration. Par ailleurs, Cyberlab, initialement utilisé comme serveur de consultation interne, a permis la mise en place d’un portail sécurisé pour les patients externes, offrant un accès dématérialisé à leurs résultats, aujourd’hui attendu dans tous les LBM.

Vous avez récemment lancé un autre projet ambitieux : la digitalisation du processus pré-analytique. Pourriez-vous nous en dire plus ?

En effet. Alors que les progrès technologiques ont largement optimisé l’analytique, la phase pré-analytique reste une étape perfectible : elle implique de nombreux acteurs et est à l’origine d’un grand nombre de non-conformités. C’est dans cette optique que nous avons lancé un projet de digitalisation structuré en deux volets, dans lequel Cyberlab, notamment, joue un rôle central.

Quels sont les grands axes de ce projet ?

Il repose sur deux piliers. Le premier consiste à mettre en place la prescription connectée en biologie médicale, via un appel contextuel vers Cyberlab depuis les DPI, évitant ainsi le développement d’interfaces coûteuses et complexes. Cette solution, déjà éprouvée ailleurs, allie simplicité et fluidité dans les usages. Le second axe est le déploiement de tubes de prélèvement pré-code-barrés, intégrant d’emblée un code-barres unique. Lors du prélèvement, un simple scan permet d’associer automatiquement le tube au patient et à la prescription. Et justement, Cyberlab peut assurer ce rapprochement et horodater le prélèvement sans recours à un logiciel tiers. Une telle organisation est à notre sens une solution d’avenir, compte tenu des gains infinis qu’elle pourrait offrir.

Justement, quels bénéfices attendez-vous de cette digitalisation ?

Le gain de temps pour les préleveurs est considérable, car ils n’auront plus à produire et coller les étiquettes manuellement. Libérés de cette tâche répétitive, les soignants pourront se recentrer sur leur cœur de métier, pour une qualité de vie au travail améliorée. Pour le laboratoire, la simple lecture du code-barres permettra de valider la réception du tube, en lien avec les données de prescription, et d’enclencher automatiquement le processus analytique – ce qui réduira mécaniquement les délais de traitement et de restitution des résultats. Certaines études évoquent jusqu’à 50 % de gain de temps. Sans oublier les gains qualitatifs et médico-économiques, liés à la baisse significative des taux de non-conformité, également démontrée par la littérature. Les bénéfices seront également d’ordre écologique, via une logique zéro papier s’inscrivant pleinement dans nos objectifs RSE ; et financiers, car cette organisation réduit le besoin en imprimantes, en étiquettes et en consommables. En résumé, c’est un projet qui coche toutes les cases. 

Où en êtes-vous aujourd’hui dans sa mise en œuvre ?

Nous sommes en phase de cadrage. C’est un chantier ambitieux, qui requiert l’implication des soignants au-delà du laboratoire. Nous avons déjà sélectionné un premier service pilote, l’unité de réanimation du CH de Valenciennes, et élaborons désormais une feuille de route sur quatre ans. Quelques points de vigilance ont été identifiés, comme l’alimentation du plan de soins à partir des données de la prescription connectée. Là encore, nous pourrions nous appuyer sur Cyberlab via un appel contextuel depuis le DPI. Il faudrait également équiper les services de soins en lecteurs de code-barres, et gérer la coexistence temporaire de deux flux (tubes traditionnels et tubes pré-code-barrés) au sein du laboratoire. Ces défis sont réels, mais loin d’être insurmontables.

Le mot de la fin ?

Les équipes projet, nos partenaires industriels et les éditeurs, notamment Clinisys, sont pleinement engagés dans la réussite du projet. À terme, cette démarche ouvrira la voie à des pistes additionnelles de robotisation, comme l’automatisation de la réception des prélèvements, particulièrement utile en situation d’urgence ou la nuit. Ce projet ambitieux illustre notre volonté de nous transformer pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. En nous appuyant sur des outils robustes comme GLIMS et Cyberlab, nous construisons pas à pas un modèle qui, nous en sommes convaincus, est appelé à se généraliser au cours de la décennie à venir.

> Plus d'informations sur le site de Clinisys

> Article paru dans Hospitalia #69, édition de mai 2025, à lire ici  
 






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