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RSE : l’économie circulaire au service des équipements réformés


Rédigé par Joëlle Hayek le Mercredi 31 Mai 2023 à 10:42 | Lu 2853 fois


Face à un contexte économique contraint et à des exigences croissantes en termes de RSE et développement durable, les établissements de santé ont plus que jamais intérêt à s’engager en faveur de l’économie circulaire. Les ventes volontaires aux enchères publiques de leurs équipements médicaux et autres actifs réformés représentent ici une alternative intéressante, dont ils sont chaque jour plus nombreux à se saisir. Reportage.



La Polyclinique Saint-Côme a régulièrement recours aux services de FME. ©DR
La Polyclinique Saint-Côme a régulièrement recours aux services de FME. ©DR
« Très attachés à maîtriser l’impact environnemental de nos activités, cela fait déjà plusieurs années que nous revendons les équipements médicaux fonctionnels mais arrivés en fin de support. Remis dans le circuit, ils peuvent servir à d’autres utilisateurs, à l’étranger voire dans le monde vétérinaire », explique Vincent Vesselle, directeur de la Polyclinique Saint-Côme de Compiègne. Longtemps, celle-ci a fait appel à des courtiers, avant de tester il y a un peu plus d’un an France Médical Enchères (FME), premier opérateur de ventes volontaires de matériel médical d’occasion, co-fondé par le français MeDtrada et British Medical Auctions Ltd, et membre du groupe néerlandais TBAuctions depuis janvier 2022. « Là où un courtier nous reprenait le matériel à un tarif prédéfini pour le proposer ensuite à son réseau d’acheteurs, FME le revend pour notre compte aux enchères publiques, en direct et en ligne. Cette mise en concurrence naturelle, basée sur une activité règlementée, est plus intéressante pour nous, car la vente se fait au prix le plus juste », poursuit-il en évoquant une collaboration qui se poursuit désormais.

Le constat est similaire au sein du Centre Hospitalier Intercommunal Nord-Ardennes (CHInA), implanté à Charleville-Mézières, qui s’est plus particulièrement tourné vers The-Medpace.com, une plateforme transactionnelle également fondée par MeDtrada et exclusivement spécialisée dans la vente aux enchères publiques en ligne d’équipements d’imagerie. Jusque-là, ceux-ci étaient repris par le nouveau fournisseur, qui les proposait ensuite à des courtiers spécialisés, « sans que nous n’ayons aucune visibilité sur le reste de la chaîne », note Gregory Aernout, ingénieur biomédical. Le service proposé par MeDtrada est pour sa part non seulement complet (évaluation technique, démontage, transport et stockage, etc.), mais aussi totalement sécurisé, y compris en ce qui concerne la destruction tracée des données des patients – une exigence RGPD sur laquelle les courtiers n’apportent aucune garantie – et parfaitement transparent en termes de prix d’adjudication. L’établissement a donc gagné au change, avec une IRM récemment cédée « à un prix supérieur par rapport à ce que l’on nous proposait auparavant, ce qui nous permet d’augmenter nos capacités d’investissements pour acquérir des équipements toujours plus performants, y compris sur le plan énergétique », détaille-t-il.
 

Une valorisation plus efficace et des coûts de stockage divisés par quatre

Le succès a également été au rendez-vous au CHU de Besançon, un établissement de référence totalisant 1300 lits et places et régulièrement amené à renouveler son parc installé. Les équipements lourds réformés sont habituellement repris par le fournisseur, voire directement revendus par le département biomédical auprès d’un réseau de courtiers, « ce qui est déjà contraignant en soi, eu égard à notre charge de travail », indique Emmanuel Bérenger, ingénieur biomédical au sein du CHU. Les équipements légers étaient pour leur part stockés, parfois longuement, dans des locaux loués à cette fin. « Lorsque nous manquions de place, donc tous les deux ans en moyenne, nous convoquions des courtiers pour une reprise en gros. Mais cette organisation n’était pas optimale : le coût d’entreposage des équipements est non négligeable et, plus le temps de stockage est long, plus ils perdent de la valeur sur le marché. Le service proposé par FME nous a donc semblé être une alternative intéressante, et la suite des événements l’a confirmé », poursuit-il.

Désormais, les équipes FME viennent régulièrement récupérer les équipements légers réformés. « Les ventes aux enchères publiques se font quasiment au fil de l’eau, ce qui d’une part permet d’éviter la perte de valorisation liée au stockage long, et de l’autre de diviser la surface de stockage par quatre. L’établissement y est gagnant financièrement et en termes d’impact carbone, d’autant que si un équipement se révèle être non valorisable, FME prend en charge sa destruction et/ou son recyclage dans les filières adéquates », sourit-il. Pour que cette dynamique s’accélère et s’élargisse, Emmanuel Bérenger évoque la possibilité de valoriser les fonds issus des ventes en mettant en place une prime à destination des départements biomédicaux qui jouent un rôle actif dans la valorisation des équipements réformés. Cette prime pourrait être utilisée dans le cadre du financement des formations des techniciens biomédicaux, l’accès aux salons internationaux (RSNA, AFIB, SFR, …), le renouvellement des ECME…   « À une époque où les attentes sont fortes en termes de RSE, la valorisation du matériel médical réformé constitue un pas dans la bonne direction. Mais il faudrait à terme aller plus loin, en intégrant l’analyse de l’impact carbone durant toute la durée de vie d’un équipement dès la passation d’un marché public ».

 

Économie circulaire : de nouvelles possibilités et des indicateurs à venir

FME et MeDtrada sont des entreprises fortement engagées en faveur de la responsabilité sociale et environnementale, à travers une politique proactive formalisée fin 2022. « Nous avons défini un plan d’action interne à destination de nos collaborateurs, et travaillons également à accompagner les établissements de santé eux-mêmes dans la réduction de leur impact carbone, afin d’une part augmenter la part des dispositifs valorisés, et de l’autre élargir le profil de ces actifs », explique son fondateur, Jean-Pierre Cardoso, en évoquant la nouvelle activité démarrée par MeDtrada il y a quelques mois : la vente aux enchères publiques de véhicules d’intervention d’urgence. « Le service proposé est une fois de plus simple, complet et transparent. Récemment, un hôpital a cédé son véhicule par notre biais en une semaine seulement, pour un gain net de 1 800 €, contre 500 € lors d’une revente à un garagiste ou un concessionnaire », indique Christel Fontaine, responsable de l’unité Véhicules d’Occasion Hospitaliers. Compte tenu de l’expérience du groupe TBAuctions dans la vente aux enchères d’actifs industriels, FME réfléchit également à intégrer des solutions pour des équipements du type restauration, groupes électrogènes et mobiliers via le mécanisme des ventes aux enchères.

Surtout, pour soutenir et appuyer encore le virage de ses partenaires historiques, en l’occurrence les ingénieurs biomédicaux, en faveur de l’économie circulaire, l’entreprise développe désormais toute une série d’indicateurs de performance qui leur permettront de mieux valoriser leurs actions auprès des directions d’établissements. « Nous militons depuis longtemps pour que les ingénieurs biomédicaux ayant adopté une démarche vertueuse puissent directement en bénéficier. Aussi cherchons-nous à mieux les outiller afin qu’ils puissent disposer de données chiffrées, et démontrer à leurs directions et tutelles qu’une gestion optimale des équipements réformés est à la fois source de gains financiers et environnementaux », conclut Jean-Pierre Cardoso.

> Plus d'informations sur le site de FME.

Article publié dans l'édition de mai 2023 d'Hospitalia à lire ici.






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