Dès son plus jeune âge, Valérie d’Acremont nourrit une passion pour la médecine. Aujourd’hui, elle est une médecin épidémiologiste reconnue pour son expertise en infectiologie et en santé publique. Ayant grandi entre Saint-Nazaire et Lausanne, où elle réside encore, cette Suissesse d’adoption dirige le secteur Santé globale et environnementale du Centre universitaire de médecine générale et santé publique (Unisanté). Sensible aux liens entre santé humaine et environnement, elle œuvre pour une meilleure prise en charge des patients, quel que soit leur lieu de vie.
Entre 2006 et 2009, elle passe trois ans en Tanzanie dans le cadre de ses recherches, mettant en place des tests rapides pour la malaria afin de réduire l’utilisation abusive des antipaludiques. « Nous avons démontré que ces tests pouvaient transformer fondamentalement la prise en charge des patients et limiter la sur-prescription d’antimalariques chez les personnes négatives », confie-t-elle, évoquant un « réel changement de paradigme permettant de freiner la progression de la résistance aux anti-parasitaires ».
Entre 2006 et 2009, elle passe trois ans en Tanzanie dans le cadre de ses recherches, mettant en place des tests rapides pour la malaria afin de réduire l’utilisation abusive des antipaludiques. « Nous avons démontré que ces tests pouvaient transformer fondamentalement la prise en charge des patients et limiter la sur-prescription d’antimalariques chez les personnes négatives », confie-t-elle, évoquant un « réel changement de paradigme permettant de freiner la progression de la résistance aux anti-parasitaires ».
La « tablette magique », un outil innovant en santé publique
Forte de cette expérience, Valérie d’Acremont est engagée à temps partiel par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), entre 2010 et 2013. « Ma mission principale consistait à coordonner l’élaboration d’un guide international sur le diagnostic de la malaria et un autre sur la prise en charge des patients présentant de la fièvre », se souvient Valérie d’Acremont, qui côtoyait alors les experts des grands instituts mondiaux.
Mais son travail ne s'arrête pas là. Avant même la publication de ces documents, elle exploite ses recherches sur les causes des épisodes fébriles pour développer un outil d’aide au diagnostic destiné aux médecins et cliniciens en zones endémiques. « Nous avions déjà conçu un outil similaire pour les médecins européens soignant les personnes fébriles de retour de voyage, qui a rencontré un grand succès. Nous avons donc décidé d’adapter cette technologie aux consultations dans les pays directement touchés », précise-t-elle. Cet algorithme consultable sur un téléphone ou une tablette électronique, surnommé « la tablette magique » par des utilisateurs burkinabés, accompagne les professionnels de santé lors des consultations ambulatoires, améliorant la transparence des décisions prises et optimisant la prescription médicamenteuse. « Cet outil contribue à réduire la consommation d’antibiotiques, un enjeu majeur pour prévenir l’antibiorésistance », insiste l'infectiologue.
Mais son travail ne s'arrête pas là. Avant même la publication de ces documents, elle exploite ses recherches sur les causes des épisodes fébriles pour développer un outil d’aide au diagnostic destiné aux médecins et cliniciens en zones endémiques. « Nous avions déjà conçu un outil similaire pour les médecins européens soignant les personnes fébriles de retour de voyage, qui a rencontré un grand succès. Nous avons donc décidé d’adapter cette technologie aux consultations dans les pays directement touchés », précise-t-elle. Cet algorithme consultable sur un téléphone ou une tablette électronique, surnommé « la tablette magique » par des utilisateurs burkinabés, accompagne les professionnels de santé lors des consultations ambulatoires, améliorant la transparence des décisions prises et optimisant la prescription médicamenteuse. « Cet outil contribue à réduire la consommation d’antibiotiques, un enjeu majeur pour prévenir l’antibiorésistance », insiste l'infectiologue.
Santé globale et environnementale, l’approche intégrée d’Unisanté
Cette thématique reste l’un des points focaux de Valérie d’Acremont. Aujourd’hui responsable du secteur Santé globale et environnementale d’Unisanté, elle poursuit ses travaux en médecine infectieuse ambulatoire tout en élargissant son champ d’action au concept de santé globale. « Le changement climatique, la perte de biodiversité – à l’origine de l’accélération du nombre d’épidémies –, la pollution des sols, de l’air et de l’eau… tout cela influe sur notre santé. Nous intégrons ces enjeux pour essayer d’anticiper leurs impacts sur les patients et le secteur de soins en général », souligne-t-elle. Lors de la pandémie de Covid-19, l’équipe clinique d’Unisanté utilise par exemple son expertise en santé numérique pour développer CoronaCheck, une plateforme permettant d’évaluer son risque face à la maladie, en fonction de ses symptômes et de son état de santé.
CoronaCheck, un outil né en pleine pandémie
« Ayant l’habitude de travailler main dans la main avec des informaticiens sur le développement d’outils d’aide à la décision, nous avons pu être très réactifs et concevoir en un week-end cette plateforme initialement destinée aux cantons francophones de Suisse », se souvient Valérie d’Acremont. L’initiative s’étend rapidement : lancé en 2021, CoronaCheck est traduit en dix langues, et consulté par plus d'un million de personnes à travers le monde, bien au-delà des frontières helvètes. « Bien que l’outil soit basé sur les recommandations suisses, sa zone d’influence a finalement été bien plus large, avec par exemple des utilisateurs à New York ».
Dans le chaos de la pandémie, l’infectiologue n’a pas seulement apporté son expertise sur le développement d’outils numériques pour les soignants et la population. Invitée régulièrement à s’exprimer dans les médias suisses, elle « traduit »les travaux de la communauté scientifique pour permettre à un large public de mieux comprendre, mais aussi critiquer les décisions politiques. À partir de ces résultats scientifiques, elle prend aussi parti sur des questions sociétales, refusant notamment la mise en place d’un certificat Covid, « en raison du manque de preuves de son efficacité et des conséquences indirectes majeures sur la santé mentale, en particulier des jeunes ».
Dans le chaos de la pandémie, l’infectiologue n’a pas seulement apporté son expertise sur le développement d’outils numériques pour les soignants et la population. Invitée régulièrement à s’exprimer dans les médias suisses, elle « traduit »les travaux de la communauté scientifique pour permettre à un large public de mieux comprendre, mais aussi critiquer les décisions politiques. À partir de ces résultats scientifiques, elle prend aussi parti sur des questions sociétales, refusant notamment la mise en place d’un certificat Covid, « en raison du manque de preuves de son efficacité et des conséquences indirectes majeures sur la santé mentale, en particulier des jeunes ».
Un engagement politique et environnemental affirmé
Distinguant toujours « le volet scientifique et les opinions personnelles » dans ses prises de parole, Valérie d’Acremont est aussi une militante engagée pour l’environnement. Membre de Greenpeace et d’Extinction Rébellion, elle est élue en 2021 au conseil communal de Lausanne sous l’étiquette Les Vert·es. « Après des années d’actions associatives, j’ai voulu tenter l’expérience politique pour essayer d’agir de l’intérieur du système, et mieux comprendre les freins qui peuvent justement limiter l’action politique », confie-t-elle.
Témoin direct des effets du changement climatique en Afrique, elle observe depuis 2010 son impact sur les populations locales, « les saisons désordonnées qui diminuent fortement les rendements agricoles, la montée des eaux qui oblige les gens à abandonner leurs maisons, et leur réchauffement qui empêche les poissons de se reproduire ou les rend incomestibles ». Passionnée par la mer et la voile, l’infectiologue voit aussi « la transformation des océans qui complexifie la navigation, la dégradation des écosystèmes et l’accumulation incroyable de plastiques dans les zones les plus reculées du globe ». Valérie d’Acremont est une lanceuse d’alerte, qui agit aujourd’hui à plusieurs niveaux. « Nos modes de vie occidentaux ont un impact planétaire indéniable, y compris sur la santé des populations ici et ailleurs.Comme le rappelle l’OMS, “le changement climatique a des répercussions sur la santé de multiples façons”. C’est un réel enjeu de santé publique qu’il est urgent d’affronter ».
Témoin direct des effets du changement climatique en Afrique, elle observe depuis 2010 son impact sur les populations locales, « les saisons désordonnées qui diminuent fortement les rendements agricoles, la montée des eaux qui oblige les gens à abandonner leurs maisons, et leur réchauffement qui empêche les poissons de se reproduire ou les rend incomestibles ». Passionnée par la mer et la voile, l’infectiologue voit aussi « la transformation des océans qui complexifie la navigation, la dégradation des écosystèmes et l’accumulation incroyable de plastiques dans les zones les plus reculées du globe ». Valérie d’Acremont est une lanceuse d’alerte, qui agit aujourd’hui à plusieurs niveaux. « Nos modes de vie occidentaux ont un impact planétaire indéniable, y compris sur la santé des populations ici et ailleurs.Comme le rappelle l’OMS, “le changement climatique a des répercussions sur la santé de multiples façons”. C’est un réel enjeu de santé publique qu’il est urgent d’affronter ».