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Imagerie

Le PIMM, pour améliorer la qualité et la rapidité des examens


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Mercredi 1 Octobre 2025 à 15:20 | Lu 104 fois


Afin de faciliter l’accès aux examens d’imagerie et d’en garantir la qualité, les Hôpitaux du Hainaut-Cambrésis ont mis en place un Plateau d’imagerie médicale mutualisé (PIMM). Soutenu par l’ARS, ce dispositif fédère des ressources et expertises via une plateforme publique de téléradiologie, assurant la continuité des soins et renforçant l’attractivité du territoire. Le point avec le Docteur Nicolas Laurent, chef de pôle Imagerie du centre hospitalier de Valenciennes.



© CHV
© CHV
Comment le PIMM a-t-il vu le jour ? 

Dr Nicolas Laurent : Le projet du Plateau d’imagerie médicale mutualisé a émergé en mars 2021, à l’issue d’une réflexion conjointe entre la direction du CH de Valenciennes (CHV), hôpital support du GHT Hainaut-Cambrésis, et l’Agence régionale de santé (ARS). Nous avons souhaité bâtir un dispositif ouvert aux radiologues publics et privés du territoire, conformément au décret relatif aux PIMM. Le modèle retenu reposait sur une plateforme de télé-imagerie : elle permettait de partager les compétences médicales concentrées à Valenciennes, moins présentes à Maubeuge, sans affaiblir nos équipes. Après une phase administrative et juridique conséquente, le projet a obtenu en août 2022 l’accord officiel du directeur général de l’ARS pour être expérimenté.  

Pourquoi avoir décidé d’étendre le dispositif à l’ensemble du Groupement hospitalier de territoire (GHT) avant même son démarrage entre Valenciennes et Maubeuge ? 

Dès l’autorisation accordée par l’ARS, deux conditions avaient été déposées : une possible ouverture aux confrères libéraux, et un élargissement du dispositif à l’ensemble du GHT. En parallèle, plusieurs établissements du groupement – Denain, Le Quesnoy ou encore Fourmies – ont alerté sur leurs difficultés à maintenir l’activité sur leurs équipements lourds d’imagerie. Plutôt que d’intégrer chaque site progressivement, nous avons choisi de redéposer un dossier global englobant l’ensemble du GHT. Le principe restait identique, seul le périmètre s’élargissait. Ce nouveau projet a été validé par les instances médicales, puis par l’ARS en septembre 2024.  

Comment fonctionne la plateforme de télé-imagerie, pierre angulaire du PIMM ? 

La plateforme centralise la gestion des « télédossiers » : de la demande d’examen à son interprétation, chaque étape est tracée et sécurisée. Les établissements du GHT envoient leurs images via cette interface, qui sont interprétées par les radiologues de Valenciennes. La solution technique mise en place permet également d’absorber les pics d’activité : nos équipes assurent la journée et la soirée, tandis qu’une société externe de téléradiologie prend le relais en « nuit profonde » et complète, si besoin, certaines vacations programmées. Cette organisation favorise la solidarité entre établissements, tout en préservant la priorité donnée aux patients du CH de Valenciennes et en maintenant nos indicateurs de qualité. 

L’entrée en fonction du PIMM a-t-elle modifié l’organisation au CHV ? 

Oui, des ajustements ont été nécessaires, notamment avec la création d’une coordination administrative dédiée : une secrétaire recueille les besoins des établissements du GHT, planifie les gardes et vacations avec les équipes du CHV, et transmet à la société externe les vacations non internalisées. Sur le plan paramédical, rien n’a changé. Chaque hôpital conserve ses manipulateurs, qui réalisent les examens sur place. En revanche, l’organisation médicale a évolué : la charge de travail est plus importante lors des gardes, mais nous avons pu étendre notre fonctionnement par spécialité d’organe aux hôpitaux périphériques, garantissant ainsi partout la même qualité d’interprétation. À terme, nous souhaitons renforcer cette dynamique en créant des postes de praticiens hospitaliers partagés au sein du GHT, alliant télé-imagerie et présence sur site, pour attirer de jeunes radiologues tout en répondant aux besoins locaux. 

Le changement s’effectue donc bien à l’échelle territoriale… 

Tout à fait. Le PIMM garantit désormais une prise en charge homogène sur l’ensemble du territoire. Depuis janvier 2024, le dispositif s’est progressivement étendu : Fourmies, Denain et Le Quesnoy sont connectés. Nous avons déjà réalisé plus de 1 500 scanners en urgence avec un délai moyen d’interprétation de 32 minutes, et près de 1 430 scanners programmés, dont 96 % rendus en moins de 24 heures. Ces résultats respectent les standards nationaux de télé-imagerie, avec un avantage supplémentaire : obtenir immédiatement un compte-rendu spécialisé, sans transfert du patient. Aujourd’hui, quel que soit l’hôpital d’entrée, le patient bénéficie des mêmes protocoles, de la même expertise radiologique et d’une qualité de prise en charge homogène sur tout le territoire. 

Quelles sont les prochaines étapes du projet ? 

La prochaine étape est l’intégration du CH de Maubeuge, prévue dès octobre avec la permanence des soins, puis l’extension progressive des vacations programmées jusqu’à la fin de son contrat actuel, en juin prochain. À cette échéance, l’ensemble des établissements du GHT sera connecté au PIMM, ce qui permettra d’évaluer les flux, la réinternalisation possible et les besoins en effectifs. L’objectif est de soutenir cette montée en puissance par le recrutement de radiologues supplémentaires, en proposant des postes attractifs combinant activité centrale au CH de Valenciennes et missions périphériques. Toute la réflexion actuelle vise à trouver le juste équilibre entre temps médical centralisé et partagé, pour répondre aux besoins tout en renforçant l’attractivité des carrières. 

Le mot de la fin ?  

L’esprit du PIMM, c’est avant tout de garantir à tous les patients la même qualité de prise en charge, quel que soit l’hôpital par lequel ils entrent dans le parcours de soins. Autrefois, certains examens périphériques pouvaient manquer de protocoles complets ou d’interprétations suffisamment spécialisées ; désormais, l’objectif est d’assurer d’emblée le bon examen et le bon compte-rendu. La dynamique est très positive : les équipes médicales et paramédicales se sont pleinement approprié l’outil, la répartition des dossiers permet de mieux équilibrer la charge de travail, les cas complexes sont partagés entre spécialistes, et les établissements manifestent une réelle satisfaction. L’adhésion est aujourd’hui unanime, et Maubeuge attend avec impatience son intégration, confirmant toute la pertinence de cette démarche territoriale.  

> Article paru dans Hospitalia #70, édition de septembre 2025, à lire ici 






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