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La e-santé est en pleine expansion à Monaco


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Mercredi 9 Février 2022 à 13:34 | Lu 1578 fois


Initié il y a trois ans, le programme de transformation numérique de la Principauté de Monaco s’attache à développer des outils dans tous les domaines, y compris la santé qui fait l’objet d’une attention toute particulière. L’année 2021 a ainsi vu le lancement du portail web Monaco Santé, première brique d’une plateforme territoriale qui devrait, à terme, couvrir l’ensemble des problématiques sanitaires des Monégasques.



« En moins de trois ans, le numérique a connu des progrès spectaculaires pour le quotidien des Monégasques, résidents et pendulaires* », déclarait le Prince Albert II de Monaco le 25 octobre dernier, lors d’une soirée dédiée au programme Extended Monaco. Développement d’un Cloud d’État, publications de nouvelles lois, mise en place d’applications administratives, accompagnement de projets liés au développement durable… Lancée en 2018, l’initiative prévoit toute une série de mesures en faveur du numérique. Dans le domaine de la santé, cette volonté se déploie plus particulièrement au travers du portail Monaco Santé, défini par les autorités du Rocher elles-mêmes comme « la première brique de la e-santé monégasque ».

Thierry Poyet, conseiller technique en innovation, transformation numérique, et responsable de la thématique e-santé au Gouvernement de Monaco. ©DR
Thierry Poyet, conseiller technique en innovation, transformation numérique, et responsable de la thématique e-santé au Gouvernement de Monaco. ©DR

Monaco Santé, le portail dédié à la e-santé

« Dès septembre 2018, le programme Extended Monaco a été adapté au secteur de la santé, avec rapidement la décision de développer un portail, aujourd’hui matérialisé par Monaco Santé », se souvient Thierry Poyet, conseiller technique en innovation, transformation numérique, et responsable de la thématique e-santé au Gouvernement de Monaco. Officiellement lancé le 21 janvier 2021, ce portail est gratuit, disponible sur ordinateur, tablette et smartphone, et traduit en cinq langues : français, anglais, italien, espagnol et russe. « Les données sont protégées grâce à notre hébergeur agréé par le ministère de la Santé », précise Thierry Poyet.

« Les premières fonctionnalités de Monaco Santé ont été le partage d’informations de santé ainsi que le référencement des professionnels de santé et la prise de rendez-vous en ligne », poursuit-il. Ces services accessibles dès janvier 2021 ont été complétés tout au long de l’année par de nouveaux outils. Rapidement, les utilisateurs ont ainsi pu y retrouver un espace dédié aux numéros d’urgence pour retrouver facilement un médecin ou une pharmacie de garde, ainsi que des informations pratiques et un rappel des recommandations sanitaires.
 

Une messagerie sécurisée pour les professionnels et les usagers

Cette volonté d’élargissement menée au pas de course et faisant appel aux technologies les plus abouties était dès le départ affichée par les autorités. « Aujourd’hui, nous lançons le socle de la e-santé en Principauté. Monaco Santé, notre portail, dispose déjà de nombreux services qui seront complétés durant l’année pour être aux meilleurs standards », annonçait ainsi Frédéric Genta, délégué Interministériel chargé de la transition numérique, lors du lancement de Monaco Santé. Depuis cet automne, le portail accueille par exemple également un service de téléconsultation ainsi qu’une messagerie sécurisée de santé, dans un premier temps destinée aux établissements de santé et aux professionnels libéraux de la Principauté.

« À l’image des réflexions qui ont eu lieu en France, les professionnels de santé monégasques ont eux aussi émis le besoin d’une messagerie sécurisée, que nous avons donc rapidement souhaité intégrer au portail numérique », explique Thierry Poyet. Et l’étape suivante est déjà prévue puisque la messagerie en question devrait être ouverte aux patients au cours de l’année 2022. Pour aller toujours plus loin, les autorités monégasques sont actuellement en pleines négociations afin de lier cette messagerie sécurisée avec celle des professionnels de santé du département voisin des Alpes-Maritimes. « Lorsqu’il met en relation deux pays, l’échange de données est un sujet certes complexe, mais nécessaire pour assurer une prise en charge optimale des patients », estime le conseiller.
 

Un nécessaire lien avec la France

Avec une superficie de 2 km2, 38 000 habitants parmi lesquels seuls 8 000 sont monégasques, et 55 000 salariés dont plus de 30 000 ne résident pas sur place, la situation de Monaco est toute particulière. Le centre hospitalier Princesse Grace, seul hôpital public du pays, accueille ainsi une patientèle à 60 % non couverte par le régime monégasque de sécurité sociale. Cet hôpital fait même office d’établissement de référence et d’appui pour plusieurs communes limitrophes situées en France. « Ces derniers mois, au plus fort de la crise sanitaire, plusieurs patients du CHU de Nice ont été transférés au centre hospitalier Princesse Grace », indique Thierry Poyet, insistant par là même sur la nécessité de continuer de développer des liens entre les services de santé des deux pays.

« Que ce soit pour les pendulaires, les résidents ou les Monégasques, les parcours de soins sont intimement liés entre la France et Monaco. On peut même parler de “communauté de destin” », ajoute le responsable. Dans le domaine de la e-santé, la coopération entre les deux pays est donc pour lui « essentielle », notamment sur les aspects d’interopérabilité informatique, d’ores et déjà prévue par les services de e-santé monégasques. « Le volet politique est certainement plus complexe que le volet technique », note le conseiller qui reste cependant positif : « Le partage des données est un sujet très compliqué et nous ne sommes, encore, qu’au début de la démarche. Mais la situation semble à ce jour tendre vers une coopération politique entre nos deux pays ».
 

La volonté de créer une plateforme territoriale

Ce lien avec le « pays voisin », les services de e-santé monégasques comptent bien le promouvoir également avec la mise en place d’un dossier médical partagé, similaire à notre DMP, et dont la constitution a été annoncée cette année. Prévu pour être déployé entre 2023 et 2024, il devrait être complété par la création d’une plateforme « autonomie » dédiée à la coordination des soins pour les personnes âgées. « Monaco a comme ambition de créer une véritable plateforme numérique territoriale, qui intégrera l’ensemble des problématiques de santé de notre pays », complète Thierry Poyet en imaginant de nombreux autres outils et services : carnet de vaccination numérique, partage d’images… Il en est en tout cas convaincu : « Le développement du numérique en santé à Monaco ne fera que renforcer l’excellence de notre système de soin ».

*« Pendulaire » est le nom donné aux travailleurs exerçant à Monaco mais résidant dans les communes avoisinantes, principalement en France.

Article publié dans l'édition de décembre 2021 d'Hospitalia à lire ici.


 






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