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Hong Kong, porte d’entrée du marché asiatique


Rédigé par Admin le Mardi 9 Novembre 2021 à 11:18 | Lu 1114 fois


Installée à Hong Kong depuis maintenant six ans, l’entreprise française Theraclion met à profit la position centrale de ce territoire pour commercialiser ses solutions d’échothérapie sur tout le continent asiatique. Une stratégie gagnante, que David Caumartin, directeur général de Theraclion et vice-président de France Biotech, évoquera notamment lors de l’Asia Summit on Global Health le 24 novembre prochain. Rencontre.



Entreprise reconnue dans le paysage de la biotech française, Theraclion développe et commercialise ses solutions d’échothérapie depuis 2013. Pouvez-vous nous en parler ?
David Caumartin : Chez Theraclion, nous avons toujours été convaincus que les nouvelles techniques à base d’ultrasons thérapeutiques, de robotique et d’intelligence artificielle sont capables de se substituer à certains gestes chirurgicaux, qui deviendront à terme obsolètes. Forts de ce constat, nous nous attachons à limiter au maximum les actes chirurgicaux invasifs et à apporter à n’importe quel utilisateur une capacité de traitement digne d’un expert. Pour soutenir ces projets, nous avons mis au point des outils de traitement de cibles superficielles, basés sur l’utilisation d’ultrasons focalisés à haute intensité sur trois indications : les fibroadénomes du sein, les tumeurs thyroïdiennes et le traitement des varices. Après avoir développé notre présence sur le marché des fibroadénomes entre 2013 et 2014, nous avons concentré nos efforts en 2015 sur les tumeurs thyroïdiennes, une chirurgie plus complexe mais aussi et surtout très présente sur le continent asiatique. C’est ainsi que nous nous sommes implantés à Hong Kong, où le Queen Mary Hospital est aujourd’hui notre site mondial n°1 pour le traitement de la thyroïde. Ce partenariat fructueux est d’ailleurs voué à s’élargir, puisque les professionnels de santé de l’établissement s’apprêtent à y traiter la chirurgie de varices, notre troisième indication et point de focalisation actuel. 
 
Pourquoi avoir misé sur Hong Kong lors de vos travaux sur les tumeurs thyroïdiennes ? 
En 2015, notre premier accord commercial avec l’Université de Hong Kong portait déjà sur l’intérêt de développer les technologies d’échothérapie dans le traitement des thyroïdes. Il faut savoir que les deux tiers du marché de la thyroïde se trouvent en Chine. Cela représente 1 million des 1,5 million de procédures réalisées chaque année dans le monde. Cette forte représentativité de la Chine est autant due à la pollution qu’à un manque d’iode dans la nourriture, dans certaines régions éloignées de la mer. Ces facteurs sont évidemment présents dans d’autres zones, telles que les États-Unis ou l’Europe centrale mais, quand on ambitionne d’être un leader mondial, on ne peut ignorer l’Asie et donc Hong Kong, qui dispose de plusieurs atouts. Par exemple, la présence d’un marquage CE et la soumission d’un dossier à l’autorité de santé locale, permettent d’obtenir l’autorisation de mise sur le marché et le remboursement d’un dispositif médical. 
C’est sur cette base que le Professeur Brian Lang, qui exerce au Queen Mary Hospital, a pu développer son expertise pour l’utilisation de l’échothérapie dans le traitement des thyroïdes. Il est aujourd’hui le plus important utilisateur d’échothérapie dans le monde, avec 250 à 300 patients traités chaque année selon cette technique et quelque 25 publications à son actif. D’autres ont suivi son exemple, puisque pas moins de sept sites traitent aujourd’hui la thyroïde par échothérapie à Hong Kong. On peut citer ici le Hong Kong Sanatorium & Hospital, le Prince of Wales Hospital, le Hong Kong Baptist Hospital et plus récemment le Kwong Wah Hospital qui va, par ailleurs, devenir le premier hôpital d’Asie à traiter la pathologie de l’insuffisance chronique veineuse par échothérapie. 
 
Theraclion est basé à Malakoff, non loin de Paris. Pourtant certains de vos collaborateurs sont présents de façon constante à Hong Kong… 
Notre site de Hong Kong, qui accueille aujourd’hui deux employés – un directeur général et un ingénieur d’applications et de services –, nous sert de base pour développer notre présence dans d’autres territoires asiatiques. Nous avons ainsi ouvert deux sites à Singapour, deux en Thaïlande, et cinq à Taïwan. Nous sommes également en relation avec six hôpitaux universitaires chinois pour lancer une étude d’enregistrement pour le traitement des nodules thyroïdiens à partir de notre technologie.
 
Pourquoi passer par Hong Kong pour pénétrer le marché asiatique et équiper ces hôpitaux ?
Pour ce qui est de l’axe thyroïdien, nous bénéficions à Hong Kong de l’expertise du Pr Brian Lang, qui est reconnu dans toute l’Asie et même dans le monde entier. Mais Hong Kong fait également figure de porte d’entrée pour le marché chinois, et de plaque tournante pour le reste du marché asiatique. Ce territoire dispose donc d’une position unique pour assurer une implantation économique saine en vue d’un développement asiatique. D’une manière plus large, Hong Kong est aussi là où se croisent l’Orient et l’Occident, d’un point de vue réglementaire et culturel mais aussi économique, puisque Hong Kong est autant en lien avec le Commonwealth qu’avec la Chine. C’est donc l’endroit rêvé pour s’implanter et se développer sur le continent. 
 
Vous serez vous-même présent à l’Asia Summit on Global Health, où vous interviendrez sur une table ronde consacrée aux innovations medtech, depuis le diagnostic jusqu’au traitement. Quels thèmes comptez-vous aborder ? 
J’interviendrai ici avec ma double casquette, directeur général de Theraclion mais aussi vice-président de France Biotech, pour naturellement évoquer notre expérience asiatique, mais aussi et surtout aborder l’intérêt de la robotique dans l’organisation des soins. Par exemple, nous avons développé un système de vision extracorporelle robotisée intelligente, qui offre déjà une qualité de soin et de suivi intéressante sur des territoires très denses. Forts de ce premier retour d’expérience, nous souhaitons bâtir une expertise et l’apporter au soignant, qui n’est pas nécessairement un médecin mais connaît l’échographie – une modalité très utilisée en Asie. Une autre spécificité du continent : les cas nécessitant une chirurgie vasculaire y sont certes moins nombreux qu’en Europe, mais ils sont aussi plus graves et nécessitent l’intervention d’experts, ce qui génère des temps d’attente beaucoup trop importants : on compte ainsi deux ans d’attente en moyenne au Kwong Wah Hospital pour les chirurgies d’insuffisance chronique veineuse. Parce que l’accès à la salle d’opération est compliqué et que certains établissements n’osent pas s’engager dans ces gestes qui peuvent être risqués, l’utilisation d’un système externalisé, doté d’IA et non invasif, a ici tout son intérêt.  
 
Vous l’avez dit, vous êtes également vice-président de France Biotech, partenaire de l’Asia Summit on Global Health. Pourquoi cette présence sur l’événement ?
France Biotech regroupe 400 adhérents actifs, pour la plupart startuppeurs. Pour la majorité de ces membres, le développement d’une innovation technologique devra passer par une preuve de concept réalisée hors du marché européen. Hong Kong est ici une bonne vitrine, qui possède de surcroît des règles de business comparables à l’Europe. On peut prendre ici l’exemple d’Eye Tech Care, qui développe des techniques d’ultrason pour le traitement des glaucomes et qui, pour s’implanter sur le marché chinois, passe également par Hong Kong. Pour France Biotech, participer à un événement comme l’Asia Summit on Global Health est donc particulièrement important pour donner à nos adhérents des points de contact en Asie et des exemples de développements de solutions innovantes, à moindre coût et à moindre risque, à partir de Hong Kong. Certains peuvent également envisager de passer par Singapour ou Taïwan, mais la proximité du marché chinois est à mon sens plus évidente à Hong Kong, qui dispose ainsi d’un avantage indéniable. 
 
Le mot de la fin ?
À la croisée de l’Orient et de l’Occident, véritable « Londres » asiatique, cette ville fait réellement office de porte sur la Chine : la plupart des acteurs sont chinois et les grandes villes chinoises sont proches, ce qui offre un avantage logistique important. À Theraclion, nous sommes en tous cas satisfaits de notre implantation sur place. D’ailleurs, la Fondation des ultrasons focalisés, une émanation de l’université de Virginie, aux États-Unis, ouvrira bientôt un bureau de représentation à Hong Kong. Cela montre bien que les différents acteurs impliqués dans le développement des innovations sont intéressés par ce territoire qui s’affirme, plus que jamais, comme un point de passage obligé pour tous ceux souhaitant s’implanter durablement en Asie. 
 


Le 24 novembre 2021, connectez-vous pour suivre à distance l’Asia Summit on Global Health 
  
La pandémie de COVID-19 a provoqué d'énormes perturbations pour les entreprises du monde entier, tout en soulignant la nécessité de mener des efforts concertés afin de renforcer le paysage sanitaire mondial et innover ensemble pour un avenir résilient et durable.  
  
L'évolution démographique de l'Asie, associée à une demande forte et croissante de produits, technologies et solutions liés aux soins de santé, représentent de nombreuses opportunités commerciales et d'investissement dans la région. 
  
Conjointement organisé par le gouvernement de la Région administrative spéciale de Hong Kong et le HKTDC, l’Asia Summit on Global Health se tiendra en présentiel et en ligne le mercredi 24 novembre 2021.
  
Cette plate-forme interdisciplinaire unique réunira des hauts fonctionnaires, des investisseurs, des chefs d'entreprise, des services financiers, des fournisseurs et des universitaires renommés issus du monde entier, pour échanger sur les dynamiques actuellement à l’œuvre et explorer de nouvelles opportunités commerciales. 
  
Parmi ses thématiques phares, citons notamment les derniers développements et les innovations les plus pointues dans les secteurs des biotechnologies (Sciences du cerveau, Alimentation et nutrition, Génomique), de la santé numérique (Intelligence artificielle et Big data, Télésanté, Cybersécurité), des dispositifs médicaux et produits de santé (Immunologie, COVID-19, Robotique et technologies émergentes, Industrie pharmaceutique), ainsi que de la santé publique et du bien-être (Vieillissement et longévité, Santé mentale). 
  
- Pour en savoir plus, rendez-vous sur https://www.asiasummitglobalhealth.com/en/    
- Inscriptions sur : https://www.asiasummitglobalhealth.com/en/s/registration     
((gratuit pour les 30 premiers inscrits avec le code 03CBPA) 

- Contact : paris.office@hktdc.org  
 






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