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E-parcours : des outils régionaux pour faciliter la coordination


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Mercredi 27 Avril 2022 à 15:45 | Lu 1694 fois


Piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), le programme e-Parcours pousse chaque région française à développer son outil numérique pour la coordination des parcours de santé. En Bourgogne-Franche-Comté, la solution territoriale eTICSS compte ainsi plus de 37 000 dossiers.



Intégré à la trajectoire nationale et la feuille de route du numérique en santé, le programme e-Parcours prévoit le déploiement d’outils numériques pour la coordination des parcours de santé dans les différentes régions françaises. Financé et piloté par la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), il est ainsi décliné au niveau local par les Agences Régionales de Santé (ARS). S’appuyant sur les anciens programmes PAERPA (Personnes âgées en risque de perte d'autonomie) et TSN (Territoires de Soins Numériques), e-Parcours prend plusieurs formes, Paaco-Globule en Nouvelle-Aquitaine, eTICSS en Bourgogne-Franche-Comté, Gwelenn et Mobil’eTY by Globule en Bretagne… Le point commun entre ces dispositifs ? Tous inscrivent la gestion des parcours de soins dans une dimension collégiale et prennent pour l’essentiel leurs racines dans les Dispositifs d’Appui à la Coordination (DAC) et les collectifs de soins tels que les Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS).
 

eTICSS, la déclinaison de e-Parcours en Bourgogne-Franche-Comté

Issu en partie des travaux menés dans le cadre du programme TSN, l’outil eTICCS développé en Bourgogne-Franche-Comté a été lancé en 2015 sur le territoire Nord Saône-et-Loire, avant d’être généralisé à l’échelle de la région dès 2017. Destinée à tous les acteurs sociaux, médico-sociaux et sanitaires, cette solution compte aujourd’hui plus de 37 000 dossiers patients, pour un millier d’utilisateurs chaque trimestre. « Entièrement sécurisée, la plateforme eTICSS permet de faciliter le partage d’informations entre les différents professionnels gravitant autour d’une même personne. Tout est fait pour améliorer les échanges et donc la prise en charge, c’est la bonne information au bon moment », explique Clément Carlin, responsable du programme eTICSS au sein de l’ARS Bourgogne-Franche-Comté.

Qu’ils exercent en ville ou l’hôpital, les professionnels de santé peuvent ainsi se connecter au dossier du patient, partager des notes de suivi, des alertes, un agenda, disposer d’une vue globale sur les traitements en cours, échanger des informations par messagerie instantanée ou, tout simplement, retrouver la liste des autres professionnels participant à la prise en charge du patient. « En centralisant ces informations, eTICSS leur permet de gagner du temps, quels que soient leurs besoins : les professionnels libéraux utilisent par exemple davantage la messagerie instantanée sécurisée, et les médecins hospitaliers, le partage de comptes-rendus médicaux », détaille Clément Carlin. Déjà adoptée par de nombreux professionnels, la plateforme se développe encore, accueillant régulièrement de nouveaux utilisateurs et surtout de nouvelles structures, telles que les EHPAD, les SSIAD ou les SSAD. « L’objectif est réellement de pouvoir accéder, à travers une interface unique, à l’ensemble des informations relatives au parcours de la personne », insiste le chargé de projet.
 

Les DAC, premiers utilisateurs des plateformes e-Parcours

Prioritaires pour le déploiement du programme e-Parcours en région, les DAC ne font pas exception à la règle et utilisent, eux aussi, les plateformes territoriales au quotidien. « Chaque patient pris en charge par notre DAC possède un dossier eTICSS, sauf opposition de sa part », confie le Dr Jean-François Roch, directeur médical et e-santé du DAC de Franche-Comté. Accompagnant un peu plus de 4 000 parcours par an, la structure travaille actuellement sur les usages d’eTICSS par ses agents : la complétude des dossiers, la qualité des informations renseignées, la typologie des informations partagées… « Pour mieux définir le rôle de chacun dans eTICSS, nous sommes également en train de réviser nos fiches métiers, pour y inclure les tâches concernées », précise Jean-François Roch. Si le DAC-FC est aussi impliqué dans le déploiement de cette plateforme, c’est qu’il y voit un avantage de taille : celui de « favoriser la coordination des soins et de créer un espace de confiance autour du patient ».

Un complément utile aux solutions nationales

« Pour le patient, l’un des avantages marquants de l’utilisation d’eTICSS par les professionnels de santé a certainement trait à la diminution des demandes répétées d’informations, mais aussi à la création d’un plan de soins personnalisé », complète Clément Carlin. Afin d’élargir toujours plus les usages, cette plateforme est également dotée de parcours spécifiques pour le diabète, le post-AVC, l’obésité, le sport-santé, les allergies…

D’autres services numériques sont également disponibles via eTICSS. C’est par exemple le cas du Répertoire Opérationnel de Ressources (ROR), de Via Trajectoire ou de MSSanté, qui permettent ainsi à la plateforme de « s’inscrire pleinement dans la démarche globale de promotion de la e-santé », précise Clément Carlin. Il estime à ce titre que les outils régionaux tels qu’eTICSS sont « complémentaires » aux solutions numériques nationales. « Là où le Dossier Médical Partagé porte clairement sur le partage de données non structurées et finalisées, la plateforme eTICCS favorise les échanges de données structurées et ponctuels pour un suivi coordonné », explique-t-il.
 

Vers plus d’interopérabilité

Une meilleure articulation entre tous ces outils, nationaux et régionaux, est d’ailleurs dans les cartons. Si, à l’heure actuelle, les professionnels de santé doivent alimenter distinctement le DMP et eTICCS, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté compte, à terme, favoriser encore plus les échanges en instaurant des passerelles entre ces deux solutions, et même plus largement avec Mon Espace Santé. « Les professionnels de santé ne s’identifieront qu’une seule fois pour avoir accès à tous ces services », note Clément Carlin en insistant sur la « nécessité de développer l’interopérabilité » entre les différents outils. Celle-ci existe d’ailleurs déjà entre eTICSS et les systèmes d’information hospitaliers de la région, ce qui lui permet de récupérer facilement l’identité des patients, les documents médicaux et, à terme, les mouvements associés.

« Pour poursuivre et consolider cette démarche, nous sommes actuellement en contact avec des éditeurs et des intégrateurs afin de mettre cette même interopérabilité en place auprès des établissements médico-sociaux, dont les EHPAD », poursuit le responsable en concluant : « Si l’interopérabilité ne peut être totale, compte tenu de la spécificité de chaque outil, elle représente pour autant un enjeu central et crucial, pour notamment faciliter l’appropriation des outils numériques, qui sont eux-mêmes des atouts indéniables pour assurer des prises en charge plus fluides ».
 
Article publié dans l'édition de février 2022 d'Hospitalia à lire ici.
 






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