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Le magazine de l'innovation hospitalière
Hygiène

À la découverte du service de prévention du risque infectieux du CH de Versailles


Rédigé par Joëlle Hayek le Lundi 27 Juin 2022 à 09:06 | Lu 1341 fois


Fédérant plus de 2 800 professionnels, le Centre Hospitalier de Versailles, établissement support du GHT Yvelines Sud, totalise 800 lits et places et se positionne comme un établissement de référence sur le territoire des Yvelines. Nous y avons rencontré le Docteur Caroline Neulier-Lozinski, cheffe du Service de prévention du risque infectieux dont les équipes, particulièrement dynamiques, cherchent à « rajeunir la politique de communication à destination des équipes médicales et soignantes ».



L’équipe SPRI. De gauche à droite, debout : Caroline Neulier-Lozinski (praticien hygiéniste), Marina Michel (paramédicale hygiéniste), Nathalie Bazire (IDE hygiéniste), Catherine Vilaca (technicienne biohygiéniste), Jean-Claude Iyakaremye (IMH), Yannick Jaffry (ASH) / De gauche à droite, devant : Isabelle Roland (IMH), Marie-Renée Le Bihan (secrétaire). ©DR
L’équipe SPRI. De gauche à droite, debout : Caroline Neulier-Lozinski (praticien hygiéniste), Marina Michel (paramédicale hygiéniste), Nathalie Bazire (IDE hygiéniste), Catherine Vilaca (technicienne biohygiéniste), Jean-Claude Iyakaremye (IMH), Yannick Jaffry (ASH) / De gauche à droite, devant : Isabelle Roland (IMH), Marie-Renée Le Bihan (secrétaire). ©DR
Pourriez-vous, pour commencer, nous présenter le Service de prévention du risque infectieux (SPRI) ?
Dr Caroline Neulier-Lozinski : Intervenant sur la prévention des infections associées aux soins au sens large, il est composé d’une secrétaire, de deux infirmiers diplômés d’État (IDE) hygiénistes et d’un praticien hygiéniste – en l’occurrence moi-même –, ce qui est somme toute assez classique. Mais il accueille également une technicienne biohygiéniste chargée de réaliser les prélèvements de l’air, de l’eau et des surfaces, dans les blocs opératoires et les zones à environnement maîtrisé, et un agent des services hospitaliers (ASH) responsable des actions de prévention liées à l’eau, comme le détartrage et la purge des robinets et pommeaux de douche pour limiter les risques de contaminations par légionelles ou pseudomonas. Ce même agent est également spécialisé dans le bio-nettoyage vapeur – un procédé adopté par notre établissement depuis plus de 15 ans pour faire face à des situations spécifiques – et intervient en renfort sur certains germes.

Sur quels champs portent vos missions ?
Elles sont assez habituelles pour un service d’hygiène : élaboration de protocoles, réalisation d’audits et d’actions de surveillance, formation des professionnels de santé, gestion de la qualité et des risques liés à l’environnement, etc., à la fois au sein des services MCO que dans l’EHPAD rattaché au CH de Versailles. À noter, je coordonne pour ma part également les deux IDE de l’équipe mobile d’hygiène, créée à l’initiative de l’Agence Régionale de Santé et du CPias d’Île-de-France et qui intervient dans les EHPAD du sud des Yvelines.

Justement, le CH de Versailles est l’établissement support du GHT Yvelines Sud. Avez-vous mis en place ici des collaborations ?
Les équipes opérationnelles d’hygiène (EOH) des différents établissements membres du GHT ont en effet l’habitude d’échanger et de s’entraider. Pour aller plus loin, nous avons créé fin 2019 un réseau de prévention du risque infectieux, afin d’homogénéiser les pratiques et de nous inscrire dans une démarche commune à l’échelle du GHT, du moins en ce qui concerne la gestion des risques a priori. La déclinaison locale et la gestion du risque infectieux a posteriori relèvent ensuite de chaque EOH. Nos travaux, qui ont été un temps suspendus à cause de la crise sanitaire, ont désormais repris. Nous avons ainsi déjà traité les pratiques d’isolement des patients par germe et le tri des déchets – aussi bien les déchets assimilés aux ordures ménagères (DAOM) que les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) –, et travaillons désormais à l’élaboration de formations communes.

Au niveau local, comment identifiez-vous les sujets à traiter dans le cadre de vos missions quotidiennes ?
Nous essayons de traiter régulièrement les problématiques « classiques » de l’hygiène hospitalière. Mais un service de soins peut également nous solliciter sur un sujet précis, ou nous pouvons nous-mêmes identifier des besoins spécifiques lors de nos échanges avec les professionnels de santé. Par exemple, nous organisons prochainement une visite autour du risque infectieux dans le service de réanimation, où les tensions dues à la crise épidémique sont enfin retombées. Nous comptons donc effectuer un état des lieux pour identifier l’ensemble des risques, en lien étroit avec les équipes médicales et soignantes, puis nous travaillerons plus particulièrement sur les protocoles cathéters.

Vous évoquez l’épidémie Covid. Comment votre service y a-t-il fait face ?
Nous avons été dès le départ très sollicités, car les services de soins nous connaissent bien puisque nous y organisons régulièrement des actions et des animations. Mais la période a, comme partout, été difficile : il fallait non seulement former tout le monde aux mesures de prévention des risques, par exemple pour l’habillage et le déshabillage, mais aussi et surtout convaincre du bien-fondé de ces protocoles, à une époque où il était difficile d’avoir une véritable politique d’établissement. On faisait en effet face à un nouveau virus, il y avait beaucoup de peurs, beaucoup d’informations contradictoires, y compris dans les médias. Cela dit, les précautions standard ont rapidement été intégrées, nous l’avons constaté sur la consommation de solutions hydro-alcooliques, sur le bio-nettoyage. La prise de conscience a été générale.

Vous l’avez dit, votre service est de longue date présent dans les unités de soins. Pourriez-vous nous en parler ?
Cela fait en effet longtemps que nous cherchons à rajeunir la politique de communication à destination des équipes médicales et soignantes, en passant beaucoup de temps au cœur des unités de soins et en y organisant des actions ludiques, ce qui permet à la fois de mieux faire passer les messages et de favoriser le dialogue et l’échange. Nous avons par exemple créé les Olympiades de l’hygiène qui, un an durant, ont proposé des jeux et des animations mensuelles autour de la tenue professionnelle, et des précautions standard et complémentaires, avec l’attribution de points, un classement des équipes, des lots à gagner. Parmi nos autres initiatives, citons également la « roue des précautions standard », sur le modèle de la Roue de la Fortune, l’escape game Pandémie grippale, où il fallait trouver un vaccin efficace pour sauver le monde, ou encore le « Cluedo grippe », où il s’agissait de mener l’enquête autour d’un cas de grippe nosocomiale, en interrogeant proches et soignants.

Le mot de la fin ?
Nous comptons poursuivre sur cette voie, car l’approche ludo-pédagogique a à mon sens une réelle valeur ajoutée. Néanmoins, nous nous concentrerons surtout, ces prochains mois, sur les actions de routine qui ont accumulé du retard avec la crise épidémique, comme certains audits récurrents. Cela dit, quelques animations sont déjà prévues, pour la journée nationale de l’hygiène des mains et la semaine de sécurité des patients, afin de maintenir la dynamique et continuer à mobiliser les soignants et les usagers.

Article publié dans l'édition de mai 2022 d'Hospitalia à lire ici.
 






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