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Fluidifier la prise en charge des patients aux urgences grâce à la biologie délocalisée


Rédigé par Rédaction le Vendredi 25 Septembre 2020 à 09:50 | Lu 466 fois


L’équipe du Pr Hausfater, chef du service des urgences de l’hôpital de la Pitié- Salpêtrière AP-HP, et du GRC-14 BIOSFAST (Sorbonne Université) a pu conduire une étude sur l’utilisation de la biologie délocalisée, ou point of care (POC) sur une période de quatre mois. Elle y montre l’importance de réduire au maximum le « brain to brain time » pour réduire significativement le temps de passage aux urgences.



Régulièrement évoquée comme un des leviers possibles pour réduire le temps de passage dans les services d’urgence, l’utilisation de la biologie délocalisée (« au lit ou au chevet du patient », ou point of care (POC)) manque encore d’éléments de preuve. Dans ce contexte, l’équipe du Pr Hausfater, chef du service des urgences de l’hôpital de la Pitié- Salpêtrière AP-HP, et du GRC-14 BIOSFAST (Sorbonne Université) a testé l’hypothèse selon laquelle « la mise à disposition d’un panel élargi de paramètres biologiques en POC était à même de réduire ce temps de passage aux urgences ». L’évaluation médico- économique de ce projet a, quant à elle, été réalisée par Isabelle Durand-Zaleski, professeur à la Faculté de Santé de l’Université Paris-Est Créteil. « L’hypothèse intègre le fait que réaliser les analyses de biologie directement en salle d’urgence sur des automates fonctionnant avec un échantillon de sang total et des temps d’analyse courts, au lieu de les envoyer au laboratoire central, permet un raccourcissement des délais et de la durée de prise en charge pour l’ensemble des patients consultant aux urgences », explique Sorbonne Université dans un communiqué. Ainsi, sur une période de quatre mois, l’équipe a conduit une étude prospective randomisée en cluster par semaine. Nommée Supoc, l’étude a bénéficié d’un financement à l’appel d’offre national PREPS. « Selon la semaine de randomisation, les analyses de biologie étaient réalisées soit au laboratoire central (pratique actuelle, bras contrôle), soit par un technicien de laboratoire en POC (bras intervention) sur des automates de biologie délocalisés dans un des box des urgences », précise Sorbonne Université. 

Impliquer les équipes

Après l’inclusion de 20 923 patients, les résultats principaux montrent « une réduction non significative du temps de passage aux urgences de -9 mn (IC 95% : -22 à 5, p=0,22) dans le groupe POC comparé au groupe contrôle ». Ce résultat contraste énormément avec ceux obtenus en laboratoire de -51 minutes, (IC 95% = -54 à - 48 minutes, p < 0.001) dans le groupe POC. L’étude médico-économique intégrant l’ensemble des coûts directs liés à chacune des stratégies montre, quant à elle, un surcoût par patient de 4,70 € en POC pour une réduction du temps de passage de 9 minutes. 
« Ces résultats illustrent que l’apport potentiel de la biologie délocalisée, pour fluidifier la prise en charge des patients aux urgences, ne se résume pas à la diminution du temps d’analyse, mais doit être couplé à des actions systémiques permettant au médecin urgentiste de prendre connaissance des résultats en temps réel dès leur validation par le biologiste » explique Sorbonne Université pour qui « il est vraisemblable que dans l’étude SUPOC, les médecins urgentistes n’aient pas suffisamment intégré le fait que durant les périodes POC, les résultats étaient disponibles plus précocement sur le serveur de résultat. Ce n’est qu’en raccourcissant au maximum le “brain to brain time” qu’une réduction significative du temps de passage pourra être obtenue ». 






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