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IA : Dijon fait la course en tête avec le 2ème Datathon Datacare IA Santé


Rédigé par Aurélie Pasquelin le Vendredi 21 Mai 2021 à 13:46 | Lu 1639 fois


Fortes d’une première expérience réalisée en pleine crise Covid, les équipes du DU Intelligence Artificielle Santé ont organisé, du 9 au 11 avril, la deuxième édition du Datathon Datacare IA Santé. Les cinq défis ont été présentés lors d’une réunion de restitution qui se déroulait jeudi dernier à Dijon.



Activement engagée pour le développement de l’intelligence artificielle, la Bourgogne accueille, depuis octobre 2020, une vingtaine d’apprenants au sein du diplôme universitaire (DU) « Intelligence Artificielle Santé ». Portée par Patrick Callier, professeur de génétique et praticien hospitalier au CHU Dijon Bourgogne, par le Professeur Olivier Sandel, directeur-adjoint et responsable pédagogique au sein du campus de Strasbourg CESI, et par le Docteur Davide Callegarin, assistant spécialiste en Intelligence Artificielle au CHU Dijon Bourgogne, la création de ce diplôme s’est faite suite au premier Datathon Datacare IA Santé, qui s’était tenu au printemps 2020.
 
Mise en place dans le cadre d’un partenariat associant plusieurs acteurs publics et privés, cette première édition dédiée à la crise du Covid avait alors permis de réunir – du moins virtuellement –, plusieurs spécialistes de l’IA autour des questions qui se posaient alors. Face au succès rencontré, les équipes du DU Intelligence Artificielle Santé ont organisé une seconde édition, qui a eu lieu du 9 au 11 avril 2021. Ouvert cette année à des projets hors-Covid, Datathon Datacare IA Santé a réuni les étudiants du DU mais aussi des experts du monde entier, qui se sont mobilisés autour de cinq défis : « Genetic Search engine Covid19 », « IRM CardioVasculaire », « Drug Design », « Robot Covid19 guidance » et « REA IA Data ».

Patrick Callier, professeur de génétique et praticien hospitalier au CHU Dijon Bourgogne. ©DR
Patrick Callier, professeur de génétique et praticien hospitalier au CHU Dijon Bourgogne. ©DR

Développer les réseaux d’experts dans les hôpitaux

« Notre projet est de créer et de développer un pôle dédié à l’IA sur le territoire de Dijon », a déclaré le Pr Patrick Callier, lors de la réunion de restitution qui se déroulait jeudi dernier à Dijon. Pour lui, l’IA « est importante », mais le point central de la démarche est avant tout « de faire entrer à l’hôpital les experts qui n’y sont pour l’instant pas présents ». Pour ce faire, le DU se divise donc en plusieurs modules d’enseignements, dont l’analyse de données médicales, l’imagerie médicale, le développement des médicaments, la robotisation, le parcours ville-hôpital.

La réglementation européenne en construction

Afin de compléter leurs connaissances, les équipes du DU avaient également invité, jeudi dernier, le fondateur d’Ethik-IA David Gruson, ainsi que Me Cécile Théard-Jallu, avocat à la Cour de Paris, qui se sont exprimés sur législation et notamment la réglementation européenne en matière d’IA. « L’intelligence artificielle est au carrefour de plusieurs enjeux juridiques : le droit de la santé, la propriété intellectuelle, les données personnelles, la vie privée, le droit de la consommation, le droit du numérique, les régimes de protection des majeurs et la responsabilité », a souligné Cécile Théard-Jallu.
 
Si le dernier enjeu, la responsabilité, est du ressort des États, la gestion européenne des autres volets semble se préciser avec la sortie, le 21 avril dernier, d’un projet de règlement européen consacré à l’IA. En matière de transparence et de coordination, « il est très inspiré du RGPD », constate-t-elle. Le format-même de la décision, « un règlement plutôt qu’une directive, qui aurait pu être relue et modifiée par les États », interpelle aussi l’avocate, car c’est pour elle « le témoin d’une volonté forte d’uniformisation ».

La garantie humaine intégrée au projet

Parmi les points mis en avant par ce nouveau projet de réglementation, le développement de la Garantie humaine s’inscrit dans la droite ligne de la loi bioéthique française. « La Garantie humaine est née d’une idée simple : celle de garder un certain contrôle sur les machines », a rappelé David Gruson. Cette garantie se divise ainsi en deux volets principaux : l’information du patient sur le recours à l’IA pendant sa prise en charge, et la mise en place de Collèges de Garantie humaine, chargés de contrôler les systèmes et algorithmes. Une réflexion dont s’est clairement inspiré l’article 14 « Human oversight » du projet de règlement européen, qui insiste lui aussi sur la nécessité d’une supervision humaine. Il prévoit d’ailleurs une clause « full-stop », soit la possibilité d’arrêter totalement, et à tout moment, le système.
 
Encore à l’état d’ébauche, ce nouveau règlement est un acte important puisqu’il est, pour Cécile Théard-Jallu, symptomatique d’une « nouvelle approche européenne, éthique et unifiée, en matière d’IA ». Elle conclut : « À travers ces différents points, la politique IA de l’Union prend le chemin que l’on a connu pour le RGPD et qui fait aujourd’hui le succès de ce règlement, regardé même en-dehors de l’UE ».
 
Voir aussi : « Le CHU Dijon-Bourgogne mise sur l’IA pour développer ses activités  ».






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