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le Vendredi 8 Mars 2019 à 15:11 | Lu 973 fois


60 ANS DES CHU / LE CHU DIJON BOURGOGNE


TOTALISANT 1 773 LITS ET PLACES RÉPARTIS ENTRE TREIZE PÔLES D’ACTIVITÉS CLINIQUES ET MÉDICO-TECHNIQUES, LE CHU DIJON BOURGOGNE DISPOSE DE DEUX SITES PRINCIPAUX POUR UN BASSIN DE 530 000 HABITANTS. PARTICULIÈREMENT AMBITIEUX, SON PROJET D’ÉTABLISSEMENT 2018-2022 DESSINE SA VISION DU CHU DE DEMAIN : UN PIED DANS LE FUTUR ET L’AUTRE BIEN ANCRÉ DANS SES VALEURS ET MISSIONS. LE POINT AVEC SA DIRECTRICE GÉNÉRALE, ÉLISABETH BEAU.




Élisabeth Beau, Directrice Générale
Élisabeth Beau, Directrice Générale
Quelles sont les grandes spécificités du CHU Dijon Bourgogne ?
Élisabeth Beau : Cet établissement se démarque notamment par une trajectoire financière vertueuse : après dix années de déficit, il est revenu à l’équilibre en 2014, affichant depuis un excédent sur son compte principal qui lui permet de disposer d’une masse financière suffisante pour rembourser ses investissements passés. Un résultat à mettre au crédit d’un pilotage maîtrisé des dépenses, mais aussi d’une importante augmentation de l’activité (+25% sur les cinq dernières années), elle-même liée à une démographie médicale particulièrement difficile à l’échelle du territoire. C’est d’ailleurs là une autre spécificité : quelques 180 médecins du CHU ont aujourd’hui une activité partagée avec les hôpitaux périphériques, où près de 20% des postes de PH sont actuellement vacants. Cet enjeu avait été pris en compte lors de la constitution du GHT 21-52 Côte d’Or Haute-Marne qui, compte-tenu des flux de population, est à la fois interdépartemental et interrégional. 
 
Quelles ont été ses réalisations les plus emblématiques ?
Le CHU Dijon Bourgogne s’est engagé dans un certain nombre de projets ambitieux. Il a ainsi beaucoup œuvré au développement de la chirurgie ambulatoire, qui représente aujourd’hui plus de 45% des actes et dispose d’un centre dédié inauguré en 2017. Cette activité, qui obéit à des exigences spécifiques, nous a imposé de repenser les organisations : cinq unités chirurgicales sont désormais impliquées dans la récupération rapide après chirurgie (RRAC), tandis que près de 65% des patients vont au bloc opératoire à pieds. Sur le champ immobilier, ces dernières années ont notamment été marquées par la naissance du nouvel hôpital François Mitterrand et la rénovation du bâtiment ex-Bocage 62. Après les services de gériatrie et d’EHPAD, nous réhabilitons désormais l’hôpital d’Enfants, puis nous rénoverons les services de soins de suite et de réadaptation. 
 
Vous avez, en parallèle, engagé plusieurs réaménagements pour accompagner la mise en œuvre du pro- jet d’établissement 2018-2022.
Il s’agit en effet de permettre la création de deux salles multimodales alliant imagerie et chirurgie, d’une unité de soins continus péri-opératoires, et d’une unité de crise pour l’accueil des patients suicidaires. Mais ce ne sont que quelques-unes des 135 actions médicales prévues à l’horizon 2022, et qui concernent l’ensemble des spécialités : développement de la télémédecine, des activités de recours et de parcours transversaux, création d’un Rescue Center et d’un Institut de préservation de la fertilité, mise en place de conseils en antibiothérapie et d’actions de pharmacie clinique, etc. 
 
Quid du projet Read@ptic? Pouvez- vous nous en parler ?
Ce « bâtiment qui soigne » devrait ouvrir ses portes en 2022. Véritable hôpital connecté, il est dédié aux soins de suite et de réadaptation et embarque de nombreuses technologies dans sa conception-même – robotique, réalité virtuelle, intelligence artificielle, etc. Ses plateaux techniques seront organisés autour des fonctions à restaurer (motricité, préhension, cognition, ...) plutôt que par spécialités, ce qui lui permettra d’offrir des prises en charge personnalisées. Il s’agit là d’une approche nouvelle visant à mieux répondre aux enjeux technologiques, sociaux et structurels à venir. Mais c’est loin d’être le seul pari sur l’avenir du CHU Dijon Bourgogne : en 2016 a été créé l’Institut de Médecine Génomique et d’Immunothérapie (GIMI), un groupement d’intérêt scientifique associant également le CHU de Besançon, l’Établissement Français du Sang et le CLCC Georges-François Leclerc. L’objectif étant de faire de la médecine génomique une réalité clinique pour les patients atteints de cancers, de maladies rares ou de maladies de développement – le CHU Dijon Bourgogne disposant d’ailleurs d’une réelle expertise sur ce dernier axe. 

Justement, comment le CHU se projette-t-il pour les années à venir ?
Il continuera de s’appuyer sur ses forces et compétences et à les développer en lien avec les besoins de son territoire. Son objectif ? Viser l’excellence, tant sur le champ médical que scientifique, tout en continuant d’anticiper les évolutions futures – Read@ptic comme l’Institut GIMI lui donnant d’ailleurs ici une longueur d’avance. Le CHU poursuivra également son engagement en faveur de la qualité des soins, en consolidant sa stratégie managériale participative basée sur le principe du Lean management. Il s’agit, plus concrètement, de continuer à fédérer les énergies autour d’ambitions communes, à la fois portées par les unités de soins et les services administratifs et logistiques. L’établisse- ment continuera de se positionner, enfin, comme une institution attentive au bien- être de ses équipes. Également inspiré du Lean management, son projet social s’illustre par une approche volontariste de prévention des accidents professionnels et d’amélioration globale de la qualité de vie au travail, deux axes qui représentent, à mon sens, une obligation morale vis-à-vis de ses salariés.
 

DE L’HÔPITAL DU SAINT-ESPRIT AU CHU DIJON BOURGOGNE 

• En 1204, le Duc de Bourgogne Eudes III fonde un hospice dont il confie l’administration aux hospita- liers du Saint-Esprit. L’établissement connaît son apogée jusqu’au début du XVIème siècle et la création d’une Chambre des pauvres, une assemblée municipale qui va progressivement supplanter l’ordre religieux. Au cours du siècle suivant, elle annexe notamment les bâtiments de l’hospice Sainte-Anne, une institution fondée en 1640 à proximité de l’établissement, pour donner naissance à l’hôpital Notre-Dame de la Charité. Devenu hôpital général en 1669, celui-ci continue de s’étendre et de se moderniser, notamment au XIXème siècle, en écho à la révolution médicale qui s’opère alors. 

• Dans les années 1960, un nouvel hôpital est construit sur d’anciens champs clos de haies dites bocages. Le bâtiment Bocage 62 accueille de nombreux services de l’hôpital général, et le site s’enrichit rapidement de nouveaux bâtiments. Les années 2000 marquent un tournant avec la naissance de Bocage Central, véritable cité hospitalière de demain. Le nouvel ensemble ouvre ses portes en 2010, et les derniers services de l’hôpital général y sont transférés en 2015. En 2016, le CHU de Dijon devient le CHU Dijon Bourgogne, tandis que les hôpitaux du Bocage sont renommés Hôpital François Mitterrand.

Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici .






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