Pourquoi les codes-barres ont révolutionné le monde de la santé

Nous ne réalisons presque jamais l’importance des codes-barres dans notre quotidien. Nous les croisons principalement lorsque nous effectuons des achats, et même dans ce cas-là, il ne s’agit, pour nous, que d’une simple série de lignes et d’espaces sans véritable sens ou signification particulière.
 
Pourtant, le code-barres représente bien davantage dans la mesure où il offre des possibilités inégalées en termes de traçabilité et de suivi, en particulier en ce qui concerne les enjeux de santé. On estime qu’il est utilisé sur plus de mille milliards de produits à travers le monde, un nombre qui augmentera avec la création de nouveaux produits et services.

 

Aujourd’hui, certains professionnels de santé utilisent des documents manuscrits, ce qui peut entraîner des erreurs dues à l’illisibilité de l’écriture ou à la décoloration de l’encre. C’est pour cette raison que le code-barres possède de nombreux atouts. Au lieu d’utiliser du papier et un stylo pour traiter les documents manuellement, les codes-barres et les scanners permettent d’associer précisément et rapidement les patients à leurs dossiers, leurs médicaments et leurs traitements. Cela permet de réduire presque totalement les erreurs et de proposer aux patients des soins appropriés.
 
Ces avantages s’appliquent à l’ensemble des établissements de santé. Ces derniers adoptent des solutions de mobilité pour s’assurer que les équipes de soins soient capables de communiquer et de travailler ensemble au service des patients. Ces solutions permettent au personnel hospitalier d’échanger de façon fiable et de fournir rapidement et en toute sécurité les informations médicales essentielles. Les données des patients peuvent également être recueillies et partagées en temps réel, en donnant accès aux constantes des patients, aux diagnostics ou encore aux radios. Tous ces avantages se traduisent par une amélioration de l’efficacité des flux de travail et une réduction des fausses alertes, des notifications erronées et, plus important encore, des décès.

En effet, selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 700 000 décès dans le monde sont provoqués chaque année par la vente de médicaments contrefaits. Aucun pays n’est à l’abri de ce fléau, les trafiquants ciblant principalement les médicaments contre le cancer, dont le traitement peut représenter un coût supérieur à 45 000 euros par an. C’est dans ce cadre qu’est entrée en vigueur depuis février 2019, la Directive Européenne 2011/62/UE. Celle-ci introduit le processus de sérialisation afin de lutter contre la présence de médicaments falsifiés au sein de la chaîne d’approvisionnement légale. Grâce à un code d'identification unique, propre à chaque unité de vente, l’origine et la composition d’une produit peut désormais être facilement déterminée. Avec un simple flash de code à barres 2D, les distributeurs peuvent suivre en temps réel et partout dans le monde leurs références. Cela évite ainsi aux consommateurs d’avoir recours à des produits contrefaits ou altérés en cas de contamination bactériologique. 
 
Dans le cadre de la directive, des dispositifs de sécurité devront être apposés sur chaque emballage pour l’identifier et en garantir l’authenticité. Cela permettra également aux pharmaciens de vérifier si l’emballage extérieur a été endommagé. Ainsi, ce sont plus de 400 000 pharmacies européennes qui sont concernées par la directive destinée à lutter contre les médicaments falsifiés. L’objectif est de réduire le nombre de médicaments contrefaits vendus aux consommateurs européens dans le cadre de la chaîne d’approvisionnement légale, qui est actuellement estimé à 1 % des ventes totales de médicaments. 
 
Dès lors, l’utilisation de la technologie des codes-barres dans le secteur de la santé est amenée à se renforcer dans les années à venir. D’autres industries continueront également à profiter des bénéfices des codes-barres, notamment en matière de lutte contre la contrefaçon. Ainsi, le processus de sérialisation pourrait être adapté dans d’autres secteurs et se mettre au service non seulement des entreprises, mais également de l’ensemble des consommateurs. Les premiers auraient une vue plus précise sur le suivi des produits en stock, les seconds seraient rassurés quant à l’origine et la qualité des biens achetés.