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Covid-19 : l’Asie orientale face à la pandémie. La nouvelle note de l'Institut Montaigne


Rédigé par Rédaction le Vendredi 17 Avril 2020 à 10:46 | Lu 756 fois


Dans une note publiée le 16 avril, le programme Asie de l’Institut Montaigne offre un panorama détaillé des outils de politiques publiques auxquels la Chine, la Corée du Sud, Hong Kong, le Japon, Singapour et Taiwan ont eu recours pour lutter contre la pandémie. Ce travail offre une approche comparée, identifie les similarités et les nuances qui s’en dégagent, et en tire des enseignements pour contribuer à la construction d’une boîte à outils de gestion de crise et de l’après-confinement pour la France et l’Europe.



Covid-19 : l’Asie orientale face à la pandémie. La nouvelle note de l'Institut Montaigne
« Les recettes magiques n’existent pas, mais certains ingrédients, combinés, ont permis d’éviter le confinement. L’importance accordée en Asie à des mesures ciblées précoces, centrées sur les individus et le suivi personnalisé des patients, constitue en cela une alternative intéressante aux efforts visant à “aplanir la courbe” des contagions », expliquent les trois auteurs de ce travail : Mathieu Duchâtel, directeur du programme Asie de l’Institut Montaigne, François Godement, conseiller pour l'Asie au sein du think tank et Viviana Zhu, chargée d’études à l’Institut Montaigne. 

Une boîte à outils de politiques publiques…

Les réponses à la crise du Covid-19 transcendent jusqu’à un certain point les différences entre démocraties et régimes autoritaires. L’utilisation de la quarantaine individuelle plutôt que le confinement généralisé, les contrôles aux frontières en quête de symptômes et de cas de contamination, un traçage méticuleux - parfois intrusif - et la forte mobilisation du tissu industriel pour l’adapter aux exigences de la crise en matière d’équipements médicaux, se retrouvent dans tous les pays d’Asie orientale, certes à différents degrés. 

Les enseignements tirés de l’épidémie de SRAS de 2003, qui a touché de plein fouet cette région du monde - et la crise du MERS qui a frappé la Corée du Sud en 2015 - ont souvent joué un rôle décisif dans la préparation des systèmes de santé, des méthodes de gestion de crise, mais aussi de la sensibilisation aux risques des populations. Ils expliquent en partie l’anticipation et la préparation constatées dès le mois de janvier dans ces pays d’Asie orientale. 

...et des équilibres uniques d’un pays à l’autre

- La Chine frappe par la puissance de sa mobilisation industrielle et la sévérité du confinement de la ville de Wuhan.

- La Corée du Sud a une utilisation intéressante des dépistages, via des enquêtes épidémiologiques ciblées et une mise à disposition facile d’accès du dépistage. 

Taiwan ouvre des réflexions importantes sur l’usage de l’outil numérique dans un système démocratique, mais aussi sur l’importance de quarantaines individuelles strictes pour éviter un confinement général. 

- Le Japon choisit l’hospitalisation obligatoire pour tous les malades infectés par le Covid-19.

Singapour offre une option remarquée de traçage rétrospectif des contacts via l’application TraceTogether et son enregistrement des interactions sociales d’un individu via la fonction Bluetooth. 

- Enfin, Hong Kong est un modèle de réaction rapide, et de responsabilités prises par la population pour se protéger par le port de masques. 

Pas de recette magique, mais des enseignements importants

L’objet de ce travail est une cible mouvante. Si les mesures prises par les six gouvernements sont aujourd’hui citées en exemples, le risque d’une deuxième vague de cas ne les épargne pas. Des pays comme Singapour ou le Japon, qui étaient parvenus, grâce à l’efficacité de leurs mesures préventives, à éviter l’option du confinement, ont dû adopter une approche plus contraignante pour leurs populations au début du mois d’avril 2020. 

Le nombre de cas recensés dans cette région du monde reste bien inférieur aux centaines de milliers de cas constatés en Europe et aux Etats-Unis. Les mesures qui ont permis d’éviter le confinement en Asie du Nord-Est et à Singapour, comme la gestion chinoise de la fermeture de Wuhan avant de rouvrir la mégapole, ont une forte pertinence pour une réflexion sur la sortie du confinement en Europe.

Six enseignements pour nourrir les débats sur le déconfinement en France et en Europe

- L’importance d’une activation précoce de procédures standardisées, afin d’acquérir une intelligence précise de la contagion, d’évaluer la menace et de mobiliser les ressources nationales.

- Les opportunités offertes par des outils numériques adossés à des garde-fous démocratiques.

- Une mise en application stricte de la quarantaine comme alternative au confinement.

- L’enjeu d’une maîtrise de l’approvisionnement en matériel médical stratégique pour la gestion de la crise.

- Le rôle des masques comme première ligne de défense contre les maladies respiratoires infectieuses.

- La nécessité de penser stratégiquement l’après-crise pour minimiser les séquelles économiques de cette pandémie. 


Lire la note et les infographies.






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