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Cinquième édition des États généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients


le Jeudi 22 Janvier 2015 à 17:51 | Lu 564 fois


Le LIEN, association de défense des droits des patients, est né de la volonté des victimes de l’épidémie de Xénopi révélée en 1998 et concernant la clinique du sport à Paris. Véritable scandale sanitaire, cette épidémie due au lavage d’instruments chirurgicaux avec de l’eau non stérile, a gravement atteint des dizaines de personnes opérées d’hernies discales ou du genou.



Les données disponibles

Cinquième édition des États généraux des infections nosocomiales et de la sécurité des patients
Il est toujours extrêmement complexe d'avoir des chiffres et des données fiables sur ce type de problématique, c'est d'ailleurs l'une des principales revendications du Lien depuis plusieurs années. Toutefois, un certain nombre d'études permettent de connaître les grandes lignes de l'importance des accidents médicaux dans le monde, et par extension dans notre pays.

La dernière étude INEIS de 2010

En France la dernière étude INEIS de 2010 donne 275 000 et 395 000 "événements indésirables graves" (EIG)/ annuel. On les définit comme "un événement défavorable pour le patient consécutif aux stratégies et actes de diagnostic et de traitement et qui ne relève pas d’une évolution naturelle de la maladie". En France, le manque de cohérence des données disponibles et le faible nombre d'études indépendantes ne permettent toujours pas d'en mesurer la véritable étendue. En janvier 2009, dans un entretien au Journal du Dimanche, Philippe Juvin, chef des urgences de l'hôpital Beaujon et secrétaire national de l'UMP chargé de la Santé affirmait que les erreurs médicales font « 10.000 morts annuels » en France. L’étude américaine en propose 4,5 fois plus ! Rappelons qu’en France, 10 000 personnes meurent chaque année d’une infection nosocomiale dont la moitié pour lesquelles le pronostic vital n’était pas engagé.

L'étude IRDES de 2012

L’étude IRDES de 2012 qui porte sur les hospitalisations de 2007 en France, montre que les défaillances dans l’organisation et le processus de soins à l’hôpital, qui peuvent se manifester par la survenue d’événements indésirables, représentent un coût économique significatif. En effet, le surcoût total des neuf événements indésirables sélectionnés dans cette étude dont les infections nosocomiales s’élève à 730 millions d’euros pour l’ensemble des établissements hospitaliers. En rajoutant les coûts des autres accidents médicaux non pris en compte, les coûts sociaux et d’indemnisation, on peut penser que le coût réel des accidents médicaux en France n’est pas inférieur à 1,5 milliards d’euros et certainement beaucoup plus si les vrais chiffres du nombre d’accidents médicaux étaient connus.
 
Dans le rapport déposé par la commission des affaires sociales de l’Assemblée en conclusion des travaux de la mission sur le Mediator et la pharmacovigilance, le député Roland Muzeau indique : « On estime dans notre pays à 150 000 le nombre d’hospitalisations annuelles liées à des accidents médicamenteux et de 13 à 18 000 le nombre de morts provoquées par des médicaments ».
 
Pour ce qui concerne le nombre de décès, pourtant conséquences plus graves que les seules hospitalisations, il n’y a pas de chiffre officiel. La consultation de différentes sources fait apparaître des chiffres compris entre 13 000 et 34 000 voire plus.

L'analyse du LIEN

Tous ces éléments démontrent que les chiffres de la mortalité relative aux soins quand ils sont comparés et recoupés, témoignent de l’absence totale de certitude et d’objectivité voire de cohérence. Le LIEN exige que des études de mortalité sérieuses soient lancées rapidement même si beaucoup y sont opposés.  Le seul intérêt qui doit conduire la politique publique est celui des patients. Comment imaginer une politique de prévention contre un phénomène qu’on ne mesure pas ?
 
Le nombre de morts sur les routes en 10 ans a été divisé par deux, preuve qu'une politique publique efficace peut avoir des répercussions concrètes. Mais pour le savoir, il a fallu un jour se décider à comptabiliser les morts sur la route. Nous demandons à ce que la même chose soit faite dans le domaine de la santé, pour qu'une véritable politique de prévention puisse enfin être mise en place dans les cliniques et les hôpitaux.






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