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Attractivité : le CH du Mans occupe le haut du palmarès


Rédigé par Admin le Mardi 20 Mars 2018 à 14:35 | Lu 2858 fois


Avec ses 1 693 lits et places, ses 23 salles d’opérations, ses 562 professionnels médicaux et ses 2 687 soignants, le Centre Hospitalier du Mans est l’un des plus grands hôpitaux non universitaires de France. Offrant une large palette de spécialités tout en étant en pointe sur la recherche clinique, cet établissement désormais support du GHT de la Sarthe fait la course en tête en matière d’attractivité auprès des jeunes médecins. Souhaitant en savoir plus, Hospitalia a rencontré Diane Petter, Directrice Générale Adjointe, et Véronique Jean, Directrice des Affaires Médicales.



Véronique Jean, Directrice des Affaires Médicales et Diane Petter, Directrice Générale Adjointe
Véronique Jean, Directrice des Affaires Médicales et Diane Petter, Directrice Générale Adjointe
Comment le CH du Mans a-t-il entrepris de développer son attractivité auprès des jeunes médecins ?
Diane Petter :
Nous avons travaillé sur plusieurs axes, notamment l’internat, qui représente à notre sens le premier point d’accroche en termes d’attractivité. Nous sommes donc attentifs à ce que nos internes se sentent bien accueillis, et qu’ils soient étroitement accompagnés par le corps médical et administratif tout au long de leur stage. Une réunion d’accueil est par exemple organisée chaque semestre, ce qui permet d’offrir aux nouveaux arrivants un moment d’échange privilégié avec le Président de la Commission Médicale d’Établissement (CME), les praticiens hospitaliers, les urgentistes et les pharmaciens.
 
Véronique Jean : Nous avons par ailleurs édité un livret d’accueil, afin de présenter aux internes la vie institutionnelle et leur expliquer le fonctionnement de l’hôpital public. Nous nous sommes en effet rendu compte que de nombreux étudiants ne connaissaient pas les spécificités de l’hôpital public, par exemple en termes d’options statutaires. Chaque semestre, nous réactualisons en outre le livret d’enseignement en lien avec la maquette du troisième cycle, et y intégrons des cours complémentaires donnés par nos praticiens. Nous sommes enfin particulièrement sensibles à la notion de tutorat. Les 13 internes accueillis dans le service d’urgence sont par exemple encadrés par 4 référents, tandis que la quarantaine d’externes que nous accueillons depuis peu sont systématiquement positionnés dans les services formant également des internes.

Cet encadrement renforcé est notamment possible grâce à la taille humaine du CH du Mans.
Diane Petter :
La taille de l’établissement est en effet optimale pour faciliter le suivi des étudiants et leur permettre d’accéder plus aisément aux patients – ce qui est essentiel pour leur assurer une formation de qualité, particulièrement en chirurgie. La qualité de vie des internes représente un autre axe de travail majeur : 128 internes sont actuellement logés par le CH, qui a réhabilité les logements existants et loué plusieurs autres logements à proximité de l’hôpital. La conjonction de tous ces facteurs semble porter ses fruits, puisque nous accueillons aujourd’hui 153 internes, contre 90 il y a seulement 5 ans.
 
Véronique Jean : Notre politique de compagnonnage permet par ailleurs de fidéliser les internes, de plus en plus nombreux à choisir le CH du Mans pour leur post-internat, leur assistanat, voire pour exercer en tant que praticiens hospitaliers. Nous entretenons à ce titre des liens étroits avec le CHU, afin que nos jeunes médecins puissent enrichir leur formation tout en gardant un pied dans notre établissement. Nous sommes également attentifs à offrir des formations de qualité en post-internat, et sensibilisons tôt les internes aux options existantes en lien avec les centres de recherche cliniques, afin qu’ils puissent rapidement se projeter vers l’avenir et construire des projets solides.
 
L’implication de vos praticiens joue donc un rôle majeur pour attirer les jeunes médecins. Comment avez-vous obtenu leur adhésion ?
Diane Petter :
Confrontés à un taux d’inadéquation croissant entre le nombre de postes disponibles et celui des internes, les chefs de service ont pris conscience d’eux-mêmes que la qualité de la formation était essentielle pour assurer le renouvellement des générations. Ils savent également qu’un interne qui a su trouver sa place au sein d’une équipe déjà construite sera plus enclin à y poursuivre son parcours professionnel. Il n’a donc pas été nécessaire de mener campagne ; nos médecins sont au fait des enjeux et s’impliquent en ce sens. D’autant que, au-delà du seul CH du Mans, les problèmes de démographie médicale concernent tout le département de la Sarthe, ce qui rend d’autant plus essentielle la vigilance de tous pour que les plus jeunes bénéficient d’un encadrement adéquat, en lien avec une formation de qualité et un accompagnement plus globalement pensé sous le prisme médico-administratif.
 
Véronique Jean : Celui-ci couvre d’ailleurs le parcours professionnel dans son intégralité. Les directions hospitalières sont impliquées dès la première réunion d’accueil des internes, pour leur présenter les différents modes d’exercice possible. Elles sont ensuite à l’écoute des jeunes médecins lors des recrutements sur les postes de praticiens hospitaliers : nous préférons en effet privilégier les compétences, et n’hésitons pas à proposer, au besoin, un exercice mixte, notamment pour les disciplines fortement concurrencées par le secteur privé (ophtalmologie, radiologie, …) – ce qui participe d’ailleurs à la construction de filières transversales entre la ville et l’hôpital. Elles sont, enfin, présentes auprès des chefs de services. Nos 44 chefs de service sont par exemple conviés, une fois par an, à un déjeuner suivi d’un atelier notamment consacré aux problématiques de management : identification des risques liés au facteur humain, amélioration de la communication au sein des équipes médicales, etc. L’autorité du chef de service est en effet non pas hiérarchique mais organisationnelle ; or cette dimension managériale n’est pas abordée lors des études de médecine. Aussi nous a-t-il semblé important de leur donner les outils nécessaires à la réussite de leur mission.
 
Avez-vous d’autres projets pour améliorer toujours plus l’attractivité du CH du Mans ?
Diane Petter :
D’autres initiatives permettent en effet de poursuivre et de consolider les actions déjà menées. Émanation de la CME, une Commission de la Vie Hospitalière se penche actuellement sur la qualité de la vie au travail, l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle et, plus généralement, les conditions d’exercices au sein de l’établissement. Elle est complétée par une Commission de l’Attractivité, créée à l’initiative du Directeur Général et qui se focalise sur ces enjeux en lien étroits avec les jeunes médecins ; ceux-ci sont encouragés à être force de proposition afin de valoriser toujours mieux les réalisations du CH et améliorer la visibilité de notre politique d’attractivité. Ces travaux sont également suivis par les collectivités territoriales, et plus particulièrement la Ville du Mans qui estime, à juste titre, qu’un Centre Hospitalier attractif représente un atout majeur.

Par Joëlle Hayek. Interview publiée dans le numéro 39 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici.

 






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