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Biologie

À Reims, le pôle de biologie territoriale fait peau neuve


Rédigé par Rédaction le Mardi 6 Avril 2021 à 09:49 | Lu 1684 fois


Longtemps éclatées entre plusieurs sites, les équipes du Pôle de biologie médicale et pathologie du Centre Hospitalier Universitaire de Reims sont aujourd’hui réunies dans une seule et même entité à vocation territoriale, matérialisée par leur regroupement sous un toit unique. Un projet d’envergure qui s’est notamment révélé pertinent au plus fort de la crise sanitaire.



Philippe Gillery, chef du pôle de biologie médicale et de pathologie du CHU de Reims. ©DR
Philippe Gillery, chef du pôle de biologie médicale et de pathologie du CHU de Reims. ©DR
« C’est un bel outil dont nous disposons aujourd’hui », annonce fièrement le Professeur Philippe Gillery. Chef du pôle de biologie médicale et de pathologie du Centre Hospitalier Universitaire de Reims, il s’est installé en 2020, avec ses collègues rémois, dans un nouveau bâtiment de 13 000 m2, qui accueille désormais tous les laboratoires du CHU. « Autrefois, les activités de biologie et de pathologie du CHU étaient dispersées entre une dizaine de laboratoires répartis sur cinq bâtiments », se souvient le chef de Pôle. 

Proximité géographique et gestion des flux facilitée

Elles sont désormais réunies au sein d’une même entité : le pôle de biologie territoriale du Groupement Hospitalier Universitaire de Champagne (GHUC), qui fédère les Centres Hospitaliers de Châlons-en-Champagne et d’Epernay et, naturellement, le CHU de Reims. « La création du GHUC, la constitution d’une équipe PTA [Plateau Technique Automatisé, NDLR],la construction d’un nouveau bâtiment, la mise en place d’un pôle territorial… Tout s’est chevauché,poursuit le Pr. Philippe Gillery. Depuis cinq ans, et plus fortement depuis trois, toutes ces réflexions ont été menées de concert et mises en œuvre de façon parallèle mais coordonnée ». Parmi ces nombreux chantiers, le plus emblématique – celui dont l’impact est le plus perceptible au quotidien – est assurément la construction du bâtiment qui a permis la réunion des laboratoires du CHU sous un même toit, facilitant ainsi les flux mais aussi les contacts entre les équipes. « Cette proximité a été au cœur de nos réflexions, ajoute le chef du Pôle. Le rapprochement géographique des équipes leur permet d’échanger plus facilement sur leurs savoirs et leurs techniques ». Les pôles cliniques qui utilisent les services des laboratoires bénéficient eux aussi de ce regroupement, puisque leurs prélèvements sont désormais réceptionnés dans un lieu unique.

©DR
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Un bâtiment hautement technologique…

Organisé sur quatre niveaux, ce nouveau bâtiment s’articule autour de plusieurs zones mutualisées bien délimitées et à la finalité spécifique – exception faite des secteurs analytiques spécialisés, répartis entre les différents étages. Au rez-de-chaussée par exemple, une partie basse accueille les locaux techniques, tandis que la partie haute abrite le hall d’accueil général, l’Accueil des Prélèvements Biologiques (APB) et le Plateau Technique Automatisé (PTA). « L’arrivée des prélèvements se fait par pneumatiques ou par coursier, avant qu’ils ne soient distribués aux secteurs concernés ou au PTA », décrit le Pr Philippe Gillery. Issu des investissements techniques et technologiques réalisés à l’occasion de la construction du nouveau bâtiment, le PTA est loin d’être le seul secteur de pointe ; il est complété par une plateforme de biologie moléculaire, une plateforme de spectrométrie de masse et une plateforme de cytométrie en flux.  

… centré autour de l’hygiène et de la sécurité

Mais les innovations déployées ne sont pas uniquement technologiques. Le nouveau bâtiment rémois, à l’instar du Pôle territorial qu’il abrite, multiplie également les innovations architecturales et, par ricochet, organisationnelles. Ainsi, alors que la majorité des constructions mélangent laboratoires et bureaux, ces deux volets sont ici nettement séparés. Leur organisation autour de patios et de puits de lumières, entrecoupés par des vestiaires, rend les délimitations entre zones « en blouse » et zones « tertiaires » beaucoup plus distinctes. Pour le Pr. Philippe Gillery et son équipe, c’est là un « changement radical »« Nous nous habituons à une nouvelle façon de travailler et d’interagir, car cela change drastiquement nos habitudes, en particulier dans les rapports entre biologistes et technicien-ne-s », ajoute, amusé, le biologiste. Pour autant, cette disposition n’a pas été choisie au hasard mais reflète une volonté de « gagner en sécurité et en hygiène », ajoute le chef du pôle, qui a dû faire face à la pandémie alors même que le déménagement des différents services était à peine terminé. 

©DR
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Un déménagement mouvementé

« Nous avons dû nous adapter très rapidement aux nouveaux locaux et aux nouveaux équipements », se souvient le Pr Philippe Gillery. Face à l’ampleur de la crise dans la région Grand-Est au printemps 2020, les équipes se sont fortement mobilisées, traitant plus de 350 prélèvements par jour et augmentant ce chiffre régulièrement. À peine le déménagement effectif, le pôle a dû être radicalement transformé pour accueillir de nouveaux thermocycleurs, mais aussi pour passer de quatre à dix-huit professionnels au niveau de la plateforme de biologie moléculaire. « Même si cette situation était particulièrement stressante, force est de constater que cela aurait été pire dans nos anciens locaux, moins technologiques, plus éparpillés et plus petits », ajoute le chef du pôle en soulignant « la forte dynamique de groupe »observée ces derniers mois. 

Des projets multiples pour 2021

Aujourd’hui bien acclimatées à leurs nouveaux locaux, les équipes du pôle de biologie territoriale champenois abordent plus sereinement le début de l’année 2021, et surtout avec de nombreux projets en tête. Le site de Châlons-en-Champagne, par exemple, entame lui aussi des travaux de modernisation, tandis que les quatre services* du pôle de biologie médicale et pathologie du CHU de Reims poursuivent leurs travaux autour de la génétique, l’épigénétique, la recherche ou la pathologie. Sur ce dernier point, le pôle envisage d’ailleurs sérieusement de numériser les images. « Nous pouvons désormais nous appuyer sur un outil formidable pour mettre en place des projets médicaux d’envergure, qui permettront de soutenir et de pérenniser notre rayonnement territorial voire régional », conclut le Pr. Philippe Gillery.

* Biochimie-Pharmacologie-Toxicologie / Bactériologie-Virologie-Hygiène-Parasitologie-Mycologie / Génétique- Hématologie-Immunologie / Pathologie.


 
Article publié dans le numéro de février d'Hospitalia à consulter ici.
 
 

Le pôle en chiffres
  • 52 Équivalents Temps Plein (ETP) pour le personnel médical, 24 ETP pour les internes et 280 ETP pour le personnel non médical. 
  • 4 673 632 actes en 2019.
  • 13 000 mde superficie.
  • Coût total : 41,2 millions d’euros toutes dépenses confondues.  






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