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30 ans et le Covid-19 pour faire reconnaître la télémédecine en France


Rédigé par Rédaction le Vendredi 3 Avril 2020 à 10:44 | Lu 1254 fois


Tribune libre de Ghislaine Alajouanine, présidente de l’Académie francophone de télémédecine et de e-santé, entrepreneure-inventeure, humanitaire et une pionnière de la télémédecine.



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Une vie entière dédiée à la télémédecine et à lutter contre les différents lobbyings de toutes sortes et autres lourdeurs systémiques « d’une santé d’Etat élevée en principe d’Etat » m’a appris, que même face à l’évidence, les esprits les plus brillants peuvent être capables d’ostracisme. 
 
Présidente de l’Académie francophone de télémédecine et de e-Santé, je ne peux que me réjouir de constater qu’enfin, la télémédecine devient une priorité alors même que les conditions de la crise sanitaire du Covid-19 l’imposent en incontournable et comme l’a souligné le directeur général de la Santé le Pr. Jérôme Salomon, « elle est désormais fondamentale ». 
 
Plus de 30 ans à convaincre que la relation patient/soignants peut se faire à distance pour permettre à tous, y compris aux populations les plus reculées, d’aider à se faire soigner. Tout en sachant que rien ne remplacera l’examen clinique ! 
 

L’origine de la télémédecine, d’où vient-elle ?

Dans les années 70/80, en particulier au Canada auprès de la population Inuits j’ai suivi les expériences en télécardiologie et télépédiatrie ; ensuite dans les années 90 avec l’aide du CNES, nous avons réussi à faire de la Télémédecine satellitaire en télééchographie via mon ONG « télémédecine sans Frontières » la FISSA. Les années 2000 m’ont permis de poursuivre des expériences de Télémédecine en Afrique en participant au premier réseau de télémédecine africain. Parallèlement, avec succès, L’opération Lindberg de téléchirurgie entre la France et les USA était réalisée par le Pr. Jacques Marescaux. En 2003, l’ONU au SMSI distingue nos expériences en télémédecine en Zones de solidarité prioritaire. En 2008 avec les médecins Lucas, Simon, Rumeau, Gnoumou, Kleinebreil et bien d’autres... du Haut conseil de la télésanté nous avons introduit la télémédecine dans la Loi HPST mais ce n’est qu’en 2018 finalement que la télémédecine entrera dans le droit commun pour enfin permettre son déploiement. 
 

L’académie francophone de télémédecine et de e-santé pouvait alors être fondée

« Une Académie c’est où tous les efforts de l’Esprit Humain sont comme liés en faisceau, c’est affirmer ses valeurs, son rôle, son avis dans le perfectionnement et la Diffusion des savoirs dans sa discipline », selon Ernest Renan. 
 
Les enjeux de e-santé associée au développement de l’intelligence artificielle ouvrent aujourd’hui de nouvelles voies de développement pour la télémédecine à travers le monde, tant en pré-diagnostique que sur le plan des soins et du suivi patient eux-mêmes. 
De surcroit la fluidité des données patients sécurisées permettra avec l’aide de la télémédecine de travailler directement l’efficience de notre modèle de santé. Les nouvelles technologies ont révolutionné la médecine ; demain c’est l’ensemble de l’écosystème médical qui va l’être dans l’intérêt des populations et de ses soignants, quels que soient les pays et dans une économie « maitrisée ». 
 
La santé, censée être un droit universel, le deviendra-t-elle vraiment dans les années à venir grâce au big bang de la crise sanitaire actuelle et son lot de souffrances ? Maigre consolation ! 
 
Une certitude ! Préparons-nous à vivre une mutation inédite des pratiques médicales qui a commencé, il y a... plus de 30 ans. 
 






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