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Diagnostic augmenté : la vision pionnière de bioMérieux


Rédigé par Joëlle Hayek le Mardi 3 Juin 2025 à 10:10 | Lu 715 fois


Chez bioMérieux, l’innovation diagnostique est une vocation. Grâce à une vision audacieuse et une culture pionnière de la technologie, l’entreprise française spécialiste du diagnostic in vitro développe des solutions toujours plus rapides, précises et connectées, réinventant sans relâche les pratiques pour donner pleinement corps au concept de diagnostic augmenté. Pour en savoir plus, nous avons rencontré sa directrice générale pour la France, Sophie Hubert-Luco.



L’innovation diagnostique est au cœur de l’ADN de bioMérieux. Comment cette culture s’est-elle construite au fil du temps ?

Sophie Hubert-Luco : C’est une véritable colonne vertébrale pour notre entreprise : depuis plus de 60 ans, l’innovation guide nos actions en les inscrivant dans des valeurs fondatrices. Tout d’abord, une vision internationale de la santé publique, pour être au plus près des besoins émergents et proposer des solutions efficaces et reproductibles ; d’ailleurs, en France, bioMérieux est engagé dans deux missions de santé publique, la lutte contre la résistance aux antibiotiques et le sepsis. Ensuite, un esprit pionnier dans l’adoption de nouvelles technologies, qui nous pousse à constamment explorer de nouveaux territoires. Enfin, un engagement fort de nos collaborateurs, qui sont des leviers essentiels de création de valeur au service de nos missions.

Comment cela se traduit-il aujourd’hui ?

Nous nous donnons les moyens de nos ambitions, en consacrant plus de 12 % de notre chiffre d’affaires à la recherche et au développement – dont 80 % dédiés à la lutte contre l’antibiorésistance. L’innovation, à notre sens, est autant une force qu’une responsabilité : elle doit répondre aux besoins concrets des soignants et des patients, avec un impact réel sur le parcours de soins. C’est pour nous un engagement de long terme, un moteur d’avenir. Notre domaine d’expertise, les maladies infectieuses, nous impose une remise en question permanente. Ces pathologies sont en constante évolution. Pour rester pertinents et efficaces, nous devons sans cesse adapter, innover, et anticiper.

Quelles évolutions observez-vous aujourd’hui dans le domaine du diagnostic in vitro ?

La crise du Covid-19 a mis en lumière l’importance d’un diagnostic rapide et fiable. Nous assistons aujourd’hui à un mouvement qui peut sembler paradoxal, mais qui est en réalité très complémentaire. D’un côté, une centralisation croissante du diagnostic, de l’autre, l’émergence de solutions de diagnostic de proximité. Au cœur de cette double dynamique, un élément fait le lien : la donnée, qui devient l’axe structurant du parcours de soins. C’est en capitalisant sur cette donnée que se dessineront les stratégies de santé de demain. Nous avons donc changé de posture : de simple fournisseur de résultats, nous sommes devenus un partenaire stratégique des décisions médicales. C’est dans cette logique que nous portons une vision du diagnostic augmenté : un diagnostic enrichi de logiciels intelligents, pour transformer la donnée biologique brute en information exploitable, au bon moment et au bon endroit. Pour autant, des freins restent à lever pour que cette transformation puisse véritablement s’opérer en France, où l’accès au marché des innovations diagnostiques reste trop rigide. Un financement clair et durable est essentiel pour garantir l’efficacité de notre système de santé et concrétiser les promesses de la médecine de demain.

Concrètement, comment accélérer et fiabiliser la prise de décision thérapeutique ?

Par deux leviers complémentaires : la fourniture d’une information diagnostique rapide, fiable et immédiatement exploitable, et un accompagnement des prescripteurs d’antimicrobiens en temps réel. Cela permet d’identifier rapidement l’agent infectieux et d’administrer le bon traitement, au bon moment. Sur le premier champ, nous sommes pionniers du diagnostic syndromique avec notre gamme BioFire®, qui permet de détecter simultanément plusieurs agents pathogènes à partir d’un seul échantillon. Sept panels syndromiques permettent aujourd’hui de poser un diagnostic complet en moins d’une heure, par exemple le BioFire® Respiratory Panel 2.1 qui identifie 23 pathogènes respiratoires, ou le BioFire® FilmArray® Pneumonia plus Panel, qui cible 18 bactéries, 9 virus et 7 marqueurs de résistance aux antibiotiques. D’autres panels existent pour les méningites/encéphalites, les infections gastro-intestinales ou sanguines, tous compatibles avec nos automates BioFire®, permettant ainsi de valoriser les équipements déjà en place dans les laboratoires. Pour la biologie délocalisée, le BioFire® SpotFire® permet aux urgentistes d’identifier – ou d’écarter – une infection respiratoire parmi 15 pathogènes, en seulement 15 minutes. C’est une avancée précieuse pour des services où chaque minute compte, mais aussi pour désengorger les urgences hospitalières, soumises à d’importantes tensions particulièrement en contexte épidémique. Fait notable, les tests PCR BioFire® ont aussi été utilisés lors des Jeux olympiques de Paris 2024, pour détecter d’éventuelles infections chez les athlètes.

Et après l’identification du pathogène ?

C’est là qu’intervient notre gamme historique d’antibiogrammes, conçue pour guider la stratégie thérapeutique en affinant ou ajustant la prescription selon la sensibilité réelle des germes identifiés, afin d’optimiser l’efficacité du traitement tout en limitant le risque d’antibiorésistance. Dans cette optique, notre offre s’est récemment enrichie avec le système Vitek® Reveal, une innovation de rupture qui, aux États-Unis, a obtenu la désignation de « dispositif innovant » par la FDA – une reconnaissance rare, réservée aux solutions offrant un bénéfice clinique majeur par rapport aux standards actuels. Ce test phénotypique, qui peut fournir des résultats de sensibilité sur 23 antibiotiques en 5,5 heures en moyenne, représente une avancée majeure dans la prise en charge des sepsis bactériémiques : il est en effet exploitable sur les bactéries à Gram négatif, permettant une prise de décision le jour même. Emblématique de notre capacité d’innovation, il repose d’ailleurs sur une technologie exclusive de lecture des composés volatils, qui permet d’interpréter la survie bactérienne d’une manière totalement nouvelle. 

L’innovation passe aussi par le numérique. Comment cela se traduit-il ?

C’est tout l’enjeu de notre second axe stratégique, incarné par la bioMérieux Vision Suite. Lumed, notre logiciel de surveillance et d’aide au bon usage des antimicrobiens alimenté par l’intelligence artificielle, en est un bon exemple. Son premier module, Lumed APSS, vise à optimiser les prescriptions d’antimicrobiens, avec des résultats très concrets [Nault V, Pepin J, Beaudoin M, Perron J, Moutquin JM, Valiquette L. Sustained impact of a computer-assisted antimicrobial stewardship intervention on antimicrobial use and length of stay.. J Antimicrob Chemother. 2017 Mar 1;72(3):933-940.] : à l’hôpital universitaire de Sherbrooke, au Canada, son utilisation a permis de réduire de 24 % la consommation d’antibiotiques en trois ans, de raccourcir de deux jours la durée moyenne des hospitalisations liées aux traitements antibiotiques, et de faire baisser les coûts associés de 28 %. Lumed Zinc, le second module, est pour sa part dédié à la prévention du risque infectieux. Il agrège et analyse en temps réel des milliers de données issues de sources multiples pour produire des alertes ciblées. Ouvrant la voie à une hygiène 2.0, fondée sur l’anticipation, la réactivité et une gestion fine des risques infectieux, il est adopté avec succès par le CHRU de Nancy et a été sélectionné aux Trophées de l’Innovation de SantExpo 2025. 

La bioMérieux Vision Suite place également l’intelligence de la donnée au service des microbiologistes. Pourriez-vous nous en dire plus ?

C’est précisément l’ambition de Maestria, notre middleware de nouvelle génération, qui centralise les données des automates de microbiologie pour optimiser les flux et renforcer la qualité. Agissant comme un véritable chef d’orchestre du laboratoire, Maestria assure une gestion fluide et optimisée des résultats, au service de la performance globale des équipes. Au-delà de l’efficience, cette solution joue aussi un rôle essentiel dans le respect des bonnes pratiques, notamment en phase pré-analytique, en alertant sur les paramètres critiques comme le remplissage des flacons d’hémoculture. Déployé au Centre hospitalier de Valenciennes (CHV), Maestria illustre notre capacité à connecter les équipements (bioMérieux ou non) au sein d’un plateau technique unifié.

bioMérieux s’engage également dans des projets collaboratifs…

En effet, le CHV est devenu l’un des 14 centres d’excellence bioMérieux à l’échelle mondiale, en vue de construire des projets innovants dans la lutte contre l’antibiorésistance. En France, nous avons aussi noué un partenariat stratégique avec l’IHU Prometheus, premier centre mondial dédié au sepsis, et collaborons également avec le BioCluster européen BCF2I, soutenu par le pôle de compétitivité Lyonbiopôle Auvergne-Rhône-Alpes, pour accélérer la lutte contre les maladies infectieuses émergentes et la résistance aux antimicrobiens, dans une approche One Health. Par ailleurs, notre partenariat avec l’institut québécois d’intelligence artificielle Mila, reconnu mondialement pour ses contributions majeures dans le domaine, pour mettre l’IA au service du diagnostic, ainsi que notre investissement dans Oxford Nanopore, une start-up développant des technologies de séquençage moléculaire de nouvelle génération, témoignent de notre engagement dans la santé de demain.

Un mot, pour finir, sur votre ancrage français ?

Nous le revendiquons pleinement. La France représente moins de 10 % de notre chiffre d’affaires, mais 40 % de nos effectifs mondiaux. Elle accueille d’ailleurs près de la moitié de nos effectifs R&D, et huit de nos sites y sont implantés. Nous croyons à une innovation mise au service de la souveraineté sanitaire. Bien que bioMérieux soit, aujourd’hui, un acteur de référence à l’échelle mondiale dans l’innovation en santé, il s’agit d’une entreprise née en France et profondément installée dans le tissu économique local. C’est d’ailleurs un message fort que nous adressons aux établissements français : construisons ensemble l’excellence diagnostique de demain.

> Plus d'informations sur le site de bioMérieux

> Article paru dans Hospitalia #69, édition de mai 2025, 
à lire ici  

 






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