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Hygiène

L’EOH et les agents du CH d’Argenteuil conquis par la vapeur


Rédigé par Anaïs Guilbaud le Lundi 13 Juin 2022 à 11:55 | Lu 1206 fois


En 2016, le Centre Hospitalier d’Argenteuil faisait l’acquisition d’un Sanivap, solution de nettoyage et de désinfection vapeur du Groupe Oxy’Pharm. Depuis, les bénéfices éprouvés de cette méthode ont incité l’Équipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH) à élargir son parc. Véronique Porlier, technicienne biohygiéniste, revient sur les étapes de ce succès et la conduite du changement menée au sein de son établissement.




 

Véronique Porlier, technicienne biohygiéniste du CH d’Argenteuil. ©DR
Véronique Porlier, technicienne biohygiéniste du CH d’Argenteuil. ©DR
Comment est née l’idée de vous équiper en nettoyeurs vapeur ?
Véronique Porlier : Il s’agit d’une volonté de l’Équipe Opérationnelle d’Hygiène. Lorsque je suis arrivée au CH d’Argenteuil en 2013, ma prédécesseure s’était déjà intéressée à la question, tout comme l’établissement dans lequel je travaillais auparavant. En 2014-2015, nous avons donc décidé de nous pencher plus en détail sur le sujet, en menant quelques études comparatives visant à évaluer les différences de rentabilité et de temps d’utilisation entre un nettoyeur vapeur et notre détergent-désinfectant. Malgré le scepticisme du directeur de l’époque, nous étions pour notre part convaincus des bénéfices d’une telle méthode, tant d’un point de vue environnemental qu’en termes de sécurité pour nos agents grâce à l’absence totale d’effluents chimiques. Nous avons donc persévéré et fini par obtenir l’achat d’un premier Sanivap en 2016.

Depuis, votre parc s’est étoffé. Comment êtes-vous parvenus à convaincre de l’intérêt d’une telle approche ?
Cela s’est fait petit à petit, à l’usage. À l’origine, les soignants étaient un peu réfractaires, car ils craignaient une perte de temps, notamment lors de la mise en chauffe de l’appareil. Grâce à notre premier nettoyeur vapeur, nous avons donc pu leur montrer que son utilisation était non seulement efficace, mais également plus rapide qu’un réel bionettoyage qui, je le rappelle, nécessite trois étapes : détergence, rinçage et usage d’un détergent-désinfectant. Lorsqu’ils se sont rendu compte que cela fonctionnait, les services se sont mis à adhérer et le bouche-à-oreille a fait son œuvre. En parallèle, j’ai fait la promotion de cette méthode au sein du comité développement durable de l’hôpital. Nous avons également communiqué dans notre journal interne, en présentant le témoignage de services déjà conquis. Suite à cela, les soignants se sont montrés de plus en plus demandeurs. Nous avons donc acheté un deuxième Sanivap en 2016, et la demande allant toujours croissant, nous en acquérons un par an depuis 2018.

Concernant la conduite du changement, comment avez-vous procédé ?
Comme nous sommes un établissement multipavillionnaire et que nous ne disposions que d’un seul appareil au départ, nous avons mis en place un système de prêt pour les services demandeurs. Tous les nettoyeurs vapeur étant centralisés à l’EOH, cela nous a permis de pouvoir former et donner toutes les explications nécessaires aux personnels qui venaient les chercher. En parallèle, nous avons réalisé une petite vidéo en interne qui explique en 4-5 minutes comment utiliser les appareils, mais aussi les différents accessoires qui l’accompagnent : brossettes, bonnettes, plateau, etc., selon les usages. Celle-ci est accessible par un QR code directement apposé sur chacun nos nettoyeurs vapeur. Cela permet aux agents de toujours avoir un mode d’emploi à portée de main et ils en sont très satisfaits.

Justement, quels retours recevez-vous aujourd’hui ?
Outre le gain de temps et la simplicité d’utilisation, nous sommes très contents de disposer d'une méthode française, à l’eau, qui ne demande ni chimie, ni rinçage avant contact alimentaire. Les agents n’ont plus besoin de préparer de seaux, ni d’effectuer de dilutions de produits. La vapeur offre également l’avantage de pouvoir être utilisée sur toutes les surfaces, du sol au plafond, et de nettoyer ce qui est difficilement accessible. Nous nous en servons d’ailleurs pour tout ce qui est brancardage. Les retours des personnels sont extrêmement positifs. Certains sont même tellement convaincus qu’ils ont décidé d’adopter cette méthode chez eux.

Vous disposez actuellement de 6 nettoyeurs vapeur. Quels en sont les usages ?
Ces derniers tournent toujours à la demande, la plupart du temps pour de gros nettoyages, lors des rénovations de services par exemple, mais également pour les sorties de patients porteurs de BHRe. Certaines unités ont néanmoins pris l’habitude de l’utiliser plus régulièrement, comme l’unité de préparation des cytotoxiques ou le bloc opératoire qui en emprunte un, une fois par semaine. Nous avons également « imposé » l’usage des nettoyeurs vapeurs à la biberonnerie, en raison de l’absence de chimie et du contact alimentaire sans rinçage. Enfin, deux de nos Sanivap sont alloués à l’année : l’un au pôle gériatrique et l’autre à la crèche de l’hôpital. À terme, l’objectif serait d’étoffer encore notre parc, afin de pouvoir utiliser le nettoyage vapeur en routine pour toutes les sorties de chambres. L’idée serait aussi de disposer d’au moins un nettoyeur vapeur par bâtiment, voire de créer des pools comme cela se fait dans certains hôpitaux, pour nous assurer une plus grande réactivité face aux demandes, mais aussi parce que l’aspect multipavillionnaire de notre site et la distance vis-à-vis de l’EOH peuvent constituer un frein pour certains services.

Récemment, vous avez également fait l’acquisition d'un Nocotech, le dispositif de DSVA (Désinfection des Surfaces par Voie Aérienne) du groupe Oxy’Pharm. Comment est-il utilisé au sein du CH d’Argenteuil ?
Nous avons effectivement acheté la « coccinelle » il y a un an et demi pour l’unité de préparation des cytotoxiques, dans laquelle nous rencontrions des soucis de contamination de l’air. Même si cette méthode requiert une action mécanique en amont, nous avions alors été convaincus par l’absence d’acide peracétique et d’odeur résiduelle forte à l’usage. Au-delà de l’unité de préparation des cytotoxiques, nous l’utilisons désormais à la chambre mortuaire et dans les camions SMUR.

Détergence et désinfection à l’eau

Les dispositifs Sanivap produisent une vapeur à haute température (95° C) et sous pression (5 bars), qui permet une action détergente, décrassante – élimination des souillures et biofilms – et désinfectante sans aucun usage de produit chimique.
Les appareils Sanivap sont des dispositifs médicaux de la Classe IIa – Organisme notifié : GMED 0459 et répondent à la norme AFNOR NFT 72-110 « Procédés de désinfection des surfaces par la vapeur avec ou sans contact ».
 






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