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DIX ANS POUR CONSTRUIRE LE CHU DE DEMAIN


le Mardi 5 Mars 2019 à 12:28 | Lu 1400 fois


60 ANS DES CHU : LE CHU DE BORDEAUX

TUTOYANT L’EXCELLENCE DANS DE NOMBREUSES SPÉCIALITÉS MÉDICALES, LE CHU DE BORDEAUX TRUSTE RÉGULIÈREMENT LE HAUT DU PODIUM EN SE CLASSANT PARMI LES MEILLEURS ÉTABLISSEMENTS HOSPITALO-UNIVERSITAIRES DE FRANCE. TOTALISANT 2 706 LITS ET 370 PLACES RÉPARTIS SUR TROIS SITES, CETTE INSTITUTION PHARE DE LA RÉGION NOUVELLE- AQUITAINE SE REPENSE POUR MIEUX RELEVER LES DÉFIS À VENIR. LES EXPLICATIONS DE SON DIRECTEUR GÉNÉRAL, PHILIPPE VIGOUROUX.




Quels sont les principaux atouts du CHU de Bordeaux ?
Philippe Vigouroux : Classé parmi les trois meilleurs CHU de France, cet établissement public d’excellence se démarque, en premier lieu, par une taille idéale pour soutenir le développement d’une recherche performante et d’une qualité des soins homogène. Il n’est à mon sens pas anodin que, depuis quinze ans, les trois premiers CHU du classement annuel du Point, 
Bordeaux, Lille et Toulouse, soient de taille équivalente, qui semble donc optimale pour disposer d’équipes hospitalo-universitaires suffisamment étoffées dans toutes les disciplines. 
La vivacité de sa recherche clinique représente un autre marqueur fort du CHU de Bordeaux.
Identifiée comme prioritaire au sein du projet d’établissement 2016-2020, cette activité mobilise en effet près de 300 professionnels et mène, chaque année, à l’inclusion de plus de 7 000 patients dans des programmes de recherche clinique et à la publication de quelques 1 400 articles. Le CHU accueille d’ail- leurs l’Institut Hospitalo-Universitaire (IHU) de rythmologie et modélisation cardiaque dit LIRYC, l’un des six IHU français, qui lui permet de se positionner au premier plan mondial de la recherche autour de l’électricité cardiaque. Rappelons que le CHU dispose également de trois Fédérations Hospitalo-Universitaires, et qu’il est chargé de la coordination médicale du Groupement inter-régional de recherche clinique et d’innovation pour le Sud-Ouest Outre-Mer hospitalier, ou GIRCI SOHO, qui fédère neuf CHU et trois CLCC. 

Quelles ont été vos réalisations les plus emblématiques de ces dernières années ? Animé par des équipes particulièrement dynamiques, le CHU a mené à bien de nombreux projets ambitieux. Outre la création de l’IHU LIRYC, citons notamment l’ouverture, en 2016, de l’hôpital Magellan, unique établissement français intégralement voué aux soins et à la re- cherche en hépato-gastro-entérologie. Le CHU a d’ailleurs réalisé, en 2017, sa 1000ème greffe du foie ! Il a par ailleurs acquis, en 2018, un système de radio-chirurgie robotisée de dernière génération pour le traitement des tumeurs difficiles d’accès : la cancérologie représente en effet aujourd’hui près d’un tiers des séjours et positionne le CHU comme le premier centre régional de traitement des cancers. Nous travaillons d’ailleurs en complémentarité avec le CLCC, l’Institut Bergonié. Cette même année, il s’est également doté de deux salles de radiologie interventionnelle, dont une sur bras robotisé pour la prise en charge des AVC par thrombectomie – un autre domaine dans lequel il excelle. 

Quid du CHU demain ? Comment vous projetez-vous pour les années à venir ?
Le CHU de Bordeaux porte un projet immobilier d’envergure qui, à horizon dix ans, devrait entièrement reconfigurer sa physionomie. L’évolution démographique, les nouvelles pratiques médicales, plus particulièrement le développement de l’ambulatoire – qui devrait représenter 50% de son activité en 2020 – et les nouvelles exigences des patients imposent en effet de repenser l’hôpital de manière à relever ces enjeux de front. Il s’agira, plus concrètement, d’articuler le CHU autour de deux sites d’hospitalisation complète, les GH Pellegrin et Sud, tandis que le GH Saint-André, en centre-ville, sera dédié aux actes ambulatoires. Il n’en conservera pas moins une vocation hospitalo- universitaire de haut-niveau, tout en s’inscrivant dans une dimension sanitaire et sociale adaptée aux besoins des populations précaires. Ses urgences polyvalentes seront toutefois trans- férées au GH Sud, plus précisément à l’hôpital Haut-Lévêque qui centralisera également les activités de soins et de recherche associées à la cancérologie, au sein d’un bâtiment unique sur le modèle de l’hôpital Magellan. 

Le site Pellegrin sera pour sa part concerné par plusieurs opérations considérables.
Les services de pédiatrie seront en effet rénovés et reconfigurés pour faire face à leur activité croissante, tandis que les urgences adultes seront entièrement refondues pour accueillir 70 000 passages par an. Elles seront, pour cela, abritées dans des locaux de l’actuel campus universitaire Carreire, jouxtant le GH Pellegrin et que le CHU récupèrera dans le cadre d’un échange patrimonial avec l’Université. Il pourra ainsi disposer d’un ensemble offrant une continuité de circulation depuis le bâtiment principal dit Tripode jusqu’au bâtiment d’hospitalisation, et adossé à des urgences et un plateau technique rénovés. Élaboré en lien étroit avec l’ARS et prochainement soumis au COPERMO, ce schéma directeur immobilier redessinera donc le visage du CHU de Bordeaux autour de ses valeurs cardinales – excellence, humanisme et innovation.
 

UNE HISTOIRE QUI REMONTE AUX PREMIERS TEMPS DE LA CITÉ 

• L’hôpital Saint-André est le plus ancien des établissements du CHU de Bordeaux. Situé au centre-ville, il est l’héritier de l’hospice fondé en 1390 par Vital Carles, un chanoine du Chapitre métropolitain Saint-André. Le vieil asile connaît d’importantes difficultés financières au lendemain de la Révolution et est détruit en 1888. Dès 1829, ses activités sont transférées dans le nouvel hôpital Saint-André, cœur de l’hôpital actuel. Mais celui-ci ne prend la configuration que nous lui connaissons aujourd’hui qu’en 1958. 

• Au XIXème siècle naît un projet d’hospice général, dont les travaux débutent en 1867 sur le domaine de Pellegrin. Notamment destiné aux incurables et à la maternité, un premier bâtiment ouvre ses portes en 1877, rapidement complété par une construction à l’allure de forteresse, l’hôpital du Tondu. L’hôpital Taste-Girard est quant à lui édifié en 1901 et signe la naissance de la « grande chirurgie » à Bordeaux. La réalisation d’un grand hôpital à Pellegrin n’est toutefois effective qu’avec la mise en service du « Tripode » en 1978. 

• Le groupe hospitalier Sud s’est pour sa part développé autour de deux ensembles géographiquement proches et initialement destinés à la lutte antituberculeuse : le sanatorium de Feuillas, construit au début du XXème siècle et renommé hôpital Xavier Arnovan, et le sanatorium de Haut-Lévêque créé sur un domaine voisin en 1928. Tous deux se reconvertissent à partir des années 1960, avec la régression de la mortalité liée à la tuberculose pulmonaire.

Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici
 






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