HOSPITALIA

Les effectifs hospitaliers sous la loupe de la FHF

Rédaction

Fin juin, la Fédération Hospitalière de France (FHF) publiait les résultats d’une enquête conduite auprès de plus de 400 établissements publics de santé et médico-sociaux, afin d’évaluer la situation de leurs ressources humaines non médicales. Et sans surprise, celle-ci est apparue « dégradée et très contrastée », avec des difficultés de recrutements hétérogènes « et une stabilisation de l’absentéisme à un niveau historiquement élevé ».

Pour cette étude, la FHF a interrogé entre avril et mai 2022 pas moins de 405 établissements de soins, dont 260 hôpitaux publics – CHU, CH et CHS – employant plus de 370 000 professionnels non médicaux. Ses résultats, particulièrement instructifs, permettent par exemple que constater que l’absentéisme s’est stabilisé à un niveau plus élevé qu’avant la crise sanitaire, atteignant en 2021 un taux moyen de 9,9 %, contre 8,9 % en 2019. Un état de fait qui « fragilise le fonctionnement quotidien des équipes » et « peut devenir très difficile à gérer en cas de pics épidémiques », alerte la Fédération. En parallèle, l’enquête a aussi noté une hausse moyenne de 3 % des effectifs en équivalents temps plein en trois ans, due au renforcement des équipes pour faire face à l’épidémie ou répondre à des besoins nouveaux, à l’instar de la vaccination. Mais cette hausse de la masse salariale, de l’ordre de +16 %, « n’a pas permis de réduire la proportion de postes vacants dans les professions aides-soignants et en infirmiers ». Dans le détail, en termes de postes vacants, c’est dans les établissements de santé hors CHU que la situation « s’est le plus fortement dégradée », avec une hausse des postes vacants de +1 point pour les aides-soignants, et de +3,6 points pour les infirmiers – soit « un doublement ». La situation dans les CHU, elle, est restée stable.
 

D’importantes difficultés de recrutement
Cela étant dit, la « quasi-totalité (99 %) des établissements » connaît des difficultés de recrutements, de manière permanente ou ponctuelle. Conjuguées à un absentéisme élevé, celles-ci « pèsent lourdement sur le dynamisme des établissements », qui ont dès lors plus de difficultés à rattraper les activités déprogrammées durant les phases aigües de l’épidémie. Parmi les autres conséquences mises en lumière par la FHF, signalons également une « hausse de la fatigue des soignants », évoquée par 90 % des établissements interrogés, ainsi qu’une « hausse du recours aux heures supplémentaires », en particulier dans le secteur sanitaire avec 97 % des établissements et 90 % des CHU, et du recours à l’intérim (67 % des établissements). Par ailleurs, « les CH/CHS (57 %), et plus encore les CHU (85 % d’entre eux), ont eu recours à des fermetures temporaires de lits ». L’enquête se penche enfin sur les secteurs les plus en difficulté de recrutements, en premier lieu desquels se trouve la gériatrie avec, « comme profil le plus complexe à recruter, les IDE de nuit ». Les CHU rencontrent en outre des difficultés « significatives » en matière de chirurgie et bloc opératoire, tandis que celles-ci portent plutôt, dans les CH, sur les « soins du quotidien » (médecine, urgence, psychiatrie).

- Pour consulter les résultats de l’enquête dans leur intégralité, rendez-vous sur le site de la FHF.  

Article publié dans l'édition de septembre 2022 d'Hospitalia à lire ici.


Commentaires (0)
Nouveau commentaire :



ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !