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Mise en place d’une cellule d’écoute dans la Manche


Rédigé par Rédaction le Mardi 9 Juin 2020 à 10:22 | Lu 723 fois


Face au traumatisme vécu par de nombreux soignants durant l'épidémie de coronavirus, la Fondation Bon Sauveur de la Manche a créé une cellule de soutien pour le personnel hospitalier. Mise en place dès le début de la crise et réservée aux professionnels de ses établissements, l’initiative rencontre un franc succès.



©DR
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« Le mal-être des soignants est un fait, il existe, et il ne s’explique pas systématiquement par le burn-out ou un syndrôme post-traumatique comme on a tendance à le lire dans la documentation médicale française. » Partant de ce constat, Julien Derdour, récemment nommé médecin-chef du pôle psychiatrie adulte de la Fondation Bon Sauveur dans la Manche, a mis en place une cellule d’écoute réservée aux salariés de la fondation. Créée au début de la crise sanitaire, cette cellule a rencontré un franc succès auprès des équipes de traumatisme secondaire. Appelé aussi traumatisme vicariant ou traumatisme par procuration, il concerne les personnes qui recueillent la parole de personnes ayant un vécu traumatique. Peu connu, ce traumatisme est aussi peu traité. « C’est comme s’il existait une omerta tacite pour ne surtout pas entacher l’aura du soignant, “héros” inébranlable,indique Julien Derdour.Or le stress, les doutes, la peur sont légitimes. Les soignants ne sont pas tout-puissants. Et ce n’est pas un abus de faiblesse que de l’admettre. Au contraire c’est être dans la réalité des choses, et apporter du soutien et des réponses à ceux qui en ont besoin. » 
 

Apaiser les angoisses

Mise en place dans le cadre de l’épidémie liée au Covid-19, cette nouvelle cellule de soutien de la Fondation Bon Sauveur a donc eu comme première vocation d’apaiser les angoisses des professionnels dans ce contexte si particulier. Un virus méconnu, de nombreuses informations et la situation particulièrement angoissante ont soulevé plusieurs questions. « Confronté à ces angoisses justifiées, ce personnel soignant dans le doute devait en plus endosser le rôle de héro et de sur-hommes », poursuit le médecin. Après plusieurs visites dans les différents services de la fondation, les équipes de psychiatrie ont donc décidé d’apporter leur aide. « Il nous a alors paru nécessaire d’avoir une annexe dans la Fondation, explique Julien Derdour. Un endroit où les soignants et salariés pourraient se relaxer, souffler et où les échanges informels ont toute leur place durant la crise. »

Une possible extension à d’autres services

Installée dans les locaux accueillant d’ordinaire des séances de groupes, la cellule d’écoute reçoit donc les soignants, mais aussi le personnel administratif et logistique. Concrètement, les personnes demandant un suivi sont accueillies par deux infirmières dont une fait partie de la cellule d’urgence médico-psychologique mise en place dans le département pour intervenir dans toutes les situations dramatiques et dont l’autre est spécialisée en relaxation. « En cas de besoin, les docteurs Poissier ou Derdour qui ont élaboré un programme complet sur les risques psycho-sociaux, peuvent intervenir », précise la fondation. 
Désormais en cours d’évaluation par la direction générale et la direction des ressources humaines de la fondation, « cette cellule pourrait éventuellement être maintenue sur le long terme », précise la Fondation Bon Sauveur de la Manche qui réfléchit déjà à une possible extension du dispositif « à l’ensemble des écoutants et aidants du territoire (policiers, SAMU ...), qui font face à des plaintes à longueur de journée ».






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