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Les patients opérés dans les pays à faible revenu ont trois fois plus de risque de mourir : une étude internationale (58 pays), promue en France par le CHU de Rennes


Rédigé par Rédaction le Mercredi 24 Août 2016 à 10:18 | Lu 1013 fois


Une nouvelle étude vient de montrer que les patients opérés en urgence dans les pays à faible revenu ont trois fois plus de risque de décéder que dans les pays à haut revenu. Cette étude, parue dans le British Journal of Surgery, a relevé le taux de mortalité post opératoire et l’a associé à l’Index de Développement Humain (HDI) de chaque pays. Pour la France, c’est le CHU de Rennes par l’intermédiaire du Dr Alexis Arnaud, chirurgien pédiatrique, qui a mené cette mission.



Avec 10745 patients inclus dans 58 pays participants et des données postopératoires relevées jusqu’au 30ème jour post opératoire, les résultats de l’étude sont implacables : le taux de décès était 3 fois plus élevé dans les pays à faible revenu que dans les pays à haut revenu, même après ajustement pour les facteurs pronostiques tels que le diabète ou le tabagisme.
 
Moins d’un tiers de la population mondiale a accès à une chirurgie rapide, sécurisée et à un coût acceptable. Seulement 6% des 300 millions d’interventions chirurgicales réalisées chaque année ont lieu dans les pays à faible ou moyen revenu, malgré le fait qu’un tiers de la population mondiale y habite. Les taux de mortalité chirurgicale sont relevés dans les pays à haut revenu comme les pays européens ou les USA, mais il y a peu ou aucune surveillance dans près de 70% des pays à faible ou moyen revenu.

Revoir l’utilisation de la check-list chirurgicale

Selon l’équipe créatrice du projet, l’étude démontre la nécessité d’améliorer la sécurité du patient dans les pays à faible revenu et de revoir l’utilisation de la checklist chirurgicale – le critère standard de sécurité hospitalière.
 
Dr Aneel Banghu, de l’Université de Birmingham, explique que l’association entre augmentation de mortalité et faible niveau de revenu d’un pays peut être expliquée par des différences de pronostic, de traitement ou des deux. Cette étude souligne cette différence significative entre les pays et le besoin urgent de la régler.
 
Le Dr Ewen Harrison de l’Université d’Edinbourgh, souligne l’importance de collecter ces informations pour comprendre ce qui influence l’évolution postopératoire : « L’amélioration de l’accès et de la sécurité chirurgicale ne peut être atteinte que si nous comprenons bien ce qui influence les résultats postopératoires à une échelle mondiale ».
 
L’équipe a aussi analysé le type de chirurgie réalisée. Ainsi, sans tenir compte du niveau du pays, l’intervention abdominale la plus fréquemment réalisée en urgence était l’appendicectomie. La population pédiatrique a d’ailleurs été le sujet d’une analyse particulière dont les résultats sont en cours de soumission.

Les patients opérés dans les pays à faible revenu ont trois fois plus de risque de mourir : une étude internationale (58 pays), promue en France par le CHU de Rennes

Un réseau de collaboration internationale

Pour cette étude, il a été développé un nouveau modèle de collecte de données, formant un réseau de collaboration internationale de médecins sous le nom de « GlobalSurg ». Dr Edward Fitzgeral, du comité GlobalSurg, ajoute qu’ « en créant un réseau international de chirurgiens, il a été possible de collecter des données au lit du malade pour évaluer les résultats chirurgicaux. Nous avons changé le modèle classique de recherche et recruté des collaborateurs par les réseaux sociaux ».
 
Dans chaque pays, un coordonnateur national devait recruter les centres investigateurs, gérer les questions éthiques et administratives et les problèmes au quotidien.
 
En France, c’est le CHU de Rennes, par l’intermédiaire du Dr Alexis Arnaud, qui a mené cette mission permettant à la France de prendre le train de ce nouveau modèle d’étude internationale.
 
L’équipe GlobalSurg espère que les études en cours et futures permettront de trouver des cibles pour améliorer la sécurité des interventions chirurgicales dans tous les pays du monde.
 
 
 
Les participants étaient : Argentine, Australie, Autriche, Bangladesh, Benin, Brunei, Brésil, Cambodge, Cameroun, Canada, Chili, Chine, Colombie, Croatie, République Dominicaine, Égypte, Éthiopie, Finlande, France, Ghana, Grèce, Guatemala, Hong Kong, Inde, Indonésie, Irak, Irlande, Italie, Libye, Lituanie, Malawi, Malaisie, Malte, Martinique, Mexique, Mozambique, Nouvelle Zélande, Nigeria, Norvège, Oman, Pakistan, Paraguay, Pérou, Portugal, Réunion, Roumanie, Rwanda, San Marin, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Espagne, Sri Lanka, Soudan, Suède, Suisse, Tanzanie, Turquie, Royaume Uni, États-Unis, Zambie.






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