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Biologie

Les biologistes des hôpitaux se donnent rendez-vous à Rennes


Rédigé par Joëlle Hayek le Mercredi 29 Septembre 2021 à 10:37 | Lu 1487 fois


Très attendues par la spécialité, les 4èmes Journées Francophone de Biologie Médicale (JFBM) se tiendront cette année du 6 au 8 octobre, au Couvent des Jacobins de Rennes. Le Dr Carole Poupon, présidente du Syndicat National des Biologistes des Hôpitaux (SNBH), et le Dr Vincent Estève, président du comité scientifique des JFBM, nous dévoilent les temps forts de l’événement, qui traitera tous les thèmes de la biologie et permettra de programmer des formations à la carte.



Le Dr Carole Poupon, présidente du SNBH. ©DR
Le Dr Carole Poupon, présidente du SNBH. ©DR
Après une année blanche en 2020, les 4èmes JFBM se tiendront finalement début octobre. Qu’attendez-vous de cette édition ?
Dr Vincent Estève : Ces journées annuelles s’inscrivent dans la continuité des Colloques Nationaux des Biologistes Hospitaliers, une rencontre née il y a plus d’un demi-siècle. Il s’agit donc d’un événement très attendu par les adhérents de notre syndicat, mais aussi par l’ensemble des biologistes hospitaliers et privés qui y trouvent l’occasion d’échanger sur leurs pratiques et expériences, de partager leurs expertises et de découvrir les dernières innovations technologiques, dans un climat convivial. Ils peuvent, aussi et surtout, y découvrir un programme scientifique varié, répondant aux enjeux de formation continue et faisant le point sur les principales évolutions de notre spécialité.

Dr Carole Poupon : Initialement prévue en 2020, la 4ème édition des JFBM n’avait pas pu se tenir comme prévu, contexte sanitaire oblige. Elle avait alors été remplacée par des « Visio JFBM », sans surprise centrées sur le SARS-CoV-2, ses premiers enseignements et la manière dont les biologistes médicaux, les épidémiologistes, les virologues, etc., y avaient fait face. Nous revenons cette année aux fondamentaux, avec des Journées organisées en présentiel et articulées, comme en 2019 et les années précédentes, autour de sessions plénières généralistes et de sessions transversales plus spécialisées. À chaque fois, plusieurs ateliers se tiendront en parallèle afin que chaque participant puisse organiser son programme de formation en fonction de ses besoins et centres d’intérêt.

Quels seront les temps forts de cet opus 2021 ?
Dr Vincent Estève : Ils sont nombreux… J’évoquerai en premier lieu les quatre sessions plénières, dont l’une reviendra évidemment sur la pandémie – nous ne pouvions pas passer à côté, même si la crise dure depuis dix-huit mois – en offrant une fois de plus des points de vue multi-professionnels, à l’instar de ce que nous avions fait lors des Visio JFBM. Donnant la parole à des spécialistes de France et des pays francophones, elle accueillera notamment le Pr Bruno Lina, virologue à Lyon et membre du Haut Conseil de la Santé Publique.

Dr Carole Poupon : Et c’est loin d’être le seul invité de renom ! Cette table ronde sera suivie d’une session consacrée à la génomique de la performance sportive, une thématique que nous souhaitions aborder depuis déjà quelques années. Martin Fourcade, biathlète français et quintuple champion olympique, nous parlera de son expérience, dans la droite lignée de ce qui fait le sel des JFBM : multiplier les points de vue pour enrichir les échanges et nourrir la réflexion.

Le Dr Vincent Estève, président du comité scientifique des JFBM. ©DR
Le Dr Vincent Estève, président du comité scientifique des JFBM. ©DR
Quid des deux plénières qui encadreront vos Journées ?
Dr Carole Poupon : Celle organisée en ouverture abordera la place du biologiste durant la crise, avec des représentants de la Direction Générale de la Santé, de la Haute Autorité de Santé, de Santé Publique France, de l’Agence Régionale de Santé, du Conseil National Professionnel (CNP) de biologie médicale, etc. Y seront notamment traités l’organisation du dépistage du SARS-CoV-2 et de ses variants, les échanges renforcés avec les tutelles et, plus globalement, la médicalisation accrue de notre discipline, une évolution inscrite dans la réforme de 2010 mais qui peinait encore à se concrétiser. La crise sanitaire a d’ailleurs fait ici office d’accélérateur.

Dr Vincent Estève : La conférence de clôture portera quant à elle sur la biologie médicale 4.0. Notamment animée par le Dr Bernard Gouget, entre autres Chair du IFCC Comité Santé mobile, elle reviendra sur les enjeux au cœur de la transformation numérique, comme le recueil et l’échange de données toujours plus nombreuses, leurs applications possibles, les risques et interrogations éthiques, etc. Ces questions, capitales pour l’avenir de notre spécialité, doivent être posées et débattues dès à présent, d’autant qu’une fois de plus, la dynamique s’est accélérée avec la crise. N’oublions toutefois pas la vingtaine d’ateliers qui rythmeront nos Journées : nouvelles recommandations, séquençage en microbiologie, marqueurs biologiques et tumoraux, cytologie pédiatrique, mais aussi rationalisation des prescriptions, réforme du 3ème cycle, Ségur numérique… La grande variété des sujets traités permettra à chacun d’y trouver son compte.

Pour finir, quels sont les prochains axes de travail du SNBH ?
Dr Carole Poupon : Ces dix-huit derniers mois, notre syndicat s’est fortement mobilisé – et continue à le faire – pour relayer à nos adhérents les échanges hebdomadaires avec les tutelles, les nouvelles mesures de contrôle épidémique, l’évolution des connaissances sur le virus, etc. Nous avons, en parallèle, poursuivi notre veille, en particulier en ce qui concerne l’accréditation. Mais il nous faut désormais reprendre certains dossiers structurants pour notre avenir, et qui ont quelque peu pâti de toute cette situation. Par exemple, nous travaillons aujourd’hui avec les internes de biologie médicale sur les problématiques de démographie : peu de médecins choisissent notre spécialité, et les pharmaciens seuls ne seront probablement pas suffisants pour compenser tous les départs à la retraite.

Que préconisez-vous ?
Dr Carole Poupon : Cette question préoccupe l’ensemble des syndicats de biologistes médicaux, et non uniquement le SNBH. Nous avons donc lancé un chantier sur l’attractivité des métiers, sur laquelle nous avions déjà travaillé en 2019, avec notamment l’élaboration, sous l’égide du CNP, d’un document recensant les 20 missions du biologiste médical. Cette publication, qui fait consensus, sera reprise et étayée pour mieux montrer la richesse de notre exercice. Dans la même optique, le SNBH fait partie d’une intersyndicale, la Confédération des Praticiens des Hôpitaux, que je préside depuis octobre 2020 et qui elle-même est rattachée à Action Praticiens Hôpital. Nous y abordons notamment les questions statutaires, qui concernent l’ensemble des professionnels médicaux hospitaliers et imposent des actions communes et concertée, d’autant que le Ségur de la Santé n’a pas apporté les réponses attendues.

- Plus d'informations sur www.jfbm.fr et www.snbh.asso.fr .

Article publié dans l'édition de septembre 2021 d'Hospitalia à lire ici.







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