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Le magazine de l'innovation hospitalière
Confort

La réalité virtuelle pour faire voyager les enfants hospitalisés


Rédigé par Rédaction le Mardi 3 Mars 2020 à 11:09 | Lu 958 fois


Initiée par deux passionnés de course et de nature, Baskets aux pieds lance, le 1er mai, son « expédition », un tour de France de seize semaines à la rencontre des services d'hémato-oncologie pédiatrique. Via la diffusion d’images aériennes dans des casques de réalité virtuelle, ils comptent bien apporter « un moment d’évasion aux enfants ». Rencontre avec Laure Bernou, secrétaire générale de l’association.



L'association intervient dans trois hôpitaux depuis un an et demi déjà. © Baskets aux pieds
L'association intervient dans trois hôpitaux depuis un an et demi déjà. © Baskets aux pieds
Vous avez créé l’association Baskets aux pieds il y a un an. Comment avez-vous eu l’idée d’associer la réalité virtuelle, la nature, le sport et le monde hospitalier ? 
Laure Bernou : L’idée vient d’Antoine (Antoine Bonnefille-Roualet, président de l’association, ndlr). Ultratrailer, il a notamment couru l’ultra-trail du mont Blanc ou le Grand trail de la Réunion, à chaque fois au profit d’associations. Il a alors rencontré beaucoup d’associations dont Rire médecin, sur laquelle il a aussi réalisé un documentaire. À cette époque, il travaillait pour une chaîne de télévision spécialisée dans la course. Petit à petit, il a voulu marier les milieux du sport, de l’image et de la médecine. C’est comme ça que l’idée est née. C’est grâce à ça aussi que nous avons beaucoup d’images disponibles tournées au drone. 

Pourquoi avoir choisi des images de drones ? 
Cette technique nous permet d’avoir des images adaptées aux casques de réalité virtuelle (VR) sans pour autant être tournées en 360°, ce qui est un peu plus perturbant. Pour ce qui est des images, étant basés à Annecy et originaire des Pyrénées, nous avons principalement des images de ces deux massifs mais nous essayons d’ailleurs d’en récupérer un peu partout dans le monde afin de pouvoir offrir des images variées d’hiver, d’été, de kite surf, de montagne, de cascade…  et pourquoi pas, plus tard, d’incorporer aussi des images tournées en Go Pro installées sur des athlètes.  

Comment avez-vous choisi le nom Baskets aux pieds ? ​
Antoine étant un coureur avéré et moi, amatrice de course, de randonnée et plus largement de nature, ce nom nous a paru être un bon moyen de refléter l’objectif de l’association : offrir un moment d’évasion aux enfants. 

Vous êtes déjà intervenus dans plusieurs hôpitaux français et suisses. Quels ont été les premiers retours ? ​
L’association a officiellement été créée depuis un an mais nous intervenons dans les hôpitaux depuis un an et demi. Le premier à nous ouvrir ses portes a été l’hôpital Armand Trousseau de Paris. Nous avons pu y apprendre le vocabulaire médical et nous adapter à ce milieu que nous ne connaissions pas en fin de compte. Pour les enfants et le personnel médical, ça a bien fonctionné. Un temps, les enfants ont pu oublier l’hôpital. Dans certains cas, la réalité virtuelle a aussi permis d’effectuer un examen ou de passer un moment stressant pour l’enfant, comme une piqûre, un retour de chimio… En plus de l’hôpital Armand Trousseau, nous avons aussi pu intervenir dans l’hôpital d’Estaing à Clermont-Ferrand et à l’hôpital du Valais à Sion, en Suisse où là encore les retours ont été positifs que ce soit du personnel soignant ou des enfants. Ces derniers, lorsque ce sont des adolescents, nous laissent d’ailleurs souvent des commentaires sur les réseaux sociaux. 

Vous vous lancez prochainement votre « expédition », véritable tour de France des services hospitaliers, comment ce projet va-t-il prendre forme ? 
Au vu de la réussite de ces trois expérimentations et d’appels que nous recevons de plusieurs services un peu partout en France, nous avons décidé de faire le tour des services français. Nous commencerons le 1er mai pour un tour de seize semaines dans seize villes, soit une semaine par ville. Chaque fois, avant de rencontrer les enfants, nous passerons une journée avec le personnel soignant pour qu’il puisse lui aussi essayer les casques. Il faut que chacun puisse se rendre compte que nous ne proposons pas de jeux vidéo mais bien de vraies images pour un moment de contemplation dont le but est d’apaiser. Faire connaître la démarche, établir un premier contact, ce sont aussi les buts de ce premier tour de France qui, je l’espère, permettra d’établir des conventions avec les hôpitaux pour que nous, ou d’autres bénévoles sur place, puissent régulièrement se rendre dans les services concernés.

Justement, quels sont vos projets pour étendre l’association ? 
Nous ne sommes que peu au sein de Baskets aux pieds mais nous avons déjà pu former deux bénévoles en Suisse pour qu’elles puissent intervenir à l’hôpital de Sion une fois par mois. Nous voulons profiter de ce tour de France pour rencontrer des gens de toutes les régions et ainsi pouvoir là aussi intervenir régulièrement dans les établissements. Nous aimerions arriver à former au moins cinq référents, un par grande Région. Mais avant cela, nous souhaitons les rencontrer, car intervenir dans ce genre de services n’est pas des plus aisés, il faut s’assurer que les personnes « tiennent la route ». 

Concrètement, comment se passe une séance avec un enfant ? 
Avant même la séance, nous avons un moment de transmission avec les soignants pour connaître l’atmosphère dans laquelle évolue l’enfant. Ensuite, une fois le matériel désinfecté, nous entrons en scène. La vidéo dure environ dix minutes. Au terme de celle-ci, nous avons un temps d’échange avec l’enfant, sans parler de la maladie, mais des images, de ce qu’il a vu et ressenti mais aussi de ce qui pourrait être amélioré. Les parents peuvent assister à la séance et tester le masque. 

Outre ce tour de France, avez-vous d’autres projets pour l’association en 2020 ? ​
Étant basés à Annecy, la plupart de nos projets sont situés dans les Alpes. Nous organisons, par exemple, les 10 et 11 octobre, une course solidaire dans les environs d’Annecy. Au-delà d’un trail, nous souhaitons le rattacher à l’association et à notre « expédition », en organisant une course pour enfant ou une épreuve sur 16 km, pour l’instant nous n’avons pas encore tout définit. En plus de cela, nous sommes aussi partenaires de plusieurs courses dont la Caminade du Pic du midi dans les Pyrénées et Liventrail de Royat, à côté de Clermont-Ferrand.


Plus d’informations sur le site de l’association.
 






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