Pourriez-vous, pour commencer, nous présenter le pôle de biologie médicale du CHU de Toulouse ?
Dr Marie-Pierre Félicé : Le pôle est réparti sur quatre sites : trois à Toulouse (au CH de Purpan, au CH de Rangueil et à l’Oncopole) et un au CH de Lavaur, situé à une quarantaine de kilomètres. Le site du CH de Purpan est le cœur de l’activité, puisqu’il regroupe toutes les disciplines de biologie médicale, à l’exception de l’anatomo-cyto-pathologie, localisée à l’Oncopole. Des navettes assurent en continu le transport des prélèvements entre les sites. Chaque jour, nous traitons environ 5 000 dossiers (hors anatomo-cyto-pathologie). L’expertise du pôle se traduit par la labellisation de 32 laboratoires de biologie médicale de référence (LBMR) et de plusieurs centres de référence nationaux. Le pôle participe aussi à l’activité des centres de compétences, en lien étroit avec les services cliniques.
Pr Antoine Berry : J’ajouterais qu’une de nos particularités est notre activité subsidiaire, très développée. Nous travaillons avec les établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT), mais aussi avec de nombreux hôpitaux en Occitanie, de Perpignan à Pau et jusqu’à Cahors ou Villefranche-de-Rouergue. Près de 25 % de notre activité repose sur ces partenariats avec des structures publiques et privées. Nous recevons également des prélèvements de toute la France pour des examens très spécialisés, ce qui conforte notre rôle de référence national.
Combien de personnes composent vos équipes ?
Dr Marie-Pierre Félicé : Le pôle rassemble environ 170 médecins, dont 88 hospitalo-universitaires, et plus de 600 personnels non médicaux répartis sur les quatre sites. C’est donc un pôle d’envergure. Nous avons aussi une cellule informatique interne, qui nous donne une réelle autonomie dans la gestion et l’adaptation de nos logiciels métiers, tout en travaillant en lien étroit avec la direction des services numériques (DSN) pour les aspects techniques. Enfin, nous disposons d’une cellule de gestion intégrée, chargée de la facturation des prestations pour les établissements externes, publics comme privés. Cette organisation nous permet de maîtriser à la fois les aspects techniques et administratifs de nos activités, et donc de maintenir un lien direct et efficace avec nos partenaires.
Vous avez également ouvert un centre de prélèvements accessible au public. Quelle est sa vocation ?
Pr Antoine Berry : Ce centre, ouvert depuis deux ans, fonctionne sur le modèle d’un laboratoire de ville et est accessible à tous. Il s’inscrit dans la logique de notre activité subsidiaire. Grâce à nos automates de nouvelle génération et à nos capacités analytiques importantes, nous pouvons absorber des volumes d’analyses supplémentaires. L’idée est double : optimiser l’utilisation de nos équipements et de nos équipes, et générer des recettes propres pour le pôle.
Comment s’organise concrètement l’activité au sein du pôle ?
Pr Antoine Berry : Comme dans de nombreux CHU, nous développons des plateaux techniques mutualisés tout en maintenant l’expertise des disciplines. Par exemple, mutualisation des activités de sérologie ou de biologie moléculaire pour les disciplines d’infectiologie.
Dr Marie-Pierre Félicé : De manière similaire, nous mettons en place un plateau technique automatisé incluant les activités préanalytiques et les activités analytiques en biochimie, hématologie, pharmacotoxicologie et immunologie. Ce plateau technique pourrait évoluer vers un authentique service qui serait animé par des biologistes polyvalents. Cette organisation aurait une double vertu : libérer du temps pour l’expertise et améliorer l’attractivité du pôle pour les jeunes biologistes.
Qu’en est-il du séquençage haut débit ?
Pr Antoine Berry : Nous travaillons à la réalisation d’un plateau de séquençage haut débit mutualisé. Cette technologie devient incontournable pour toutes les disciplines, et notre objectif est d’acquérir une ou deux machines de très haut débit, partagées par l’ensemble des spécialités. Cela permettra de rationaliser les coûts, de démocratiser l’accès à la technologie et de renforcer notre leadership dans ce secteur d’expertise.
Pourriez-vous nous parler également des projets en anatomopathologie ?
Pr Antoine Berry : Nous développons un projet ambitieux de numérisation des lames d’anatomopathologie, financé par l’Agence régionale de santé (ARS) et le CHU, et mené en partenariat avec le service d’anatomopathologie de Rodez. Il associe aussi un chef de projet de la DSN, ainsi que plusieurs médecins du pôle. L’idée est de partager les images, par exemple pour obtenir l’avis d’experts à distance. La numérisation ouvre également des perspectives en matière de prestation de services et de recherche, notamment avec l’intégration future d’outils d’intelligence artificielle pour une aide substantielle à un diagnostic précis et, in fine, une prise en charge optimale du patient.
Peut-on dire que le pôle est engagé dans une démarche de modernisation ?
Dr Marie-Pierre Félicé : Absolument. L’automatisation de la biologie conventionnelle a commencé dès 2012 au CHU, et nous accélérons aujourd’hui avec la refonte des plateaux techniques, le développement du séquençage haut débit et la mutualisation des compétences techniques. Le numérique est au cœur de ces évolutions : intégration du laboratoire dans le Dossier patient informatisé (DPI) avec prescription connectée et serveur de résultats, rôle incontournable de la bio-informatique pour les analyses génomiques, arrivée de l’IA qui devrait révolutionner bon nombre de pans de la biologie.
> Article paru dans Hospitalia #70, édition de septembre 2025, à lire ici
Dr Marie-Pierre Félicé : Le pôle est réparti sur quatre sites : trois à Toulouse (au CH de Purpan, au CH de Rangueil et à l’Oncopole) et un au CH de Lavaur, situé à une quarantaine de kilomètres. Le site du CH de Purpan est le cœur de l’activité, puisqu’il regroupe toutes les disciplines de biologie médicale, à l’exception de l’anatomo-cyto-pathologie, localisée à l’Oncopole. Des navettes assurent en continu le transport des prélèvements entre les sites. Chaque jour, nous traitons environ 5 000 dossiers (hors anatomo-cyto-pathologie). L’expertise du pôle se traduit par la labellisation de 32 laboratoires de biologie médicale de référence (LBMR) et de plusieurs centres de référence nationaux. Le pôle participe aussi à l’activité des centres de compétences, en lien étroit avec les services cliniques.
Pr Antoine Berry : J’ajouterais qu’une de nos particularités est notre activité subsidiaire, très développée. Nous travaillons avec les établissements du Groupement hospitalier de territoire (GHT), mais aussi avec de nombreux hôpitaux en Occitanie, de Perpignan à Pau et jusqu’à Cahors ou Villefranche-de-Rouergue. Près de 25 % de notre activité repose sur ces partenariats avec des structures publiques et privées. Nous recevons également des prélèvements de toute la France pour des examens très spécialisés, ce qui conforte notre rôle de référence national.
Combien de personnes composent vos équipes ?
Dr Marie-Pierre Félicé : Le pôle rassemble environ 170 médecins, dont 88 hospitalo-universitaires, et plus de 600 personnels non médicaux répartis sur les quatre sites. C’est donc un pôle d’envergure. Nous avons aussi une cellule informatique interne, qui nous donne une réelle autonomie dans la gestion et l’adaptation de nos logiciels métiers, tout en travaillant en lien étroit avec la direction des services numériques (DSN) pour les aspects techniques. Enfin, nous disposons d’une cellule de gestion intégrée, chargée de la facturation des prestations pour les établissements externes, publics comme privés. Cette organisation nous permet de maîtriser à la fois les aspects techniques et administratifs de nos activités, et donc de maintenir un lien direct et efficace avec nos partenaires.
Vous avez également ouvert un centre de prélèvements accessible au public. Quelle est sa vocation ?
Pr Antoine Berry : Ce centre, ouvert depuis deux ans, fonctionne sur le modèle d’un laboratoire de ville et est accessible à tous. Il s’inscrit dans la logique de notre activité subsidiaire. Grâce à nos automates de nouvelle génération et à nos capacités analytiques importantes, nous pouvons absorber des volumes d’analyses supplémentaires. L’idée est double : optimiser l’utilisation de nos équipements et de nos équipes, et générer des recettes propres pour le pôle.
Comment s’organise concrètement l’activité au sein du pôle ?
Pr Antoine Berry : Comme dans de nombreux CHU, nous développons des plateaux techniques mutualisés tout en maintenant l’expertise des disciplines. Par exemple, mutualisation des activités de sérologie ou de biologie moléculaire pour les disciplines d’infectiologie.
Dr Marie-Pierre Félicé : De manière similaire, nous mettons en place un plateau technique automatisé incluant les activités préanalytiques et les activités analytiques en biochimie, hématologie, pharmacotoxicologie et immunologie. Ce plateau technique pourrait évoluer vers un authentique service qui serait animé par des biologistes polyvalents. Cette organisation aurait une double vertu : libérer du temps pour l’expertise et améliorer l’attractivité du pôle pour les jeunes biologistes.
Qu’en est-il du séquençage haut débit ?
Pr Antoine Berry : Nous travaillons à la réalisation d’un plateau de séquençage haut débit mutualisé. Cette technologie devient incontournable pour toutes les disciplines, et notre objectif est d’acquérir une ou deux machines de très haut débit, partagées par l’ensemble des spécialités. Cela permettra de rationaliser les coûts, de démocratiser l’accès à la technologie et de renforcer notre leadership dans ce secteur d’expertise.
Pourriez-vous nous parler également des projets en anatomopathologie ?
Pr Antoine Berry : Nous développons un projet ambitieux de numérisation des lames d’anatomopathologie, financé par l’Agence régionale de santé (ARS) et le CHU, et mené en partenariat avec le service d’anatomopathologie de Rodez. Il associe aussi un chef de projet de la DSN, ainsi que plusieurs médecins du pôle. L’idée est de partager les images, par exemple pour obtenir l’avis d’experts à distance. La numérisation ouvre également des perspectives en matière de prestation de services et de recherche, notamment avec l’intégration future d’outils d’intelligence artificielle pour une aide substantielle à un diagnostic précis et, in fine, une prise en charge optimale du patient.
Peut-on dire que le pôle est engagé dans une démarche de modernisation ?
Dr Marie-Pierre Félicé : Absolument. L’automatisation de la biologie conventionnelle a commencé dès 2012 au CHU, et nous accélérons aujourd’hui avec la refonte des plateaux techniques, le développement du séquençage haut débit et la mutualisation des compétences techniques. Le numérique est au cœur de ces évolutions : intégration du laboratoire dans le Dossier patient informatisé (DPI) avec prescription connectée et serveur de résultats, rôle incontournable de la bio-informatique pour les analyses génomiques, arrivée de l’IA qui devrait révolutionner bon nombre de pans de la biologie.
> Article paru dans Hospitalia #70, édition de septembre 2025, à lire ici







