Le 1er jardin thérapeutique en psychiatrie de Terramie voit le jour
Rédaction
Le Centre Hospitalier « La Valette », est un établissement public de santé, spécialisé dans la prise en charge en psychiatrie et santé mentale pour le département de la Creuse. Dans le cadre du développement de sa filière de soins en addictologie, l’hôpital s’est vu octroyer une dotation de l’ARS du Limousin pour l’aménagement d’un jardin thérapeutique porté par Christophe Planchon, Conseiller Terramie en région. Intégré dans un processus d’accompagnement en post sevrage, le jardin est conçu pour se réconcilier avec la vie, aider les patients à retrouver leur indépendance et limiter les risques de rechute.
Le jardin : un palliatif au rituel dans la prise de substances
La dépendance à certaines substances telles que l’alcool, drogue, tabac, alimentation... ou à des addictions sans produit (jeux d’argent, internet...) peuvent entraîner désocialisation, isolement, dépression, suicide... L’accompagnement d’un patient souffrant de troubles addictifs est complexe. Pour enrayer leur dépendance et détourner leur envie de consommer, ils doivent retrouver un sens à la vie, se sentir utiles et s’ouvrir à de nouveaux centres d’intérêts. Ce jardin Terramie de 700 m2 a été conçu pour répondre à des besoins médicaux, psychologiques, éducatifs et sociaux.
Au travers de ses représentations, il s’agit de construire ou reconstruire des approches poétiques, esthétiques, occupationnelles, ludiques ou de sérénité dans un contexte thérapeutique.
Au travers de ses représentations, il s’agit de construire ou reconstruire des approches poétiques, esthétiques, occupationnelles, ludiques ou de sérénité dans un contexte thérapeutique.
Plusieurs fonctions

« Sur le plan pédagogique et organisationnel, il faut impulser l’outil jardin à tous. Sur les 1ères approches, l’objectif est avant tout de recréer une dynamique de travail, de faire quelque chose à plusieurs et d’avoir un but dans la journée. Nous sommes dans l’offre de soins », ajoute le Docteur Crouzet qui prescrit le jardin thérapeutique à ses patients.
Les patients vont pouvoir s’occuper des potagers, des jardinières et des fruitiers, ils vont tailler les végétaux, embellir les plantations, créer de nouveaux massifs, agrandir cet espace : c’est avec l’équipe soignante qu’ils vont construire et développer ce jardin.
⁃ Jardin sensoriel : les 5 sens sont activés. L’ouïe et l’odorat ouvrant sur l’imaginaire, les patients réapprennent à trouver leur propre rythme et s’autorisent à «lâcher-prise». Les fonctions cognitives sont également stimulées. Les patients redécouvrent qu’ils peuvent ressentir du plaisir, de la joie, du bien-être, d’autres sensations, autrement qu’avec l’objet d’addiction.
⁃ Jardin prise de parole : lors d’entretiens motivationnels, le jardin offre aux patients et aux soignants des espaces aménagés donnant une résonance au jardin protecteur. Il y a moins d’écart entre eux, on se parle d’égal à égal et les liens humains, l’empathie, le besoin de parler de soi et de son parcours sont encouragés. Dans un lieu neutre, la parole est plus aisée et libre, le travail d’accompagnement psychologique est facilité. Le jardin incite le patient à sortir de sa position de « malade » et lui permet de s’exprimer autrement, de ne pas systématiquement évoquer ce qui ne va pas, mais aborder son existence avec recul. Tout cela aide le patient à retrouver l’estime de soi, une harmonie intérieure et un sens à sa vie.
⁃ Jardin promenade : un autre rapport dans un lieu neutre, non médicalisé. « Quand les mots ne suffisent pas toujours à rendre compte et quand les souvenirs sont trop douloureux ou honteux face à ses proches, partager un moment différent, dans un lieu protecteur et naturel favorise la détente et le réconfort avec la famille. Le jardin offre sans cesse des situations nouvelles permettant d’appréhender la réalité de manière différente, de rompre les préjugés », explique Nathalie Joulié Morand.
Un support thérapeutique complémentaire à l’offre de soins globale du parcours de santé

Le Jardin Terramie, comme support d’activités thérapeutiques, s’intègrera dans la prise en charge du patient. Ainsi les répercussions du jardin sur leur bien-être seront évaluées. Cette évaluation comportera également un volet portant sur la famille et l’entourage, permettant d’apprécier son utilisation comme lieu de rencontre et d’échanges interpersonnels.
Des fiches de suivi patient seront créées, facilitant ainsi le suivi des activités réalisées par chacun d’entre eux. Par exemple en cas de ré hospitalisation, les soignants pourront reprendre le projet avec eux. Il est également envisagé que les patients puissent repartir chez eux avec une bouture ou une plante dont ils se sont particulièrement occupés pendant leur séjour. « Un élément du jardin va leur rappeler ce qu’ils ont réussi à faire lorsqu’ils étaient en établissement », conclut Nathalie Joulié Morand.