Rédaction
Parce que l’immobilisation prolongée d’un patient peut entraîner des complications, l’Agence régionale de santé Île-de-France accompagne les professionnels depuis 2011 avec une démarche « clé en main » pour maîtriser le risque d’escarre. De septembre 2013 à juin 2014, l’ARS a ainsi mené une campagne régionale Sauve ma peau, maîtriser le risque d’escarre, qui a permis à 25 000 patients ou résidents identifiés à risque d’escarre, de ne pas en développer. Souhaitant pérenniser cette démarche et la déployer à l’ensemble de la région, l’Agence a proposé aux établissements sanitaires et médico-sociaux de réaliser une enquête de prévalence du risque escarre. Celle-ci s’est déroulée du 8 au 12 juin 2015 dans 249 établissements, volontaires pour améliorer l’efficience de leurs pratiques.
L’enquête a ensuite comporté un volet d’évaluation des pratiques de dépistage (traçabilité de l’évaluation et de la réévaluation du risque) et de prévention (supports adaptés et traçabilité des changements de position du patient). L’objectif de cette évaluation étant ensuite de réfléchir en équipe pluridisciplinaire à des pistes d’amélioration des pratiques, puis d’élaborer, mettre en œuvre et suivre un plan d’actions.
- 9,1% des patients ou résidents sont porteurs d’escarre, avec une moyenne de 1,4 escarre par patient ou résident. Près d’un tiers (32%) de ces escarres sont graves. Cette prévalence régionale est cohérente avec l’épidémiologie nationale décennale recueillie par l’association PERSE (Prévention Évaluation Recherche Soins Escarres).
- 47% des escarres sont acquises dans l’unité où est réalisée l’enquête. Les principales localisations sont le sacrum et le talon.
Concernant l’évaluation des pratiques :
- Une trace du dépistage à l’entrée est retrouvée dans 62% des cas, et une trace de réévaluation du risque en cours de séjour dans 57% des cas.
- Pour les patients résidents à risque d’escarre, les pratiques de prévention sont adaptées à 82% pour le matelas et à 62% pour les accessoires. Les changements de position sont mentionnés dans 70% des dossiers de soins.

L’Agence souhaite poursuivre cette dynamique régionale et cette conduite du changement pour la maîtrise du risque escarre. Elle proposera, dans 2 ans, une nouvelle enquête régionale de prévalence, afin que les établissements ou structures puissent évaluer leur plan d’actions.
Cette action s’inscrit dans le cadre du programme EPOD (Efficience des Pratiques, des Organisations et de la Dépense) de l’ARS Île-de-France.