Rédaction
La Fondation Concorde annonce la publication du rapport « Mieux cibler l’antibiothérapie : un impératif majeur pour notre système de santé » qui pointe le risque de la persistance d’une fuite en avant consistant à privilégier le médicament au détriment du diagnostic dans la lutte contre l’antibiorésistance. Sur la base de solides arguments scientifiques et médicaux, la Fondation Concorde y démontre l’impasse d’une politique seulement basée sur des campagnes de communication visant à sensibiliser l’opinion sur le bon usage et la recherche de nouveaux traitements médicamenteux. Elle invite en conséquence à un changement de modèle permettant de rendre les approches diagnostiques, seules à être en capacité de lutter efficacement, économiquement viables.
A titre d’illustration, un article paru dans « The Lancet » en janvier 2022 évalue l’impact en termes de mortalité à 1,27 millions de morts directement liés à la perte d’efficacité de certains antibiotiques, confirmant une tendance pouvant générer plus de 10 millions de morts d’ici 2050 selon l’OMS. Pour lutter contre ce fléau et endiguer sa progression, les pouvoirs publics ont essentiellement mis en œuvre des campagnes de communication afin de promouvoir un meilleur usage des antibiotiques et des mesures de prévention pour limiter la transmission bactérienne.
2- Améliorer la formation de tous les soignants en matière de diagnostic et de thérapie infectieuse.
3- Prescrire un test diagnostic type antibiofilm systématique en ville et à l’hôpital en cas d’infection bactérienne récidivante afin de cibler une antibiothérapie adaptée.
4- Favoriser la recherche et l’innovation dans le domaine du diagnostic microbiologique.
5- Favoriser la recherche, la mise sur le marché et l’utilisation ciblée de solutions thérapeutiques innovantes en matière de lutte contre les infections bactériennes.
6- Accélérer le déploiement et l’utilisation des contrats à impacts afin de mieux financer la recherche et l’innovation.
Le professeur Daniel SERENI, président de la Commission Santé de la Fondation Concorde, souligne : « S’il apparaît aujourd’hui primordial de mieux identifier la nature du risque des bactéries pathogènes en fonction du contexte dans lequel elles constituent une menace (environnement, pathologie, patient), l’approche diagnostique devra également s’intégrer dans une organisation des pratiques médicales mieux adaptée. Elle permettra ainsi une utilisation ciblée et raisonnée des antibiotiques existants ou à venir, et s’inscrira comme un moyen privilégié de lutte contre les infections bactériennes. »
> Consulter la note de la Fondation Concorde.