Rédaction
Depuis le début de l’épidémie à SARS-CoV2, provoquant le CoViD-19, une mobilisation exceptionnelle est engagée pour accueillir et soigner chaque jour les patients. Mais en parallèle, les chercheurs et les équipes du CHU de Lille, associés à l’Université ainsi qu’à l’INSERM, au CNRS, à l’Institut Pasteur et à l’I-SITE, se sont engagés dans un effort de recherche sans précédent.
Pour contribuer aux réponses scientifiques et médicales face à cette épidémie, et améliorer sans cesse la prise en charge des patients contaminés, les chercheurs et cliniciens du CHRU de Lille sont à l’initiative de 17 projets de recherche, déjà engagés ou en préparation active. Ces travaux s’appuient sur les nombreux domaines d’excellence du Campus Hospitalo-Universitaire Lillois, pour tenter d’apporter des réponses rapides sur les champs thérapeutiques, physiopathologiques et épidémiologiques.
Cette démarche est menée dans une mobilisation partenariale de grande ampleur. Toutes les forces vives de la recherche en santé du campus lillois, ont été regroupées pour l’occasion en une « Task Force Recherche ». Le CHRU de Lille, l’Université de Lille, l’INSERM, le CNRS, l’Institut Pasteur de Lille, l’INRIA, Centrale Lille et l’I-SITE ULNE ont uni leurs forces pour coordonner leurs ressources, leurs compétences, leur stratégie.
Actuellement, 17 projets de recherche sont engagés ou en préparation active, par les équipes du CHU de Lille et leurs partenaires, afin de répondre à la demande de la population ainsi qu’à l’appeldes pouvoirs publics français et européens. Ces travaux, d’une ampleur et d’une rapidité exceptionnelles, visent à apporter des réponses rapides dans plusieurs domaines essentiels.
- La recherche thérapeutique, pour identifier et évaluer les traitements possibles. Cette recherche à orientation clinique a pour mission d’évaluer sérieusement les traitements à partir de procédures solides garantissant la sécurité des malades. Par exemple, un groupe associant spécialistes en maladies infectieuses, en réanimation et en médecine interne, spécialistes des médicaments et virologues, prépare un essai thérapeutique chez les patients peu symptomatiques présentant des facteurs de risque d’évolution vers une forme plus sévère de la maladie.
- La recherche physiopathologique, afin de développer une meilleure compréhension des mécanismes de la maladie et de sa gravité. Par exemple, le Pr Philippe Amouyel, Chef du service santé publique, épidémiologie, économie de la santé et prévention au CHU de Lille, conduit avec son équipe et ses collègues une étude sur « l'influence des traitements à visée cardiovasculaire chez les patients COVID–19 ».
- La recherche diagnostique et épidémiologique, qui a pour objectif d’identifier les facteurs de risque et de sévérité de la maladie mais aussi les facteurs d’exposition, en particulier pour nos professionnels de santé. L’épidémie COVID-19 place le personnel hospitalier en première ligne. Comme le soulignent les Professeurs Annie Sobaszek, Chef du pôle santé publique, épidémiologie, économie de la santé et prévention, et Karine Faure, Chef du service des maladies infectieuses et tropicales, « il n’existe pas, à ce jour, de données sur la prévalence de l’infection à SARS-Cov2, ni sur son évolution au cours du temps dans cette population particulièrement exposée. L’objectif de l’étude promue par le CHU de Lille est de déterminer la prévalence de l’infection à SARS-Cov2 chez le personnel du CHU de Lille, de décrire son évolution au cours de l’épidémie en prenant en compte l’influence des déterminants d’expositions professionnelles et environnementaux ».
L’ensemble des étapes de prise en charge des patients sont ainsi explorées : diagnostic, facteurs prédictifs et prévalence, essais thérapeutiques, cohortes et bases de données pour un suivi au long cours, etc.
En parallèle, le CHU de Lille participe activement aux projets de recherche coordonnés par l’Inserm, à travers notamment la cohorte French Covid et l’essai thérapeutique « Discovery », destiné à évaluer de manière comparative plusieurs stratégies de traitement des formes sévères chez des patients hospitalisés.