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UN CHU RÉCENT, PORTE-VOIX DE L’EXCELLENCE FRANÇAISE DANS L’OCÉAN INDIEN


le Jeudi 21 Mars 2019 à 14:43 | Lu 1226 fois


60 ANS DES CHU / LE CHU DE LA RÉUNION

CRÉÉ EN 2012, LE CHU DE LA RÉUNION TOTALISE PRÈS DE 1900 LITS ET PLACES, RÉPARTIS ENTRE DEUX SITES MAJEURS ET 19 PÔLES MÉDICAUX ET MÉDICO-TECHNIQUES. S’IL DOIT RELEVER DE NOMBREUX DÉFIS NOTAMMENT LIÉS À L’INSULARITÉ, CET ÉTABLISSEMENT RÉCENT JOUE PLEINEMENT SON RÔLE D’ACTEUR DE RÉFÉRENCE POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’OFFRE DE SOINS DANS LA ZONE OCÉAN INDIEN. LES EXPLICATIONS DE SON DIRECTEUR GÉNÉRAL, LIONEL CALENGE.




Lionel Calenge, Directeur Général
Lionel Calenge, Directeur Général
Quelles sont les spécificités du CHU de La Réunion ?
Lionel Calenge :
Elles sont de deux ordres. Il s’agit, d’une part, d’un CHU récent, né en 2012 de la fusion de deux sites distincts de quelques 90 km. Ce qui n’est pas sans apporter son lot de contraintes, notamment pour créer une culture commune entre des équipes qui pouvaient se retrouver en concurrence sur certaines activités de recours et de référence, mais dont l’intégration s’opère graduellement dans le cadre du nouveau projet d’établissement 2017-2021. Le CHU de La Réunion dessert d’autre part un territoire insulaire d’1,2 millions d’habitants en comptant l’île de Mayotte, à partir de laquelle près d’un millier de patients sont transférés chaque année. Il couvre donc la quasi-totalité des spécialités médicales et chirurgicales et continue d’élargir son champ de compétences – avec des projets phare : chirurgie des malformations cardiaques congénitales, allogreffes de la moelle osseuse, transplantations cardiaques, etc. 

Sa position géographique lui impose également d’être le porte-voix de l’excellence médicale française pour la zone sud-ouest océan Indien. 
C’est en effet l’établissement de cette zone qui dispose d’un plateau technique de très haut niveau. Il se doit donc de diffuser et de valoriser l’excellence médicale française dans les territoires avec lesquels il partage des problématiques démographiques et épidémiologiques. C’est d’ailleurs là un enjeu que ses pères fondateurs avaient à l’esprit au moment de sa création. Le CHU est ainsi lié par des accords-cadres avec les hôpitaux universitaires de Madagascar, mais aussi avec les Ministères de la Santé de l’île Maurice, des Seychelles et de l’Union des Comores. Ses actions sont ici essentiellement tournées vers le transfert de compétences, ce qui contribue à stabiliser les systèmes de santé des îles avoisinantes. Chaque année, il pilote une quarantaine de missions médicales et forme quelques 600 professionnels médicaux sur la zone océan Indien. 

Les particularités du CHU de La Réunion ont notamment servi de fil rouge pour l’élaboration du projet d’établissement 2017-2021. Pouvez-vous nous en parler ? 
Défini en lien étroit avec l’Université de La Réunion, le projet hospitalo-universitaire s’articule autour de trois enjeux de santé publique spécifiques à notre territoire : les maladies infectieuses, émergentes, tropicales ou à trans- mission vectorielle ; les maladies chroniques et métaboliques dont la prévalence est élevée sur l’île ; et les pathologies de la mère et de l’enfant, puisque la mortalité maternelle et périnatale est plus importante qu’en métropole. Nous bénéficions ici d’un réel soutien des pouvoirs publics, et sommes passés de 4 postes PU-PH en 2012 à 17 hospitalo-universitaires aujourd’hui. Le projet immobilier comprend pour sa part trois opérations majeures : création d’un plateau technique de rééducation sur le site du Tampon, construction d’un nouveau bâtiment de soins critiques à Saint-Denis, et extension/mises aux normes d’un bâtiment central à Saint-Pierre. Quant au projet médical, il se veut intégratif : les activités du CHU ont récemment été réorganisées en 11 pôles cliniques et médico-techniques transversaux nord/sud, auxquels s’ajoutent 8 pôles de sites. 

Qu’en est-il des projets menés dans le cadre du GHT Océan Indien ?
Il s’agit, là aussi, de rationaliser l’offre de soins tout en favorisant la mutualisation des moyens. Le renouvellement prochain des automates de biologie médicale se fera par exemple à l’échelle du GHT, de même que la gestion logistique des produits de santé, dont l’harmonisation des nomenclatures sera coordonnée par un pharmacien-acheteur. Un pôle inter- hospitalier de cancérologie verra par ailleurs le jour en 2019 : le CHU y jouera pleinement son rôle de référent mais la prise en charge des patients pourra alors mieux se faire en proximité, au besoin avec des postes partagés et autour de parcours-patients coordonnés. Le CH de Mayotte demeure aujourd’hui étroitement associé à ces travaux, même s’il a quitté le GHT par dérogation sur arrêté de l’ARS début 2018. Il continue d’ailleurs de bénéficier de l’appui du CHU, par exemple à travers la création de postes d’assistants médicaux partagés. 

Quid du CHU demain ? Comment vous projetez-vous pour les années à venir ? 
Nous aurons à relever de nombreux défis. Le CHU devra ainsi consolider son rôle de proximité, de recours et de référence, tout en étant le garant de la pertinence des parcours patients à l’échelle du GHT. La Direction commune d’établissements avec le GH Est Réunion doit être consolidée par une approche plus médicale qui bénéficiera aux deux établissements en coordonnant des filières et disciplines médicales communes. Le CHU devra également poursuivre et renforcer ses liens avec l’Université de La Réunion, par exemple pour améliorer le dialogue translationnel entre recherche clinique et recherche fondamentale. Un autre enjeu fort a trait au retour à l’équilibre financier à l’horizon 2021. Le CHU a déjà mené de nombreuses actions en ce sens, qui lui ont permis de passer d’un déficit de 35,5 M€ en 2016 à 21 M€ en 2017. Il bénéficie à ce titre d’un accompagnement à travers le dispositif COPERMO, et doit poursuivre ses efforts de rationalisation médico-économique autour de deux lignes directrices : améliorer la complémentarité de l’offre de soins entre les sites nord et sud, et progresser sur le virage ambulatoire, qui représente aujourd’hui 53,5% des séjours. Enfin, l’insularité nous impose de poursuivre le développement de nouvelles modalités de télémédecine, au bénéfice des Réunionnais comme des habitants de l’île de Mayotte. 
 

UN CHU RÉCENT, PORTE-VOIX DE L’EXCELLENCE FRANÇAISE DANS L’OCÉAN INDIEN
LE DERNIER-NÉ DES CHU 

• Créé en avril 2007, le Centre Hospitalier Régional de La Réunion est devenu CHU en 2012, suite à la fusion juridique du Centre Hospitalier Félix Guyon, situé au nord à Saint- Denis, et du Groupe Hospitalier Sud Réunion. 

• En 1846, un hospice se dressant dans un quartier populaire de Saint-Denis devient le premier hôpital civil du chef-lieu colonial sous le Second Empire. Reconstruit dès la fin du XIXème siècle dans le quartier du Camp Ozoux, il ouvre ses portes en 1908 et prend en 1920 le nom d’Hôpital Félix Guyon, en l’honneur du célèbre chirurgien. Situé sur les rampes de Bellepierre, l’actuel CH Félix Guyon a pour sa part été inauguré en 1956. Un demi-siècle plus tard, il engage des travaux d’enver- gure, qui se traduisent notamment par la construction d’un nouveau bloc principal livré en 2010. 

• Le Centre Hospitalier Sud Réunion s’articule, lui, autour de l’hôpital Paul- Alfred Isautier, également dit hôpital de Terre Rouge, son site principal situé à Saint-Pierre. La présence d’un hospice y est mentionnée dès 1843, mais l’établissement actuel n’a ouvert ses portes qu’en 1980. Il n’en a pas moins fusionné dès 1978 avec le site du Tampon, un sanatorium créé en 1960. En 1997, nouvelle fusion avec l’hôpital de Saint-Louis. Un an plus tard, la nouvelle entité devient le CH Sud Réunion en ralliant les hôpitaux de Saint-Joseph et de Cilaos, avant de prendre son appellation actuelle en juillet 2000. 

Interview réalisée par Joëlle Hayek dans le numéro 43 d'Hospitalia, magazine à consulter en intégralité ici .

 

 

 







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