Antibiorésistance : le nouveau livre blanc de bioMérieux décrypte l’alliance stratégique entre IA et innovation médicale

Les chiffres sont éloquents : en Europe, l’antibiorésistance provoque chaque année 35 000 décès, dont 12 500 en France. Les projections pour 2050 sont encore plus alarmantes, avec jusqu’à 1,91 million de décès directs attendus dans le monde  et 390 000 par an dans l’Union européenne. Au-delà du coût humain, la pression économique s’intensifie, avec des projections évoquant jusqu’à 11,7 milliards d’euros de dépenses annuelles  en Europe d’ici 2050. Face à cette menace, la France a lancé une feuille de route interministérielle 2024-2034 fondée sur l’approche « Une seule santé », visant à réduire de 25 % la consommation d’antibiotiques en ville d’ici fin 2025, tout en renforçant la surveillance, la recherche et la formation. Les premiers résultats sont encourageants : entre 2022 et 2024, la consommation d’antibiotiques a déjà diminué de 6,5 %, témoignant de l’engagement des acteurs de santé.
 
L’enquête menée avec Praxis, citée dans ce nouveau livre blanc, illustre l’ampleur du mouvement : 87 % des établissements de santé français ont déjà engagé des transformations structurelles pour encadrer l’usage des antibiotiques. L’organisation en équipes multidisciplinaires d’antibiothérapie s’impose progressivement comme un standard, améliorant la pertinence des prescriptions. Dans le même temps, les outils numériques gagnent du terrain : un quart des professionnels de santé utilisent désormais des solutions d’aide à la révision des traitements, et un tiers des non-utilisateurs prévoient de s’équiper prochainement. L’intelligence artificielle dépasse le simple rôle technologique, devenant un moteur de performance capable de favoriser un dépistage précoce, d’améliorer la précision des diagnostics et de recommander les traitements les plus adaptés. 

bioMérieux met ainsi en lumière plusieurs projets menés avec des hôpitaux pilotes démontrant la valeur opératoire de ces innovations, et défend une vision ambitieuse du « diagnostic augmenté » dans laquelle la donnée, l’IA et l’expertise biologique s’intègrent pour soutenir la décision clinique. Le CHRU de Nancy apparaît comme un exemple emblématique de l’apport de l’intelligence artificielle dans la surveillance infectieuse. Grâce au module ZINC™, intégré à la plateforme LUMED™, l’établissement a automatisé la détection des signaux d’alerte. En dix mois, près de 4 900 alertes ont été générées, contre 426 lorsqu’elles étaient saisies manuellement au cours des deux années précédentes. Cette capacité nouvelle à croiser en temps réel résultats biologiques, mouvements des patients et prescriptions a transformé l’organisation interne, permettant d’identifier plus tôt les cas à risque et de renforcer la prévention.

Le CH de Valenciennes illustre un autre pan de cette évolution grâce au middleware MAESTRIA™, qui centralise les données de microbiologie et offre une vision immédiate et consolidée de l’activité du laboratoire pour accélérer la prise de décision, notamment dans la prise en charge du sepsis. L’établissement se positionne aujourd’hui comme un modèle d’intégration de la donnée biologique au service d’une surveillance plus fine, en cohérence avec la feuille de route interministérielle 2024-2034.

Parmi les autres innovations numériques issues du portfolio bioMérieux, évoquons également PhenoMatrix®, un outil d’IA capable de réduire de 40 % le temps de traitement des cultures pour la détection des bactéries multirésistantes, ainsi que TRENDS, une solution épidémiologique en temps réel, intégrée au logiciel FIREWORKS™ pour une détection précoce des vagues virales. Aux États-Unis, TRENDS démontre déjà sa pertinence dans la surveillance des nouveaux variants grippaux. Compilant les résultats des tests syndromiques, il a permis d’identifier une hausse des cas de grippe de type A, plus résistante, bien que cette progression soit encore peu perceptible localement – passant de 1 % de cas positifs à 2,4 %. Ce constat était toutefois en adéquation avec la tendance observée par les CDC à l’échelle du territoire américain.

Au-delà de l’innovation numérique, l’innovation diagnostique elle-même change la donne. De la gamme BIOFIRE®, qui permet d’identifier les pathogènes en quelques minutes au système VITEK® Reveal pour optimiser les antibiogrammes, bioMérieux réinvente inlassablement les pratiques de microbiologie pour accélérer et fiabiliser la lutte contre l’antibiorésistance. S’imposant comme un pionnier de l’approche syndromique, il a développé une offre permettant aux cliniciens de tester un large groupe d’agents pathogènes probables en un seul test rapide, synonyme de prise de décision éclairée. Ainsi, pour les infections neuro-méningées, véritables urgences vitales, le spécialiste français a mis au point le BIOFIRE® Meningitis/Encephalitis Panel, qui a permis de réduire le traitement antibiotique dans 32 % des cas, comme observé en 2020  lors d’une recrudescence de méningocoques. Soutenant le développement de la biologie délocalisée – qui se positionne de plus en plus en première ligne dans la lutte contre l’antibiorésistance – il propose également la PCR multiplexe SPOTFIRE® pour le diagnostic rapide des infections respiratoires. Au CHU de Poitiers, son intégration aux urgences a réduit l’errance thérapeutique, particulièrement dans le contexte d’une recrudescence des infections à Mycoplasma pneumoniae, tout en contribuant directement à freiner l’apparition de résistances.

Le livre blanc revient également sur les collaborations technologiques structurantes engagées par bioMérieux pour accélérer l’innovation. Son partenariat avec l’institut d’intelligence artificielle Mila permet de développer des modèles prédictifs capables d’anticiper les résistances à partir des données génomiques. La collaboration avec Oxford Nanopore Technologies ouvre la voie à un séquençage en temps réel accessible en routine hospitalière, notamment pour détecter rapidement les mutations associées à la tuberculose résistante. Le test AmPORE TB, fruit de cette collaboration, représente une avancée majeure dans ce domaine et est actuellement testé dans plusieurs centres pilotes. L’IHU Prometheus, premier campus mondial dédié au sepsis et partenaire de bioMérieux, illustre l’intégration de l’antibiorésistance et de l’IA dans la recherche, le développement technologique et l’application clinique.
 
Au-delà de la technologie, le livre blanc souligne l’importance d’une mobilisation collective. Via Mérieux Université, bioMérieux propose la Fresque de l’Antibiorésistance®, un atelier immersif et éducatif permettant de comprendre les mécanismes de résistance et les leviers d’action au quotidien. L’entreprise participe également à des événements comme SantExpo, où elle était finaliste au Trophée de l’Innovation 2025 avec sa solution LUMED™, favorisant le partage d’une vision commune de l’innovation au service des patients et de l’efficience hospitalière.

Préserver l’efficacité des antibiotiques est une urgence sanitaire mondiale. Les synergies entre innovations médicales, innovations technologiques et intelligence artificielle ouvrent des perspectives prometteuses pour relever ce défi. Ce livre blanc démontre qu’avec des outils locaux puissants, une mobilisation collective et une stratégie nationale ambitieuse, il est possible d’inverser la tendance, en rendant chaque acteur capable d’agir rapidement et en connaissance de cause – car la bataille se jouera tout autant dans les laboratoires que dans les services hospitaliers. En publiant ce document, bioMérieux propose donc une feuille de route ambitieuse, déjà partiellement concrétisée sur le terrain et dont les retombées se mesurent en vies sauvées et en antibiotiques préservés. Aujourd’hui plus que jamais, l’innovation est une réalité au service de la santé des générations présentes et futures, pour agir concrètement et efficacement contre un défi mondial.

[1] Lancet/GRAM, 2024

> Découvrir le livre blanc 2025 « Innovations médicales & IA : une synergie contre l’antibiorésistance »