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Le magazine de l'innovation hospitalière
Imagerie

Aux JFR 2016, un showfloor en mouvement


Rédigé par Rédaction le Vendredi 4 Novembre 2016 à 09:27 | Lu 1667 fois


Cinq questions déterminantes pour l’avenir de l’industrie de l’imagerie médicale en France. Une analyse de Nadim Michel DAHER (Industry Principal - Medical Imaging and Imaging Informatics | Transformational Health | Frost & Sullivan).



Nadim Michel DAHER
Nadim Michel DAHER

Les GHT : 135 nouveaux clients, intermédiaires, acheteurs, ou décideurs ?

Dans les allées du salon, les interrogations étaient dans tous les esprits. Quel(s) rôle(s) les agences régionales de santé (ARS) réservent-elles aux GHT, actées depuis Juillet au nombre de 135, notamment en imagerie ? À quel impact s’attendre, avec quelle force de frappe ? S’appliqueront-elles dans un premier temps à reformer les parcours de soins, les politiques ou processus d’achat, ou l’offre de soins de leur territoire ? À quel horizon peut-on compter sur ces initiatives pour atteindre les plateaux techniques d’imagerie ?
 
Ce qui est certain, c’est que les GHT vont devenir rapidement un acteur incontournable pour les participants de l’industrie. Le ré-équilibrage sera d’autant plus complexe pour les centrales d’achat qui, déjà fortes d’un poids remarquable sur le marché de l’imagerie en France, n’ont cessé de s’étendre ces dernières années au-delà de leurs territoires et segments-marché de prédilection. De même, on peut noter un certain flou qui règne sur le rôle à venir des GCS, notamment en informatique où elles ont à l’occasion été porteuses de nombreux projets.

Les nouveaux acteurs de l’imagerie de territoire : quel pouvoir d’achat ?

De nouveaux ‘pôles d’imagerie’ vont émerger des nouveaux groupements entre établissements hospitaliers, GHT ou autres. En parallèle des GHT, les plateaux d’imagerie mutualisés (PIM) vont porter à une échelle territoriale, ce que les GIE ont réussi à faire à l’échelle locale, à savoir mettre en place les structures nécessaires à la mutualisation et à des stratégies communes entre les différents acteurs publics et privés.
 
Du point de vue de l’achat d’équipements d’imagerie, du moins les équipements lourds, il faudra certainement attendre quelques années avant de voir ces structures agir concrètement en tant que financeur du renouvellement des plateaux techniques, ou en tant qu’acheteur de services de gestion de parc d’imagerie. Les ‘flottes’ de demain, des équipements scanner, IRM, ou de radiologie interventionnelle conçus pour répondre aux besoins spécifiques de leur population desservie, évolueront dans ce sens seulement par à-coups. Le partenariat entre les Hospices Civils de Lyon et Philips Healthcare signé fin 2015 dessert cet objectif de renouvellement du plateau technique en phase avec les besoins de la patientèle de la région de Lyon, mais nécessitera néanmoins un investissement estimé à environ €60 millions sur 12 ans.
 
Cependant, la transition vers des stratégies d’achats axées « parc » se déroulera sans doute plus rapidement au niveau de l’équipement d’imagerie léger, notamment l’ultrason, suivi de la radiographie. D’ailleurs, au vu du succès de l’offre Samsung « Optimium Service » portant sur des flottes de plus de 15 équipements d’ultrason, référencée récemment auprès de UniHA et qui fait déjà des adeptes (CH de Lens, CHU de Besançon, CHU de Nîmes) de par sa structure en charge d’exploitation (au lieu de charge d’investissement), on peut même dire que le changement est déjà bel et bien amorcé.

Radio-Labo, les parallèles sont là ; bientôt les synergies ?

Le rapprochement entre les deux piliers de la fonction diagnostique, l’analyse biologique et l’imagerie médicale, est en constante évolution. Du côté des prestations publiques, la loi Touraine établit clairement une volonté de regrouper les services d'analyses biologiques et de restructurer les services d'imagerie médicale en vue d’une meilleure intégration. D’ailleurs, les premiers pas vers une intégration clinique, précurseur d’une intégration organisationnelle, sont déjà visibles ; « L’Atlas 2015 des SIH » de la DGOS est clair en ce sens : il souligne que « l’intégration des résultats d’examens (laboratoire, imagerie) dans le DPI se généralise ; les pourcentages d’établissements déclarant un projet en cours augmentent de façon sensible par rapport à 2014 », alors que « le nombre des projets achevés est en augmentation : 694 contre 561, pour 1337 établissements répondants ».
 
Qu’en est-il du secteur libéral ? Les fusions-acquisitions au niveau des centres privés, aussi bien d’imagerie que de biologie, est en cours et n’est pas prête de s’arrêter. C’est d’ailleurs une réalité mondiale. Alors qu’en Allemagne, le nombre d’entreprises propriétaires de centres de biologie est passé, en l’espace de quelques années de 4 000 à 400, on voit se profiler en France une vague de consolidation semblable. Les industriels, qui auront affaire à des groupes de plus en plus larges, donc forcément de moins en moins nombreux, ont dès lors tout intérêt à se positionner en ce sens.
 
Au niveau de l’équipement, Siemens Healthineers, forte d’une nouvelle organisation mettant en avant imagerie médicale et diagnostic de laboratoire en tant que deux piliers complémentaires de son offre diagnostique, peut s’attendre à profiter de ces tendances et voir l’appétit croître pour ses offres transverses « Enterprise Services ». De même, en informatique, Agfa HealthCare, très présent d’une part dans les systèmes d’information en imagerie, et d’autre part dans les systèmes d’information de laboratoire (HEXALIS) et leur connectivité (BIOSERVEUR/Mesanalyses.fr), sera potentiellement aux premières loges lorsque le parallèle Radio-Labo deviendra réellement synergétique. 

Informatique : vers toujours plus d’offres multi-vendeurs intégrées ?

Les plateaux techniques de nouvelle génération vont très certainement pousser vers la poursuite de la mutualisation des systèmes d’information en imagerie, qui est d’ailleurs relativement avancée en France, ainsi qu’à leur intégration dans les dossiers patient informatisés (DPI). Carestream Health et Agfa HealthCare (avec Santeos) continuent, dans ce contexte, d’étendre leur leadership au niveau des grands PACS régionaux. En Île-de-France, où Carestream équipe déjà les hôpitaux de l’AP-HP, le nouveau S-PRIM est bien parti pour réussir là où le Réseau Sans Film de GE Healthcare et Orange Healthcare n’aura finalement pas eu l’impact escompté.
 
C’est surtout au niveau de la gestion de la donnée de santé, incluant mais allant au-delà de l’imagerie, qu’on voit pointer le changement. On note par exemple le nouveau positionnement de Konica Minolta sur le marché local. Konica Minolta est en mesure aujourd’hui de délivrer une solution longitudinale incluant copieurs pour la matérialisation/dématérialisation des données, couplés à sa nouvelle solution d’archive neutre d’imagerie, ainsi qu’à la solution Hyland Software pour la gestion de contenu d'entreprise, ou encore à Locarchives pour l’archivage agréé - et ce, de manière transverse aux deux domaines du data clinique et administratif.

Applications d’imagerie avancée : à quand la valorisation commerciale ?

C’est peut-être un cliché, mais l’industrie française des applications cliniques avancées le démontre: elle regorge de « perles », mais ces petites-et-moyennes entreprises ont du mal à se faire reconnaître à leur juste valeur à l’international. Bien qu’elles survivent souvent grâce à un marché local soutenu par la recherche clinique et la perpétuation de projets-pilotes d’avant-garde, leurs avancées extra-muros restent discrètes et leur croissance, limitée.
 
Parmi ces pépites, toutes expertes et innovantes dans leur spécialité, on peut citer les solutions de téléradiologie d’ETIAM, qui s’étendent de plus en plus à d’autres champs de la télémedicine ; Intrasense, et ses outils avancés pour l'analyse d'images notamment dans le diagnostic du foie. Medsquare, et son système DACS (Dose Archiving and Communication System) de gestion de la dose.
 
L’acquisition l’an dernier par Toshiba d’Oléa Medical, éditeur français d’applications avancées de premier plan surtout en IRM, le prouve. Suite à l’intégration du portefeuille d’applications de Vital Images, très développé du côté scanner et acquis en 2011, Toshiba a déjà bien avancé pour faire de la gamme Oléa la figure de proue de ses consoles IRM. C’est là un bel exemple d’internationalisation, via un acteur global, d’un éditeur bien français, dont la dernière plateforme Olea Sphere 3.0 est d’ailleurs approuvée par le FDA depuis mars 2016.






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